Alors que nous pataugeons dans des négociations à n’en plus finir, où même pas dix pour cent du temps est efficace, les médecins allemands ont obtenu une augmentation de 4% de leurs honoraires. Rappelons un seul chiffre : le médecin généraliste allemand a un revenu qui égale 3,7 fois le salaire moyen. En France, c’est 2,1 fois (Panorama de la santé OCDE). C’est là qu’on voit que l’Allemagne traite mieux ses professions supérieures que la France en n’hésitant pas à encourager par la revalorisation ceux qui sont déjà à un bon niveau. Même s’il n’est pas illégitime, le rattrapage en France demanderait des efforts importants aux comptes sociaux. Par là même, le vrai objectif de la négociation actuelle devrait être : comment peut-on valoriser le secteur à honoraires opposables pour permettre de maintenir le bon niveau de soins remboursés tout en encourageant les professionnels ? La seule proposition qui a été faite est celle de la CSMF : faire un effort pour la prise en charge complexe des personnes âgées, leur maintien à domicile ou en établissement. Cette proposition n’est même pas débattue. Aucune avancée n’est proposée par les autres syndicats qui paraissent tétanisés par les enjeux de la négociation sur le secteur 2. Oui ou non va-t-on s’occuper de la valorisation du secteur d’exercice des médecins secteur 1 qui représentent 75% du corps médical dont 90% des médecins généralistes ? Si c’est non, il faudra envisager rapidement des moyens d’actions qui ont si bien réussi aux médecins allemands. Mais les syndicalistes allemands devaient avoir en face d’eux des partenaires et des pouvoirs publics occupés à autre chose que de noyer le poisson pour gagner du temps.

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