Une interne de la Timone a été violemment agressée, dimanche 9 juillet, par un individu qui s’est introduit par la porte cassée de l’internat. Dans un communiqué diffusé ce mardi 18 juillet, un syndicat met en cause la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, qui aurait négligé de sécuriser le bâtiment “pour des raisons budgétaires”.

 

“Elle est en colère et c’est elle qui nous demande de communiquer sur son agression”, témoigne pour Egora Justin Breysse, président du Syndicat autonome des internes des Hôpitaux de Marseille (SAIHM).

 

L’homme “l’a frappée au visage, et a tenté de la violer​

Les faits se sont déroulés dimanche 9 juillet, en fin d’après-midi. Une interne est violemment bousculée par un jeune homme à proximité de l’internat de la Timone. Elle réussit à lui échapper en se réfugiant dans le bâtiment, indique l’AP-HM dans un communiqué. Quelques minutes plus tard, une autre étudiante résidant à l’internat est suivie par l’homme, alors qu’elle retourne dans sa chambre après avoir descendu ses poubelles. L’individu s’introduit dans le bâtiment par la porte principale, “qui ne fermait pas depuis 6 mois”, pointe le syndicat des internes. L’homme “l’a frappée au visage, et a tenté de la violer à quelques pas de la chambre”. Elle a réussi à le repousser et à regagner sa chambre. L’agresseur a pris la fuite. “La victime souffre, en plus du traumatisme psychique, de multiples plaies de la face, fractures des os du crâne et d’une hémorragie intracrânienne.” Elle a été hospitalisée 3 jours. “Un soutien psychologique lui a été proposé”, précise la direction de l’AP-HM. La jeune femme est aujourd’hui “hébergée chez des amis car elle ne veut plus retourner à l’internat”, explique Justin Breysse.

 

Dysfonctionnements graves dans la sécurité de cet internat

L’agresseur présumé, un homme d’une vingtaine d’années extérieur à l’établissement et déjà connu des services de police, a été interpellé hier. “On attendait qu’il soit interpellé avant de communiquer, pour ne pas gêner le déroulement de l’enquête”, précise Justin Breysse. La victime a d’ores et déjà porté plainte et le SAIHM envisage de se porter partie civile. Mais le syndicat ne compte pas en rester là. “Les négligences engagent la responsabilité civile de l’AP-HM”, estime le président du syndicat des internes. “Des dysfonctionnements graves dans la sécurité de cet internat” ont été signalés “à plusieurs reprises”, pointe-t-il. “J’ai retrouvé un mail envoyé en 2014”, lance Justin Breysse. Selon le syndicat, “les dirigeants de l’AP-HM n’ont pas réalisé les travaux demandés pour des raisons budgétaires”.

“Suite à l’agression, une réunion avec l’ensemble des acteurs s’est tenue et des mesures ont été immédiatement prises en particulier concernant la porte d’entrée et la surveillance par caméras de l’internat,  indique l’AP-HM dans son communiqué diffusé quelques heures après celui du syndicat d’internes. Un agent de sécurité est en poste depuis le 10 juillet devant l’internat. Une réunion est prévue demain entre les internes, la Direction des travaux et la Direction de la Timone afin de faire le point sur les travaux complémentaires à réaliser.”

 

Méprisés par la direction hospitalière

Ce ne serait pas la première fois qu’un individu extérieur s’introduit dans le bâtiment de l’internat. “Jusque-là s’étaient déjà introduits des SDF, des toxicomanes ou encore des patients dangereux”, qui pensaient le bâtiment “abandonné”, rapporte le SAIHM. Mais il n’y avait encore jamais eu d’agression. “La communauté soignante est choquée de cette agression, les internes ressentent eux, dans un climat de peur, une colère et la sensation d’avoir été méprisés par la direction hospitalière”, souligne le communiqué.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : A.M.

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