Une nouvelle menace infectieuse arrive en France. Il s’agit de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). En effet, le virus qui en est responsable, est transmis par la tique Hyalomma marginatum, qui est actuellement présente dans le sud de la France et en Corse, a confirmé le 23 mai Santé publique France (SPF). C’est en octobre 2023 qu’il a été détecté pour la première fois dans des tiques retrouvées sur des bovins dans ces régions.

 

Chez l’homme, la FHCC peut entrainer fièvre, frissons, troubles digestifs. Dans certains cas rares, on observe des formes graves avec des saignements incontrôlés. Mais, l’infection est le plus souvent asymptomatique ou paucisymptomatique.

« Aucun cas humain n’a été diagnostiqué en France à ce jour, précise SFP. Néanmoins, le risque de contamination est maintenant démontré car des tiques Hyalomma infectés par le virus sont présentent dans le sud de la France ». Des cas de contamination par voie sexuelle ou materno-fœtale ont aussi été décrits.

Les autorités sanitaires rappellent donc les mesures préventives. La principale est d’éviter les piqûres de tique en adoptant les mesures de protection individuelle, au printemps et en été, dans les lieux où la tique est installée (zones sèches de garrigues et de maquis, pâtures, chemins de randonnée, champ, cultures, vergers, vignes, etc.) : porter des chaussures fermées et des vêtements couvrant les jambes et les bras, de couleur claire de préférence pour mieux voir la tique ; disposer d’un tire-tique. « Les répulsifs cutanés ayant une efficacité limitée, leur utilisation ne doit pas se substituer aux mesures de préventions citées ci-dessus » ajoute SPF.

Et, en cas de piqûre il faut retirer la tique avec un tire-tique et désinfecter le point de piqûre. Il peut aussi être utile de photographier la tique si possible. La surveillance ensuite portera sur l’apparition brutale de symptômes dans les 14 jours après la piqûre.

La conduite à tenir en cas de suspicion d’un cas a été précisé par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), dans son avis du 7 février dernier. La prise en charge médicale comporte la gestion de la fièvre et la prescription précoce de ribavirine en curatif. La ribavirine en traitement post exposition est « à discuter en fonction de la situation du patient » précise le HCSP, dans son avis.

En outre, en cas de FHCC confirmée, l’allaitement maternel doit être interrompu.

 

Références :

Santé publique France (23 mai), et avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) relatif à la prévention vis-à-vis du risque de fièvre hémorragique Crimée-Congo ainsi qu’à la prise en charge de cas humains (7 février 2024).

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Dre Marielle Ammouche

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