Un satisfecit. C’est le terme qui caractérise la majorité des réactions suscitées par le rapport Hubert sur la médecine de proximité. « Parmi les mesures préconisées, plusieurs sont réclamées depuis longtemps par MG France », se félicite le syndicat, qui apprécie particulièrement le fait que ses propositions d’amélioration de la protection sociale des femmes médecins soient reprises dans le rapport. Les internes de l’Isnar-IMG avaient également détecté leurs empreintes dans les propositions retenues par l’ancienne ministre de la Santé. « Enfin le tabou de la rémunération qui saute », se réjouit le Syndicat national des médecins homéopathes, proche du SML. Le syndicat du Dr Jeambrun, qui défend depuis longtemps l’idée de consultation à haute valeur ajoutée, salue ces déclarations, mais regrette néanmoins « le silence présidentiel quant aux spécialités cliniques ». Le SML reste sceptique sur la réalisation concrète de ces bonnes idées, « après tout le temps perdu ». « Il y a des pistes intéressantes », nuance à son tour la Fédération nationale des médecins radiologues (Fnmr), qui souligne une insuffisance de concertation.
« Ne décevez-pas les médecins généralistes ! », prévient tout de même MG France en direction du Président de la République. Le syndicat, qui revendique clairement la généralisation du forfait médecin traitant pour tous les patients, modulé selon des objectifs de santé publique, d’accès aux soins et en complément des actes, se méfie un peu du concept de différentiation de la valeur de la consultation, annoncé par le chef de l’Etat à Orbec. Cette dernière serait « complexe à mettre en œuvre et risque surtout d’être réservée aux spécialités d’organe au détriment des généralistes », s’inquiète le syndicat. En revanche, la rémunération des tâches non soignantes, de l’éducation thérapeutique de la prévention « est une revendication ancienne de MG France, qui suppose un investissement massif en faveur de la constitution d’équipes de soins de proximité où chaque généraliste doit pouvoir trouver sa place », ajoute-t-il.
La Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) voit de son côté dans la publication de ce rapport, l’ouverture du chantier de la médecine libérale et appelle à des « actes rapides ». Le syndicat trouve dans le texte et les annonces du chef de l’Etat, un écho à sa propre revendication d’une cotation unique, commune à tous les médecins quelle que soit leur spécialité. Une « simplification indispensable » au maquis tarifaire actuel, « peu lisible pour les patients et complexe pour les médecins ». Conscient de la difficulté du sujet, le syndicat propose de commencer par les consultations longues et demande pour ce faire, l’ouverture immédiate des négociations conventionnelles. Celles-ci nécessiteraient pourtant quelques éclaircissements, intervient l’Unof (médecins de famille de la Csmf). Les derniers propos de Frédéric Van Roekeghem, le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) concernant la nomenclature clinique et l’évolution de la rémunération des médecins généralistes restent en effet en travers de la gorge des médecins de famille. « Le directeur de l’assurance maladie qui n’a pas condescendu à rémunérer le travail des médecins répondant à l’enquête de l’Ifop sur ce thème, vient maintenant de donner une vison comptable du prix des actes enterrant avant même toute négociation, le concept même de nomenclature », s’insurge l’Unof. Le syndicat se réfère au calcul du directeur, selon lequel toute consultation à 60 euros devait avoir pour contrepartie, trois consultations à 11 euros… Une attitude, juge l’Unof, qui va à l’encontre du rapport Hubert, et ne peut « qu’entraîner l’indignation des responsables professionnels »…