La forêt des soignants qui font déjà : le médecin, l’infirmier, le pharmacien, le kiné, l’aide-soignant à domicile, et tous les autres ! (dont les champs de compétences sont définis et clairement établis).
La forêt des patients qui demandent beaucoup et parfois trop de manière irraisonnée et irraisonnable (le SAS comme réponse universelle et consumériste du soin).
La forêt des manières d’exercer : seul, en cabinet de groupe, isolé ou en exercice coordonné (SISA ou pas), en libéral ou salariat.
Mais surtout la forêt des tarifs ineptes et non revalorisés depuis des décennies de toutes les professions de santé, à cause de politiques de santé successives dont la finalité à peine masquée est de désengager au maximum l’effort public (avec l’éducation, le pourcentage de richesse dévolué à la santé n’a pas augmenté alors que la demande de soins augmente).
Alors, on nous agite des épouvantails sous le nez : loi RIST, GARREAU, MESNIER, pour nous faire oublier notre objectif : obtenir des moyens pour le terrain, quel qu’il soit.
Parce qu’une COMPÉTENCE ÇA S’ACQUIERT, ÇA NE SE TRANSFÈRE PAS.
Parce que, trésorière de la CPTS de mon territoire, dont le secrétaire est un Infirmier de Pratique Avancée (IPA), en coopération avec une IDSP de l’association Asalée depuis 2015, je suis fondamentalement convaincue qu’un exercice coordonné, non pas « par d’autres », mais « entre » professionnels de santé, sensé, protocolisé, balisé, basé sur de vrais besoins de terrain, dans le respect des compétences reconnues de chacun, est le gage d’une prise en soins pertinente et efficace d’une population d’un territoire.
Parce que j’aime mon métier et mon statut de médecin de famille, traitant, généraliste, au cœur du système de santé, et que je veux des moyens pour l’exercer en toute sérénité.
Parce que je veux rester conventionnée et engagée dans ce système de santé qui permet ce juste accès aux soins pour tous qu’on nous envie tant.
Parce que je suis convaincue que notre projet à la CSMF est le bon (spontanément, les patients me disent tous 30-35 € ok, mais 50 € non, vous exagérez grave, et pour, quand on leur explique la hiérarchisation).
Mardi 14 février, j’ai fermé mon cabinet et je suis allée manifester à Paris, devant le Sénat, pour appuyer et soutenir les amendements de la loi RIST et continuer la lutte pour une revalorisation sensée et pertinente, et sans cette ineptie de Contrat d’Engagement Territorial (CET).
Mardi 14 février, jour de Saint-Valentin, j’ai déclaré mon amour de mon métier et revendiqué haut et fort les moyens qui nous sont refusés depuis des décennies.
Dr Nadia SIMON,
Vice-présidente de la CSMF
Vice-présidente des Généralistes-CSMF, déléguée à l’exercice coordonné
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