A Férolle-Attilly (Seine-et-Marne), l’hôpital privé Forcilles est doté de 300 lits en cancérologie, soins palliatifs, respiratoires et gastriques mais a toujours été dépourvu de service d’urgences. Depuis lundi l’établissement à but non lucratif propose un service de consultation en libéral de 9h à 23h, en secteur 1. Le Dr Karim Atroun qui gère ce nouveau service nous explique le projet. 

 

Egora : Comment est né ce projet ?

Dr Karim Atroun : Nous sommes un groupe de médecins déjà en poste sur cet hôpital. Nous avons souhaité créer une activité libérale. Nous avons aussi voulu répondre à des besoins d’ouverture pour l’établissement. Nous faisons ancestralement beaucoup de cancérologie et de nutrition et nous voulions ouvrir l’activité.

Concrètement, comment fonctionne ce nouveau service ?

Nous sommes 5 médecins urgentistes. Nous avons par ailleurs une activité en soins intensifs respiratoires. Nous allons consulter du lundi au vendredi, de 9h à 23h. Globalement les choses sont en train de se structurer.

Qu’est-ce qui pourra être amené à évoluer ?

Les locaux ne sont pas encore adaptés à accueillir un nombre important de patients. Entre faire de la consultation de ville et accueillir des patients qui ont des problèmes aigus de médecine ou de traumatologie, ça n’est pas tout à fait pareil, notamment en termes de salle d’attente. Il nous faut envisager une salle d’attente pour les patients sur brancard par exemple.

Pour l’heure, il y a une extension des plages d’accueil jusqu’à 23h. Le nombre de patients que nous recevons augmente. Nous sommes passés de 3 à 10 patients par jour.

Pourquoi proposer des plages horaires allant jusqu’à 23h ?

Initialement nous avions projeté d’ouvrir jusqu’à 18h mais à la réflexion, ouvrir jusqu’à 23h permet de s’articuler avec les médecins de ville qui ferment autour de 19h. De 19h à 23h, les patients vont généralement aux urgences même lorsqu’il ne s’agit pas de véritables urgences mais uniquement de consultation.

Vous êtes des urgentistes dans un hôpital, quelle est la différence entre votre service et un service d’urgences ?

Nous proposons des consultations non programmées qui peuvent concerner de la médecine de ville mais aussi de la traumatologie, de la petite chirurgie. Nous sommes effectivement comme un service d’urgences mais nous n’avons pas le label urgences qui est délivré par l’ARS.

Votre projet s’est-il monté en collaboration avec les médecins généralistes installés aux alentours ?

Nous ne leur avons pas demandé leur avis. Nous savons qu’il y a un besoin en termes de prise en charge de patients. Ces derniers ont du mal à trouver des médecins généralistes. La Seine-et-Marne est l’une des zones les plus désertifiée d’Ile-de-France.

Nous n’avons pas eu de retours de nos confrères. Ils n’ont eu l’information que très récemment. Nous ne sommes pas une concurrence pour ces médecins, mais plutôt un complément parce que l’offre n’est pas suffisante. Nous apportons également une offre de soins différente puisque nous ne faisons pas que de la médecine générale. Nous pouvons traiter des urgences. Nous avons un plateau technique sur l’hôpital, de l’imagerie, de la biologie, des soins intensifs respiratoires…

Comment réagissent les patients ?

Ceux qui viennent sont contents. Ils sont pris en charge immédiatement. Il nous reste toutefois à améliorer notre accueil, notamment au niveau des locaux. 

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Berrebi-Bonin