Depuis ce week-end, la France déplore sa première victime directement due à la grippe A(H1N1): un jeune homme de 26 ans, sans facteur de risque ni antécédent pouvant expliquer son décès. Grippé depuis mardi dernier, il avait été hospitalisé samedi à Saint-Etienne pour traiter l’aggravation de ses symptômes respiratoires. Malgré le Tamiflu et les antibiotiques, il est mort quelques heures plus tard. D’après le Pr. Bruno Pozzeto, virologue dans ce CHU, ce patient «a été victime d’un syndrome respiratoire si sévère que, malgré l’intubation et les efforts des réanimateurs, rien n’a pu être fait pour le sauver.»

Même si ce cas mortel reste exceptionnel, «plus personne ne peut prétendre que cette grippe n’est pas dangereuse», analyse le Pr. François Bricaire, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière. «Pour des raisons qu’on ne s’explique pas, le système de défense immunitaire de certains patients peut surréagir face au virus et provoquer une inflammation du poumon, qui perd ses fonctions de ventilation, entraînant rapidement la mort. Plus il y aura de personnes atteintes et plus il y aura de formes graves et de décès.»