Extrait de l’interview Les Echos du 02/09/2022 : les médecins libéraux priés de porter plus « le fardeau de l’intérêt général ».
Quand j’ai lu cet article, j’ai pensé que c’était une blague ! Le futur ex-patron de la FHF (Fédération Hospitalière de France) a dû rester dans son transat cet été.
Est-il au courant que la belle organisation du système hospitalier et ses nombreux intérimaires rémunérés plusieurs milliers d’euros par nuit de garde, n’ont pas permis d’assurer la continuité des soins avec de nombreux services d’urgences qui sont restés fermés pendant la période estivale ?
Pendant ce temps, sans coercition, sans effet de manche et de leur plein gré, les médecins généralistes libéraux ont fait le boulot.
Dans la vraie vie, les faits sont têtus : Comme à leur habitude, les médecins ont géré les soins non programmés, en libérant des créneaux en journée, pour leur patientèle, et/ou dans des organisations (type SAS ou non) pour les autres patients. Ils ont assuré aussi les gardes de régulation et/ou effection les week-ends et le soir.
Dans le même temps, ils ont également continué le suivi de plusieurs millions de personnes poly-pathologiques.
CQFD, la CNAM et le gouvernement en ont convenu : il n’y a pas eu la crise attendue et la majoration Soins Non Programmés (+ 15 euros) doit être étendue aux actes faits au sein d’organisations territoriales de SNP quel qu’elles soient en attendant que le Service d’Accès aux Soins (SAS) soit généralisé pour les patients sans médecin traitant : c’est la demande des Généralistes-CSMF.
Plutôt que de la coercition à tous les étages, ne bridons pas l’efficacité, l’agilité de l’ambulatoire.
Libérons l’aide à l’embauche des assistants médicaux (assouplissement de la formation, problème des locaux, temps plein pour tous les médecins qui le souhaitent).
Elargissons la possibilité de travailler en même temps qu’un médecin adjoint (et pas seulement dans les zones déficitaires comme c’est le cas actuellement).
Donnons un vrai intérêt aux médecins retraités en cumul, d’exercer en libéral à temps partiel (exonération de charge CARMF dans la limite de 50 000 € de revenus par an).
Revalorisons les consultations de suivi des patients âgés et/ou en ALD.
Messieurs les donneurs de leçons, restez dans vos chambres et laissez les vrais professionnels trouver les solutions aux néfastes conséquences des décisions prises, il y a plus de 20 ans, par des hommes politiques de votre acabit.
Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale |