La carpe et le lapin
Les opposants à la nouvelle convention représentent les deux tendances anciennes de l’évolution du système de santé. D’un côté, les ultra libéraux qui souhaitent la liberté d’honoraires et une certaine dérégulation.
De l’autre, les tenants de la médecine qu’on ne peut plus appeler libérale, bien encadrée, avec capitation, forfaits à tout va et, de fait, perte de la liberté d’installation.
Entendre les arguments, par exemple sur la formation médicale continue, des derniers qui l’ont monopolisée pendant huit ans, montre bien que leur moindre défaut est de ne pas être partageur.
Ils souhaitent conserver pour eux, rien que pour eux, leur médecin référent, leur FMC, etc.
Tout au long de la négociation, ils n’ont rien proposé pour les autres, et ils attaquent la rémunération de coordination en ALD, qu’ils doivent trouver trop universelle.
Ils s’abritent derrière les exclus pour conserver leurs privilèges.
Ils arrivent même à tromper ceux qui les soutiennent.
Nous souhaitons nous occuper de toute la profession médicale et prendre la responsabilité d’organisation du système. Le courage est au milieu.
Et la difficulté du challenge repose plus sur le mauvais état dans lequel ils laissent le champ conventionnel que sur leurs idées d’un autre âge.
Docteur Michel COMBIER, Président
Permanence des soins: il faut accélérer!
Y-a-t-il une volonté réelle de résoudre le problème de la permanence des soins. Le nouveau texte réglementaire serait passé par ici. Il repassera par là.
Du Ministère au Conseil d’Etat. Il subirait les pressions des urgentistes hospitaliers, certains souhaitant mettre les libéraux à la botte.
La Direction de l’Hospitalisation ayant perdu son directeur appelé à d’autres fonctions, tout porte à croire que le délai risque d’être accru.
Assez! La mise en musique conventionnelle du texte doit être terminée pour le 15 mars 2005. Alors, arrêtons les atermoiements.
Vite un cadre. Vite une négociation de l’avenant. Pour mettre en place une permanence de soins au plus près du terrain, maintenant, améliorant les avancées locales, et permettant une modification significative de la qualité de vie des médecins généralistes les plus sollicités.
Voir Communiqué de presse de l’UNOF du 17/01/2005
Médecin traitant: un peu de décence!
Lancer unmot d’ordre de non signature des formulaires médecin traitant, sauf pour les patients en ALD, c’est à dire ceux qui rapportent des sous, frise l’indécence.
Comment défendre la place de la médecine générale avec une telle attitude? Le but est-il de conseiller aux patients d’aller choisir un médecin spécialiste comme médecin traitant?
Installation et médecin traitant: chassons les fantasmes
On sent bien l’angoisse des jeunes généralistes face au nouveau système.
Mais quelle erreur pour eux de croire que le médecin traitant va faire des clientèles captives.
Qu’en est-il du médecin référent, modèle de ceux au côté desquels ils défilent? Comment, dans un système d‘abonnement géré par le médecin, le patient peut-il aller voir ailleurs?
Quel est la liberté d’installation en Angleterre?
L’installation en libéral, que ce soit pour un avocat, un expert comptable, un médecin est toujours difficile. Dans notre profession, elle se fait sur les habitants nouveaux d’un quartier, sur les patients qui changent de médecins etc… Le système mis en place laisse la liberté au patient de changer.
Est-ce plus difficile que de demander le dossier à un autre médecin? Avant de choisir sa spécialité, choisir son mode d’exercice est indispensable.
Le service aux autres, surtout dans le cadre libéral, entraîne des contraintes mais aussi des avantages, et pas uniquement intellectuels.
Avoir les uns sans assumer les autres est impossible.
Etre médecin traitant, c’est tout d’abord un état d’esprit et une déontologie que les médecins de famille ont depuis plusieurs années.
La convention approuvée par le Conseil de l’UNCAM
La convention a été adoptée par la totalité du Conseil de l’UNCAM moins deux organisations qui n’ont pas participé au vote, la CGT et la CGC.
Donc la CFDT, qui semble soutenir le mouvement des protestataires, serait pour cette convention. Pourtant, leur Secrétaire Général voyait se dessiner une médecine à deux vitesses.
