Ou comment rendre encore moins attractive une profession qui ne l’est plus ?
En panique devant les conséquences désastreuses de la politique qu’ils ont mené depuis 30 ans, et on les comprend, des députés dits “transpartisans” ont entrepris un tour de France de leurs territoires désertiques.
Leur présentation bien ficelée est simpliste : « empêchons les médecins de s’installer dans les zones sur-dotées. » Ils prétendent que cela fonctionne dans d’autres pays, on aimerait savoir où ??
Malheureusement, les zones sur-dotées sont tellement rares que le peu de médecins qui pourraient s’y installer ne couvriraient pas les 87 % de zones en mal d’installation. La régulation à l’installation des médecins libéraux qu’ils proposent ne fonctionnera pas et ils le savent, mais pensent surtout à leur réélection.
Si cela était aussi simple, pourquoi ne pas appliquer cette coercition aux centres de santé qu’ils affectionnent particulièrement et aux centres hospitaliers ?
Ces établissements sont à la main de l’Etat et des collectivités locales, pourquoi ne pas commencer par là ?
Arrêtons ce festival de fausses bonnes idées qui nous font aller droit dans le mur alors qu’il y a urgence !
Les solutions, on les connait, mais cela demanderait un travail beaucoup plus important à ces élus qui préfèrent perdre leur temps en présentations qui n’apportent rien concrètement aux professionnels de santé sur le terrain :
• Sortir le décret sur l’exonération des charges CARMF pour les jeunes retraités en cumul qui sont indispensables à la continuité des soins. Ils sont tous en train de renoncer et c’est dramatique. On attend ce décret depuis janvier et il faudrait absolument que cette mesure perdure pendant 10 ans pour que ces médecins aient une visibilité à moyen terme.
• Aménager des locaux pour permettre le regroupement des médecins et de leurs salariés.
• Organiser urgemment le recrutement et le financement de secrétariat et d’assistants médicaux avec la CNAM et les collectivités locales. Les médecins n’ont plus le temps de gérer toute cette problématique. Il faut les aider et pas les contraindre.
Avec Les Généralistes-CSMF, continuons à faire entendre notre voix et ne laissons pas certains élus tout démanteler comme leurs prédécesseurs l’ont fait en organisant, en leur temps, la pénurie médicale.
Dr Sylvaine Le Liboux, Secrétaire Générale
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