Problèmes psychologiques, stress, maladie, accident, décès d’un proche… : les médecins ne sont pas à l’abri de situations parfois dramatiques, qu’ils doivent surmonter, souvent seuls, mais aussi avec une aide confraternelle et assurantielle.

 

En 2021, la Commission Nationale d’Entraide de l’Ordre des médecins a accordé 705 290 euros d’aide à des confrères en difficulté alors que 140 personnes ont bénéficié d’une permanence téléphonique assurée par des psychologues. Un soutien qui s’applique aussi en cas de problèmes financiers, professionnels et juridiques (1), alors qu’un numéro vert, gratuit et anonyme, a été mis en place, disponible 24h/24 et 7j/7 (2). Une assistance psychologique peut aussi être proposée par certains assureurs, pour écouter et accompagner des médecins en burn-out, victimes d’agressions verbales ou physiques de certains patients. L’assistance se matérialise par une écoute téléphonique mais aussi par des entretiens en face-à-face voire un accompagnement thérapeutique si le traumatisme est plus profond ou consécutif au décès d’un proche, à un accident ou à une maladie grave.

 Si un médecin doit anticiper d’éventuelles difficultés financières par la souscription d’une assurance vie ou en se constituant une épargne de précaution, il doit également se prémunir contre les conséquences financières de ce qu’il est convenu d’appeler : les aléas de la vie. Si les régimes obligatoires de sécurité sociale et de retraite (CARMF) apportent une protection indispensable, ces régimes ont leurs limites.

Ils doivent être complétés par une assurance prévoyance qui permettra au praticien ainsi qu’à ses proches de faire face à un accident, une maladie…, par le versement d’un capital, d’une indemnité journalière ou encore d’une rente. La prévoyance peut ainsi être assimilée à une protection sociale complémentaire pouvant couvrir une incapacité, partielle ou totale, de travailler ou encore une invalidité (temporaire ou définitive) ou un décès. L’assurance perte d’exploitation permettra également de couvrir les charges du cabinet si le local est inutilisable du fait d’un incendie, d’un dégât des eaux… ou si le praticien, suite à une maladie ou un accident, est dans l’incapacité d’exercer et de payer son loyer et ses charges. Les contrats de prévoyance sont proposés par de nombreux assureurs. Le choix, pour un médecin, doit être dicté par une réponse adaptée aux contraintes d’exercice. Mieux vaut alors privilégier un assureur spécialisé qui a une connaissance des modes d’exercice et du milieu professionnel dans lequel évolue le médecin. Le choix d’un bon contrat de prévoyance doit aussi s’appuyer sur l’étendue et le contenu des garanties proposées, les services (assistance psychologique, garde d’enfants, aide-ménagère…), les exclusions, le taux d’invalidité retenu pour que l’indemnisation puisse intervenir, le montant de l’indemnisation en cas d’arrêt de travail, l’application d’une franchise (période d’assurance durant laquelle les garanties ne sont pas opérationnelles) et bien sûr le montant de la cotisation. L’objectif étant de maintenir son niveau de revenus pendant cette période d’inactivité. Les proches du médecin doivent aussi être protégés, notamment en cas de décès, par le versement d’un capital ou d’une rente.

Autre contrat essentiel : la GAV (garantie des accidents de la vie), qui couvre les accidents domestiques, sportifs, médicaux, les agressions…, dont les conséquences ont un impact sur l’activité professionnelle du praticien. Enfin, la souscription d’une complémentaire santé permettra de compléter les remboursements de l’assurance maladie, notamment en cas d’hospitalisation.

1) L’entraide ordinale : ce qu’il faut retenir / Bulletin Ordre des médecins n°82/ Novembre-décembre 2022
2) 0800 288 038

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Nicolas Loubry, juriste

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