En tout cas, entre généralistes, l’équité s’installe avec l’acquisition par tous des avantages de certains. Ceux qui crient à la disparité entre spécialistes et généralistes, combat du siècle dernier, n’ont jamais été gênés de celle qu’ils avaient créée entre généralistes.
Vérité en deçà, erreur au delà!
Nomenclature: apprenons à nous en servir
La convention apporte de nouvelles cotations (exemple, le C MNO à 25 € pour les nourrissons de 0 à 24 mois). Pour vous aider, nous vous proposons de vous informer sur cetteNomenclature.
Sachez vous en servir.
L’accession à la spécialité c’est aussi être rémunéré par rapport au travail fourni, et les spécialités qui s’en sortent le mieux sont celles qui s’approprient leur nomenclature.
Aujourd’hui, le K14: Majoration soins d’urgence :
Lorsque le médecin généraliste effectue, après examen en urgence d’un patient à son cabinet des actes figurant sur la liste précisée ci-dessous, la cotation de ces actes donne lieu à l’application d’une majoration pour soins d’urgence faits au cabinet qui s’ajoute à la cotation propre de ces actes.
Cette MSU est cotée K 14 (soit 26,89 € au 27 septembre 2003). La majoration ne fait pas obstacle à la cotation éventuelle d’un ECG et peut se cumuler avec les majorations des actes effectués la nuit et le dimanche.
Les actes concernés par cette MSU sont les suivants:
Le traitement orthopédique, y compris l’immobilisation d’une fracture fermée ne nécessitant pas de réduction.
La réduction et la contention d’une luxation récente par méthode non sanglante.
La régulation, l’épluchage et la suture éventuelle d’une plaie récente ou ancienne mentionnés au chapitre III du titre premier de la NGAP (actes de traitement des lésions traumatiques).
Pour ces actes, la majoration s’applique uniquement si le médecin utilise un plateau de chirurgie à usage unique ou, le cas échéant, un matériel de fermeture adhésif.
Elle n’est pas due si le médecin qui effectue l’acte établit une prescription pour couvrir le matériel visé à l’exception des agrafes.
La confection d’un plâtre ou d’un appareil d’immobilisation (actes mentionnés au chapitre IV – articulations du titre II de la NGAP).
L’hémostase nasale pour Epistaxis mentionnée à l’article premier (nez) du chapitre IV (face) – du titre III. Soit K 10 + K 14 + éventuellement majoration nuit ou dimanche + éventuellement ECG.
Le traitement de premier recours mentionné au chapitre premier du titre XV – actes d’urgence – coté K 25.
Le libellé est ainsi rédigé: traitement de premier recours de cas nécessitant des actes techniques (pose d’une perfusion, administration d’oxygène, soins de réanimation cardio-respiratoire…) et la présence prolongée du médecin (en dehors d’un établissement de soins) dans les situations suivantes:
détresse respiratoire
détresse cardiaque
détresse d’origine allergique
état aigu d’agitation
état de mal comitial
détresse d’origine traumatique.
Le traitement orthopédique y compris l’immobilisation d’une fracture fermée simple ne nécessitant pas de réduction (soit KC 10 pour main, poignet, avant bras, clavicule, pied, coup de pied – KC 20 pour coude, bras, épaule, genou, jambe).
La réduction et la contention d’une luxation récente par méthode non sanglante (soit KC 15 pour main, poignet, coude, épaule, pied, coup de pied, genou, …).
La régulation, l’épluchage et la suture éventuelle d’une plaie récente ou ancienne mentionnée au Chapitre III du titre premier de la NGAP….. à l’exception des agrafes.
Exemples: pour les plaies peu profondes: KC 5+K14 (soit 10,45+26,89 = 37,34 €).
Pour les plaies peu profondes de la main ou du visage: KC 5 + KC5/2 + K14 (soit 42,57 €).
Pour les plaies profondes: KC 20 + K14 ou KC20+KC10+K14 pour les plaies profondes de la main ou du visage.
(Rappel: KC = 2,09 € K= 1,92 €).
Docteur Michel ROUZIER.
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