Lors de son Comité Directeur du 11 octobre 2008, l’UNOF-CSMF a décidé d’intensifier son action pour la défense de la Médecine Générale en mettant l’accent sur la vision libérale et sociale qui sont les valeurs, l’éthique et l’histoire de la CSMF.

Au moment où la société est sur le point d’être atteinte de plein fouet par une crise qualifiée d’historique, va-t-on se passer, pour répondre aux souffrances individuelles à venir, de la productivité libérale de la Médecine Générale ?

Au moment où, grâce à la complicité de certains, l’exercice libéral est menacé par l’étatisation du système de soins et où la reconnaissance de la médecine générale comme spécialité à part entière est freinée par les atermoiements du gouvernement autour de la majoration du C, l’UNOF-CSMF est désormais le seul syndicat à défendre la spécialité de médecine générale dans son exercice libéral.

La Spécialité de Médecine Générale a été reconnue par la modification de la Formation Initiale des jeunes confrères, mais aussi par la demande de qualification en Médecine Générale portée par les Généralistes installés auprès de leur Conseil de l’Ordre.

L’UNOF-CSMF demande aux Médecins Généralistes qui n’ont pas encore effectué cette démarche de réclamer leur qualification auprès de leur Conseil départemental de l’Ordre. Lorsque tous les médecins généralistes auront acquis leur titre de spécialiste, il deviendra impossible au gouvernement et aux Caisses de ne pas accorder le niveau d’honoraires correspondant ! D’où ce mot d’ordre. L’UNOF-CSMF se tient à la disposition des confrères qui ne l’ont pas encore fait pour les guider dans cette démarche purement administrative.


Une spécialité menacée dans son exercice libéral 

La Spécialité de Médecine Générale s’exerce essentiellement dans le secteur libéral.
Les projets gouvernementaux font craindre une modification profonde de notre exercice.

Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale demande un effort de 2,5 Milliards d’euros au secteur libéral contre 250 Millions au secteur hospitalier, soit un effort proportionnellement 13 fois supérieur !

Toujours sous le coup de la précédente Loi de Financement de la Sécurité Sociale, la période d’observation de 6 mois a repoussé l’augmentation de la Consultation du Médecin Généraliste. Ceci a entravé injustement l’accession du Médecin Spécialiste en Médecine Générale au niveau des valeurs des actes des autres spécialités. Cette période d’observation est toujours d’actualité. Certains avaient rêvé de voir ce délai disparaître. On n’a jamais vu une contrainte s’évaporer dans la nature.


Le leurre de l’extension des contrats individuels et des nouveaux modes de rémunération.

La Loi « Hôpital, Santé, Patients et Territoires » introduit une vraie nationalisation de la médecine libérale :

une Agence Régionale de Santé (ARS) qui va régir un schéma d’organisation des soins ambulatoires, et donc mettre fin à la liberté d’installation,

une Permanence de soins dans les mains de l’ARS et une augmentation de l’amende en cas de refus de réquisition, préparant le retour de la coercition,

la possibilité de contractualiser directement avec le professionnel de santé, véritable conventionnement individuel,

l’apparition de la Médecine Générale de premier recours, nouvelle sous spécialité s’occupant des « affections courantes », entrant dans le dispositif « étatique » et les autres étant renvoyés on ne sait où. On rentre dans une logique de hiérarchisation des médecins généralistes entre eux.

De plus, chacun sait que la création des ARS aboutit à la mise en place d’un préfet sanitaire qui dirigera l’ARS et contrôlera une armada de fonctionnaires d’Etat qui régiront toute la Santé au niveau de la région. On estime que les plus petites régions françaises vont se voir dotées d’ARS de 1 000 fonctionnaires !!!! Comment ne pas y voir la signature d’une étatisation du système de santé ?


L’UNOF-CSMF veut maintenir une relation forte avec la société civile

Au moment où la démographie est en baisse, ou va l’être, faut-il changer la règle de rémunération alors que l’hôpital public, via des consultations privées, et d’autres pays par l’intéressement financé par une meilleure productivité, essayent de se rapprocher du mode de fonctionnement de la Médecine Générale Française ?

L’introduction d’une rémunération complémentaire forfaitaire pour les tâches transversales ne doit pas entraîner une diminution du périmètre du paiement à l’acte, qui permet d’évaluer et de rémunérer la charge de travail.

La rémunération à l’acte est aussi un des piliers de l’exercice libéral, qui permet à notre système à la française de fonctionner avec une grande souplesse, qui n’existe nulle part ailleurs, sans file d’attente pour les patients.

C’est un élément capital de la qualité de notre offre de soins qui continue à échapper à nos technocrates. Il maintient le libre choix du médecin par le patient.


Le point sur les négociations conventionnelles en cours

L’UNOF-CSMF exige la revalorisation du C à 23 € qui a été signée en mars 2007. L’UNOF-CSMF rappelle que les engagements en matière de maitrise ont été tenus.

La Commission des Comptes de la Sécurité Sociale en juin dernier, puis plus récemment la communication de l’UNCAM en réponse aux griefs orientés de la Cour des Comptes l’ont largement démontré.

Les médecins généralistes, aujourd’hui spécialistes, vivent comme un affront, le fait de voir repousser tous les six mois l’échéance du C à 23 €, et de voir ajouter de nouvelles contraintes à chaque fois. Lorsqu’un accord est signé, il faut le respecter ou il faut avoir le courage politique de le dénoncer. Puisque la Ministre ne le dénonce pas, il faut qu’elle l’applique sans l’hypothéquer ni ajouter des contraintes nouvelles.

Faute de quoi, les spécialistes libéraux en médecine générale en tireront toutes les conséquences et en feront supporter les conséquences aux responsables.

L’UNOF-CSMF réaffirme sa solidarité avec les spécialités cliniques qui ont subi des baisses de revenus les dernières années et souhaite que les mesures de rattrapage qui leur ont été promises dans le cadre conventionnel soient légitimement mises en application sans retard nouveau.

L’UNOF-CSMF dénonce la manœuvre diabolique et scandaleuse du gouvernement qui a pour but de contraindre les partenaires conventionnels à signer des baisses de tarifs pour certaines spécialités (dont les radiologues et biologistes) avec effet immédiat en échange de l’augmentation ultérieure et conditionnelle du C.

L’autre sujet en débat dans les négociations en cours concerne la démographie. L’UNOF-CSMF se félicite, qu’à la suite de l’intervention du chef de l’Etat, les mesures incitatives soient à nouveau à l’ordre du jour.

En revanche, l’UNOF-CSMF dénonce publiquement la proposition du syndicat MG France qui milite en coulisses pour des mesures coercitives.

Ce syndicat, favorable à l’étatisation de la médecine de ville et de la médecine générale en particulier, a proposé jeudi dernier au directeur de l’UNCAM, qui n’attendait que ça, la mise en place « d’un filet de sécurité » qui instaure une pénalité sous forme d’amende pour les médecins qui ne signeraient pas le fameux contrat de solidarité intergénérationnelle dans les zones surdenses !!!

Chacun mesure la gravité et la dangerosité d’une telle proposition.

Dans ce contexte, l’UNOF CSMF reste le seul syndicat de médecins généralistes à défendre la reconnaissance de la spécialité de médecine générale et de l’exercice libéral de cette spécialité.

C’est pourquoi, l’UNOF a décidé de parler plus fort pour marquer ce positionnement qu’elle est la seule à défendre avec la CSMF. Aussi, l’UNOF a modifié son image visuelle et s’affirme désormais comme le syndicat des spécialistes libéraux en médecine générale.