Depuis quatre mois, SOS Médecins s’est installé au sein de l’hôpital de Fontainebleau et assure des consultations au titre de la permanence des soins. Une manière de désengorger les urgences et de faciliter le parcours de soins du patient, dans un département qui se vide de ses généralistes.

 

“Avec SOS Médecins, on a trouvé la solution pour rapprocher la ville de l’hôpital et pour fonctionner ensemble”, s’enthousiasme Sophie Petit, directrice adjointe du centre hospitalier de Fontainebleau, en Seine-et-Marne. Depuis le début de l’année, une place a été faite au sein même de l’établissement à SOS Médecins, qui assure une permanence des soins à l’hôpital.

“C’est un projet que j’ai en tête depuis une dizaine d’années, raconte le docteur Jean-Michel Brévier, président de SOS à Fontainebleau. Je voulais une passerelle entre médecine de ville et hôpital. Mais à l’époque, on m’avait dit que c’était compliqué… Personne n’était prêt à une réelle coopération”.

 

Passerelle

Faute d’hôpital, l’association SOS Médecins s’est installée il y a quelques années au centre-ville de Fontainebleau. Dans un cabinet, les praticiens y proposaient des consultations les dimanches et jours fériés. “L’hiver, on pouvait recevoir une quinzaine de patients sur un dimanche”, se souvient le Dr Brévier.

La ville de Fontainebleau n’est pas encore touchée par la désertification médicale. Mais plus au sud de ce vaste département, le manque de médecins généralistes se fait particulièrement sentir. “On veut servir de base d’appui pour ces communes alentours qui sont en difficulté”, explique Sophie Petit. Avec 1 400 médecins généralistes libéraux, la Seine-et-Marne est le département le moins bien loti d’Ile-de-France.

Il y a un an, le docteur Brévier a donc reproposé son idée aux services des urgences de l’hôpital. Et cette fois, il a fait mouche. “L’évolution de la démographie médicale, des mentalités et l’expérience ont permis de démarrer cette coopération”, souligne-t-il. Après validation par l’ARS, SOS a progressivement déménagé dans les locaux de l’hôpital en décembre dernier, pour assurer une permanence des soins en soirée du lundi au vendredi, ainsi que les week-ends, jours fériés et ponts mobiles. “Il y a des patients qui arrivent au centre hospitalier et qui ne relèvent pas d’une urgence. Vu le manque de médecins dans le département, ils viennent là par défaut”, ajoute Jean-Michel Brévier.

 

Aux urgences, un téléphone pour prendre rendez-vous avec SOS

Quand un patient se présente spontanément aux urgences de l’hôpital, le médecin l’informe du délai d’attente, “souvent anormalement long”, glisse Sophie Petit. Désormais, le médecin peut aussi l’inviter à utiliser un téléphone mis à sa disposition et de prendre rendez-vous avec SOS. Suivant les cas, le médecin de SOS propose au patient une visite à domicile ou une consultation en soirée à l’hôpital.

“Il y a deux avantages à cette coopération, soutient la directrice adjointe. D’une part, ça peut permettre de désengorger les urgences, en pédiatrie lors d’une épidémie par exemple. Et d’autre part, ça simplifie le parcours de soins du patient, il est rassuré d’avoir l’hôpital à proximité.”

En France, de rares établissements ont mis en place ce type de partenariats. SOS Médecins gère un centre de consultations au CHU de Saint-Etienne. A Cognac, des médecins libéraux se sont organisés pour assurer la permanence des soins dans un cabinet mis à disposition par l’hôpital. “Il est évident que nous avons une action complémentaire. Travailler ensemble, c’est une forme de réponse à nos problèmes”, assure le Dr Brévier.

 

Un à deux patients par jour

Même si pour l’heure, avec un à deux patients par jour, les médecins de SOS à Fontainebleau sont loin d’être débordés par l’affluence. “C’est vrai qu’on ne leur envoie encore pas beaucoup de monde. Mais c’est le début. Il faut le temps de faire comprendre les changements aux médecins de l’hôpital…”, avance Sophie Petit. Après quatre mois de fonctionnement, il est encore un peu tôt pour dresser un bilan. Les patients de la région ne sont pas tous informés, les médecins hospitaliers n’ont pas encore le réflexe de réorienter les patients… “Et l’hiver dernier a été particulièrement calme en terme de consultations !”, justifie Jean-Michel Brévier.

Les ponts du mois de Mai, et la période estivale, seront les premières vraies mises à l’épreuve. Les praticiens se donnent donc jusqu’à l’automne pour évaluer leur dispositif, et faire les ajustements nécessaires.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Fanny Napolier