La nouvelle convention entre en scène le 1er mars

Voilà nous y sommes.

Dès le début de la semaine prochaine, la convention rentre dans sa phase active pour être définitivement appliquée le 1er juillet.

Chacun s’emploiera à que ce nouveau contrat entre la société et les médecins aboutisse d’une part une maîtrise des dépenses dans le cadre médical, et d’autre part une amélioration de la condition des médecins généralistes au fil du temps.

L’ambition de la convention est limitée par des contraintes financières. Rien ne doit limiter notre ambition sur le moyen terme.

Il faut montrer à la société la pertinence de notre approche, humaine et efficiente, pour gérer la santé de nos concitoyens.

Si nous ne voulons pas basculer dans un système hyper-rigide, le plus probable, ou un système ultra libéral, laissé à la bonne grâce des financiers privés, il est du devoir de chacun d’apporter sa pierre à l’édifice conventionnel.

L’adhésion des médecins généralistes au concept du médecin traitant ne fait aucun doute. Les chiffres sont d’ailleurs là. Le contenu et le déploiement de cette fonction bien différenciée demanderont des améliorations.

Nous sommes au moment où la société nous dit : « voulez-vous être les partenaires incontournables de la nouvelle organisation des soins ? ». Une seule réponse en forme de défit pour le futur : Allons-y vite !

Docteur Michel COMBIER, Président


Permanence des soins : un projet de décret plus souple

L’administration a son temps. Les décrets naviguent.

Le conseil d’Etat doit statuer. Pendant ce temps, sur le terrain, les médecins s’impatientent.

Si certains systèmes vivent de bric et de broc, il est temps de les rendre pérennes pour rassurer les effecteurs de la permanence de soins. Les modifications apportées au décret vont toutes dans la bonne direction.

Donc, si l’Etat va lentement, il lui arrive d’évoluer favorablement dans la réflexion.

Devant l’attachement à leurs projets locaux, il faudra que nous apportions des solutions de financement pour permettre la vie locale de la permanence de soins.

La convention gagnera encore en légitimité si nous réussissons ce challenge.


C + majoration nourrisson : dès le 1er mars

Première amélioration de la rémunération et surtout première ébauche de la Nomenclature des actes cliniques, la consultation des nourrissons de 0 à 2 ans est majorée de 5 € (MNO en plus du C – voir ci dessous).

Elle s’applique à tous les actes dans cette tranche d’âge.

Les conditions de l’application représentent le travail habituel du médecin (examen, information des parents, notation sur le carnet de santé).

La nouvelle Commission de la Nomenclature doit se réunir ce mercredi pour valider cette nouvelle avancée pour les médecins de famille.


Coordination et ALD : une début de rémunération du travail transversal

Nous rappelons aux généralistes l’importance de la nouvelle prise en compte de l’ALD.

Par une rémunération annuelle, nous allons permettre le financement de tout ce que le médecin de famille et seulement lui effectue, souvent en dehors de la présence du patient.

Le choix par le patient de son médecin traitant va déclencher cette rémunération qui tombera au moment de la date d’entrée du patient dans l’affection de longue durée.

Tarder à accepter d’être médecin de ces patients retardera d’autant la rémunération.


Parité à l’examen classant national entre généralistes et spécialistes

Première étape d’une reconnaissance du rôle essentiel des médecins généralistes, enfin la parité à l’examen national classant entre généralistes et spécialistes.

Encore un pas supplémentaire dans la bonne direction. Bien sûr, pas pour ceux qui veulent tout, tout de suite et qui n’ont rien obtenu depuis des années, bien qu’étant en place.

Toutes ces évolutions accompagnent la réforme.

Il faudra d’autres démarches du même type pour vraiment faire évoluer le système mais cette juxtaposition de signes, qui vont dans le bon sens, est la meilleure réponse aux oiseaux de mauvais augure.


Sondages et pétitions en tout genre … qui manipule quoi ?

Tout et n’importe quoi est dit, écrit, netisé à longueur de journée sur la convention et son acceptation.

Rien que les sondages avec des résultats strictement opposés montrent l’absence de certitude.

On essaye de semer le désarroi dans l’esprit des médecins de famille en leur faisant croire qu’ils quittent le paradis pour rentrer dans l’enfer.

Et pourtant, la tendance actuelle est objectivement une adhésion au nouveau système en étant conscient, comme nous le sommes, que cette convention devra éviter d’être figée dans le temps.

Ceux qui ont choisi le challenge doivent être persuadés que cette voie médiane est la seule qui permettra de faire évoluer le métier de médecin généraliste.

Cette démarche, qui nous honore, place aussi haut le challenge qui nous est imposé par ceux qui croient encore à l’utilité de la médecine libérale.


NOMENCLATURE : La majoration nourrisson à compter du 1er mars. Apprenons à nous en servir !

Afin de prendre en compte le rôle des médecins généralistes dans la prise en charge des nourrissons est créée une majoration nourrisson (MNO) pour les consultations et visites effectuées par le médecin généraliste à destination d’un enfant âgé de 0 à 24 mois en sus des honoraires et le cas échéant des frais de déplacement.

Cette MNO s’applique lorsque l’acte médical comporte un interrogatoire, un examen complet, un entretien de conclusions avec la conduite à tenir, les prescriptions préventives ou thérapeutiques d’examens complémentaires éventuels et qu’il donne lieu à une mise à jour du carnet de santé.

Cette MNO ne se cumule pas avec le forfait pédiatrique FPE applicable pour les trois examens pédiatriques obligatoires d‘actes effectués dans les 8 premiers mois – au cours des 9ème-10ème mois et au cours des 24ème-25ème mois).

La MNO est rémunérée 5 euros.

Dr Michel ROUZIER