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La lettre hebdo n°252

Voilà le temps de la construction

Le médecin traitant va être un succès et permettre de bâtir un système où la contrainte devra faire place à l’intelligence.

Chaque praticien, chaque médecin généraliste a dans les mains les clés de la réussite et de sa future rémunération. Participer à la maîtrise médicalisée devient un engagement collectif et personnel.

Penser que nous passerons au travers des gouttes de la contrainte si nous ne réussissons pas est illusoire.

Croire, comme le font certains, que demain apparaîtront des marges financières, collectives ou individuelles, qui permettront une revalorisation professionnelle dont leur gestion passée n’a nullement montré l’existence, relève de la mystification.

Nous devons honorer nos engagements concernant les indemnités journalières, les affections de longue durée, les prescriptions de génériques et celles basées sur des recommandations médicales validées par la Haute Autorité en Santé.

Au moment où les Français adhèrent au système, sans toutefois totalement tout comprendre, les médecins de famille qui deviennent le centre de gravité du système doivent prendre à bras le corps cette nouvelle place dans la société.

Parce que je connais leur compétence et leur probité, parce que je connais leurs problèmes que je partage dans mon quotidien de praticien, je suis convaincu que nous réussirons et que nous pourrons ainsi rapidement trouver un supplément de reconnaissance sonnante et trébuchante de cet effort.

Dr Michel COMBIER, Président


Permanence des soins : les dernières pierres de l’édifice

La Commission de Hiérarchisation des actes doit fixer ce mardi la Nomenclature qui permettra la rémunération supplémentaire des actes qui auront été régulés.

Dans beaucoup de départements, il ne reste plus qu’à faire valider dans les CODAMU la nouvelle sectorisation avec une modulation des secteurs en fonction des horaires.

Le dernier relevé de conclusions conventionnel du 17 juin affirme que les nouveaux tarifs s’appliquent sitôt l’arrêté préfectoral de sectorisation paru.

Le Ministre de la Santé a souhaité que les préfets boostent la reconnaissance de la nouvelle organisation.

Il est plus que temps que les médecins sentent dans leur exercice quotidien les effets des décisions signées.

La nouvelle organisation se devra d’être analysée et évaluée. Car la demande de certains représentants dans les conseils d’administration des caisses nous oblige à mettre en garde les autorités sur tout système qui remettrait en question le volontariat.


Tiers-payant : un accord logique

L’accord fixant des possibilités de tiers-payant pour les patients qui se trouvent au-dessus des minima sociaux va permettre de couper court à une polémique sur la pertinence du tiers-payant.

Nous sommes d’autant plus à l’aise que nous avons été de tout temps favorables au tiers-payant pour raison sociale.

D’ailleurs, dans leur activité quotidienne et au-delà de la couverture maladie universelle, les médecins de famille ont toujours répondu favorablement aux besoins des patients.

Le fait que cet accord permette, en sus, le tiers payant pour les actes de permanence de soins régulés va assurer au médecin de permanence d’être avec certitude honoré dans un exercice particulier pénible.


Permanence des soins et samedi après-midi

Beaucoup de médecins regrettent, avec juste raison, la non prise en charge dans l’organisation de la permanence de soins du samedi après-midi.

Nous aussi.

Nous buttons là sur un texte réglementaire qui ne prévoit pas que cette période fasse partie de la permanence de soins.

Face à cette difficulté, il faut rester simple.

Nous demandons bien sûr cette reconnaissance et la modification des textes (toujours longue et difficile à obtenir).

Le texte de l’avenant 4 permet de s’appuyer sur des financements FAQSV pour compléter les manques réglementaires de l’organisation.

Les précédents tarifs avec majoration restent en place.

Et, last but not least, il reste toujours la possibilité de faire jouer le volontariat pour ne pas participer à une fonction qui ne serait pas correctement honorée. Certains départements ont déjà obtenu par cette menace le maintien de l’astreinte et de la régulation par le FAQSV.


Visite médicale : pour qui prend-on les médecins de famille?

Une nouvelle charge sur la probité des médecins, hélas relayée par de médiatiques confrères, face à la visite médicale des laboratoires pharmaceutiques, a eu lieu cette semaine.

Cette attitude des responsables faisant passer les médecins pour des béni-oui-oui devient agaçante.

Pour l’instant, restons simples.

Que la Haute Autorité en Santé donne le bon référentiel, que les instances fixent les prix sur ces bases scientifiques.

Que le médecin prescrive dans le strict périmètre du remboursable, en s’informant par les sources qu’il juge nécessaire, comme il le fait actuellement (visite médicale, presse spécialisée, y compris «Prescrire», information émanant des autorités de santé, dialogue avec les médecins impliqués localement dans les bonnes pratiques, bulletin de pharmacologie, etc.).

Une fois que chacun aura rempli ses prérogatives sans chercher chez le voisin les raisons de son irresponsabilité, nous pourrons voir les améliorations à apporter, auxquelles nous sommes toujours favorables.

Parce que l’on sache, ce ne sont pas les médecins de famille qui signent les grades études nationales et internationales, qui décident de la mise sur le marché, et qui fixent les prix.


Revue de presse … citron

«Le Figaro» revient dans son numéro du 18 juin 2005 sur le problème de la démographie, abordé entre autres lors de la réunion “Profession médecin” organisée par le «Panorama du Médecin” le 16 juin.

On voit bien dans cet article que les difficultés d’installation des médecins à la campagne reposent plus sur un environnement global que sur des notions financières.

On sent bien le désarroi des autorités face à ces problèmes. Et le malaise des médecins face à la charge de travail.

Dans “Le Monde”, le Docteur Christian LEHMANN aborde le problème de la visite médicale ci-dessus évoqué.

Morceaux choisis : “les médecins ont un ami dans la journée : le visiteur médical. C’est le rayon de soleil, il vient les rassurer sur leur toute puissance et leur expliquer que tel nouveau médicament va faire d’eux de bien meilleurs médecins. Pour moi, cet attachement est régressif. Il tient compte de l’intérêt économique des firmes et pas du tout de celui des médecins“.

Belle image dans un organe grand public des médecins de famille (sauf bien sûr celui qui s’exprime, vertueux par essence, mais un peu dans un rôle de l’ancien braconnier devenant excellent garde chasse).

Autre passage “la France est un des pays qui consomme le plus de médicament. Cette situation est liée au paiement à l’acte et à la prescription qui sont influencés par la visite médicale. Cette équation est dramatique parce qu’elle pousse le médecin à générer des actes courts – pour des raisons financières – et des ordonnances longues – par peur que le patient aille voir ailleurs

Il ne nous semble pas que les médecins hospitaliers, salariés, prescrivent peu, et plutôt en générique.

Quant aux actes courts ou longs, je suis heureux de voir le Docteur Lehmann rejoindre ceux qui souhaitent comme nous une nomenclature des actes cliniques permettant une revalorisation en fonction de l’élaboration intellectuelle de la décision médicale, dont la prescription est une des finalités, non unique, mais qui doit être raisonnée.

Faire passer ses confrères pour des anencéphales régressifs devrait encourager notre icône médiatique à limiter ses interventions dans la presse nationale.


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