Le Centre national des professions de santé s’est réuni ce vendredi pour plancher sur les innovations dans les territoires. A quelques jours de la présentation d’un plan pour l’accès aux soins qui doit leur redonner toute la place perdue durant le quinquennat précédent.

 

Pour les libéraux de santé du CNPS qui tenaient leur journée de rentrée, à Paris ce vendredi,  la venue de la ministre de la Santé devait représenter le moment fort de la journée. Et l’annonce d’un retour en grâce après les dures années Touraine. Mais, hélas, elle n’est pas venue, alors que ce rendez-vous était bel et bien inscrit à l’agenda. “Nous sommes extrêmement déçus“, a sobrement commenté François Blanchecotte, devant une salle comble. Bien que malade, la ministre a préféré faire un saut à la journée des aidants, laissant les libéraux de santé dans l’amertume de retrouvailles ratées…  Et c’est son jeune conseiller pour les professions de santé, le Dr Jacques-Olivier Dauberton, ancien président de ReaGJir, qui s’est collé au délicat exercice des questions avec la salle. A quelques jours de la présentation du Plan pour l’accès aux soins, le 13 octobre, dont il ne pouvait encore rien dire.

 

Virage ambulatoire

Médecin généraliste depuis deux ans seulement, Jacques-Olivier Dauberton, s’est surtout employé à garantir les représentants des libéraux de santé, que rien ne se fera sans eux, sans concertation et sans constitution de groupes de travail. Il en va ainsi de l’arrivée prochaine sur notre territoire, de professionnels de santé européens, habilités à exercer dans un cadre d’exercice partiel. Sujet qui mobilise le ministère. Ou bien encore du virage ambulatoire qui, pour Agnès Buzyn, “semble se résumer  à  la chirurgie ambulatoire”, s’est inquiété Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF.

“Nous voulons faire disparaître les silots, qui construisent notre système de santé et la chirurgie ambulatoire, qui implique toute la chaine de soins car elle induit un raccourcissement du délai de séjour, est un bon instrument pour y parvenir , lui a répondu le conseiller.  Nous voulons favoriser la coopération”. Autre sujet d’actualité, la télémédecine, technique qui doit trouver enfin, un véritable développement grâce au  prochain budget de la Sécurité sociale et aux  négociations conventionnelles qui vont suivre. Ici aussi, l’étape des groupes de travail sera obligatoire, pour déterminer “quels actes seront concernés, avec quel matériel et quelles sécurité et permanence des soins”, a détaillé le conseiller. Qui s’est tout de même avancé à dévoiler un axe du plan d’accès aux soins présenté le 13 octobre : il ne s’adressera pas qu’aux futurs installés “ce qui ne suffira pas”, mais touchera également les professionnels déjà sur le terrain. “La télémédecine sera un moyen, et nous mèneront aussi un travail avec les spécialités sous tension. Tout sera fait, en collaboration avec les représentants des professions de santé”, a garanti le Dr Dauberton.

 

Limites du paiement à l’acte

Autres sujets à l’ordre du jour du ministère : la définition précise du contenu de concepts issus de la loi de santé, comme les  communautés professionnelles de territoire de santé (CPTS) ou les équipes de soins  primaires car “actuellement, on ne sait pas”, a reconnu Jacques-Olivier Dauberton. Autant de préalables indispensables à  un éventuel financement ultérieur au parcours de santé, notamment pour la chirurgie ambulatoire, secteur dans lequel “le paiement à l’acte trouve ses limites”.

En outre, une évaluation nationale est en train de se mettre en place s’agissant des actes de coordination. Ce ne sera qu’au vu des résultats que le ministère pourra réfléchir à leur financement, y compris pour les praticiens qui n’exercent pas en maisons de santé.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : C. L B

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