Alors qu’un collectif de patients, soutenu par des neurologues, alertait hier dans Le Parisien sur la multiplication des ruptures de stock et tensions d’approvisionnement touchant les médicaments antiparkinsoniens, l’organisation représentative des entreprises du médicaments (Leem), mises en cause, a réagi en pointant des responsabilités multiples.

 

“C’est un cri, c’est une alerte, c’est un appel pour non-assistance à personnes en danger” qu’ont lancé lundi dans Le Parisien le collectif Parkison, représentant sept associations de malades, avec le soutien de neurologues. Alors que le Simenet est en rupture de stock depuis fin août, “les malades doivent se contenter des miettes que les laboratoires veulent bien accorder. Ou encore se contenter de suivre les recommandations de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui les oriente vers des médicaments plus ou moins équivalents dont les stocks sont eux-mêmes insuffisants pour compenser dans la durée les ruptures d’approvisionnement”, lance-t-il. Fustigeant l’impuissance des pouvoirs publics “à rappeler avec force et efficacité aux dirigeants des laboratoires pharmaceutiques que leur responsabilité première est d’apporter les meilleures réponses possibles aux malades”, le collectif demande à ce qu’une liste de médicaments dits d’intérêts majeurs soient établie afin de garantir une disponibilité régulière.

Mis en cause, les industriels du médicament se sont dit eux aussi “vivement” préoccupés par les pénuries et ont réaffirmé leur mobilisation. “Ils ont mis en place des mesures de suivi renforcé de leurs stocks pour anticiper les risques de rupture, ils collaborent activement avec l’ANSM pour informer sur les situations de tensions et pouvoir proposer des solutions alternatives aux patients, ils établissent des plans de gestion des pénuries pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur et mettent à disposition des professionnels des centres d’appel d’urgence”, souligne le Leem dans un communiqué. Rappelant qu’il s’agit “de situations difficiles à prévenir car les ruptures d’approvisionnement ne dépendent ni d’une seule raison, ni d’une responsabilité unique”.

“Il ne sera possible de lutter efficacement contre les phénomènes de rupture qu’en engageant rapidement une réponse collective qui permette d’aborder le problème dans toutes ses dimensions”, insiste l’organisation, reprenant certaines propositions de la mission sénatoriale conduite par Jean-Pierre Decool :

-la relocalisation en Europe de la production de certaines matières premières stratégiques,

– Le développement des capacités de production européennes par des politiques incitatives,

– L’amélioration de la constitution des stocks de médicaments les plus importants, ainsi que le développement de conditionnements multi-pays pour faciliter la circulation intra-européenne des produits,

– L’amélioration des mécanismes d’achat hospitaliers et la révision des prix inférieurs aux coûts de production de certains médicaments,

– L’harmonisation de certaines règles européennes (comme, par exemple, les calendriers vaccinaux),

– L’amélioration des capacités d’anticipation des ruptures par la mise en place d’un outil d’information partagé et le renforcement du dialogue précoce entre les acteurs.

 

Source : www.egora.fr

Auteur : A.M