La santé ferait-elle partie des enjeux oubliés de l´élection présidentielle ? C´est en tout cas l´avis des Français, si l´on en croit un sondage IFOP réalisé pour Les Entreprises du médicament (Leem) : 59 % des personnes interrogées estiment en effet que « l´on parle insuffisamment des enjeux de santé dans la campagne présidentielle » (22 % estimant que l´on en parle suffisamment et 17 % « juste comme il faut »). Une écrasante majorité de Français souhaite que « l´accès aux soins pour tous demeure garanti » (96%), que l´on « donne plus de place à la recherche médicale dans les choix budgétaires » (96 %) et qu´il faut « laisser les médecins prescrire les soins et les médicaments qu´ils estiment nécessaires » (92%). Autre enseignement de cette enquête d´opinion : c´est l´amélioration de la gestion de la sécurité sociale, la chasse aux abus, le renforcement du contrôle des arrêts de travail et le développement des génériques qui sont le plus fréquemment cités comme des moyens permettant d´assurer le financement du système de santé. Seuls 4 % des personnes interrogées se déclarent favorables à une augmentation des cotisations. Deux Français sur trois estiment, par ailleurs, qu´il faut arrêter de diminuer les remboursements des médicaments. « Le débat présidentiel sur la santé nous apparaît convenu, limité et défensif : il ne prend pas encore en compte la dimension créatrice de valeurs productives de la santé et l´opportunité positive qu´elle représente pour la France », a estimé Christian Lajoux, président du Leem, en commentant devant la presse les résultats de cette enquête d´opinion.