Le concours de médecine est parfois injuste. Laurent* est chirurgien dentiste depuis 9 mois. Une voie choisie par dépit après avoir raté médecine, à trois place près… Après plusieurs tentatives infructueuses pour tout reprendre à zéro, le jeune homme envisage de s’expatrier en Belgique afin d’assouvir sa vocation.

 

“Issu d’un bac technique, j’ai réussi ma P1 du premier coup. J’ai alors choisi dentaire après avoir raté médecine de trois places”, raconte le jeune praticien diplômé depuis moins d’un an. Pour financer ses études, Laurent fait des gardes d’aide-soignant. “C’est à ce moment là que j’ai réalisé que je préférais la médecine”. Il se renseigne alors sur l’existence de passerelles qui pourrait le faire changer de voie. “On m’a répondu qu’il était trop tard” déplore-t-il.

 

Une seule passerelle possible

Les années passent et l’obsession de la médecine continue à hanter l’étudiant. A la fin de son cursus, il tente une passerelle pour une admission en troisième année de médecine, seule voix possible. La procédure d’admission se passe en deux étapes, une première sélection des dossiers et un examen oral. La réponse arrive sous forme de lettre recommandée dans sa boîte aux lettres : c’est un refus. Laurent a échoué à l’oral. L’année suivante, il fait une nouvelle tentative, nouvel échec. “Ca a été très difficile. D’autant que l’on reçoit une lettre sans aucune explication pour justifier le refus et qu’il n’est plus possible de se présenter une troisième fois” confie-t-il avant d’ajouter “depuis l’an dernier avec la réforme de la passerelle, c’est devenu de plus en plus compliqué. Au départ cette disposition avis été mis en place uniquement pour les dentistes, pharmacien et docteur en sciences. Depuis ils ont ouvert la passerelle à beaucoup d’écoles d’ingénieurs ou encore aux sages-femmes. Il y a 3 ans présenter une passerelle en étant chirurgien dentiste était une formalité administrative! ”

De plus en plus motivé, le dentiste décide de tout reprendre à zéro et de se réinscrire en P1. “Je me suis dit qu’avec mon bagage de dentiste, cela ne devait pas être impossible de décrocher médecine”. Malheureusement, l’administration lui met de nouveaux bâtons dans les roues. “Lorsque l’on ne sort pas du bac et que l’on souhaite s’inscrire en médecine, il faut se présenter devant une commission. Or elle s’est réunie avant les résultats de la passerelle, ce qui signifie une année de plus à attendre” s’emporte Laurent, dépité.

 

Migrer vers la Belgique ?

Depuis, exaspéré par cet enchaînement d’échecs et de refus, le jeune dentiste s’est renseigné pour partir à l’étranger. Bilan : la Belgique semble être un pays bien plus conciliant que la France. “Bien que la Belgique ait durci sa politique envers les étudiants étrangers en mettant en place un système de tirage au sort, il est possible, avec un diplôme de chirurgien dentiste d’être admis directement en troisième année, voire même en quatrième sous réserve de réussir un examen de passage” explique Laurent qui se laisse le temps de réfléchir. “Je suis en consultation avec ma femme, qui est elle aussi chirurgie dentiste. S’expatrier n’est pas simple” estime le praticien.

En attendant, le jeune diplômé a décidé de se laisser un an, pour voir. “Mon métier ne me dérange pas, mais je sens une véritable vocation pour le métier de médecin. J’aurais aimé faire de la chirurgie. Le plus frustrant est de se dire que ce n’est pas possible à cause de problèmes administratifs” soupire-t-il.

*Son prénom a été modifié

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Berrebi