1 – De la réforme à la réformette. Et réciproquement

D’abord, il y a les tenants de la retouche, presque à la marge, du système de soins.
Ensuite, il y a ceux qui veulent les réformes qui les arrangent en leur permettant de participer à un jeu où ils ne sont actuellement que les payeurs aveugles.
Enfin, il y a ceux qui souhaitent un grand soir de la protection sociale.
Au milieu de ce charivari, les patients et les professionnels de Santé n’ont pas envie d’être les dindons d’une farce que les autres dégusteraient.

Même le parti majoritaire a des tenants des différentes solutions.
Il serait temps que la ligne de choix soit claire.
Veut-on sauver le système de Sécurité Sociale ? Si oui, quels moyens, quels aménagements voire quels sacrifices seront demandés aux Français, une fois expliquée la nécessité.
A défaut d’explication claire et d’une attitude courageuse, rassurante sur l’essentiel, exigeante sur le contenu, rien ne sera possible. Le tout Etat s’imposera pour le gros risque, le tout privé pour le petit et le moyen risque.
Indéniablement, les inégalités seront de retour.
Cela placera le médecin dans un rôle d’arbitre entre les financeurs qui n’est ni sa fonction ni son éthique.
Après des dizaines de plans et de réformettes, on attend toujours le souffle d’une réforme efficace et équitable. Jusqu’à quand faudra-t-il attendre ?

2 – Gériatrie : le risque de l’exclusion des généralistes

Si nous ne sommes pas attentifs, la mise en place de médecins coordonnateurs des établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes va entraîner à terme de plus en plus de difficultés au suivi de leurs patients par les généralistes libéraux.
Le danger d’une reconnaissance d’une spécialité de gériatrie serait une des pierres de ce mur d’exclusion professionnelle.
Notre position n’a pas varié. Nous souhaitons que les omnipraticiens puissent continuer à exercer dans les E.H.P.A.D. quand les patients souhaitent conserver leur suivi.
Pour cela, nous demandons que le médecin coordinateur ne soit pas nommé par le Directeur de l’établissement mais bien par une Commission Médicale d’Etablissement permettant une réelle participation des médecins intervenants à la prise de décision.
Après l’exclusion quasi générale des infirmiers et infirmières libérales, attention de ne pas nous retrouver exclus d’un pan entier de notre activité.

3 – P.L.F.S.S. 2004 : les députés persistent et signent !

Malgré nos demandes, les députés ont entériné le fait que les U.R.C.A.M. puissent faire des Accords régionaux de bonne pratique, indépendamment de toute décision nationale.
Regrettable point de vue sur la régionalisation.
Comment empêcher une fragmentation de l’activité médicale dans de telles décisions ?
Quels seront les pouvoirs des négociateurs nationaux ?
Quelles seront les possibilités de résistances des acteurs locaux ?
Alors qu’une réforme du système se profile, on commence par la fin en créant le désordre et la déstructuration.
Quel mépris des représentants professionnels qui avait une vision unanime du risque d’une telle orientation !
Peut-être que le Sénat fera entendre la voix de la sagesse pour cette vraie-fausse régionalisation.

4 – Nomenclature : on n’est pas rendu !

Les premières réunions du Comité de Pilotage ont eu lieu.
Le travail, déjà avancé pour les actes techniques, est aux prémices pour les actes cliniques.
Cette Commission doit avoir pour but une approche réelle du travail fourni par le praticien lors de sa consultation.
La reconnaissance doit d’abord passer par la connaissance.
Il ne doit pas s’agir d’une méthodologie de spécialité collée sur l’exercice de la médecine générale.
Le travail de recherche doit mettre en exergue notre spécificité et surtout la particularité de la consultation du médecin de famille, véritable moment de synthèse et de prise en charge globale du patient et de son entourage.
La reconnaissance de la médecine générale comme spécialités à part entière passe par ce travail de déclinaison.
Mais, l’attente est forte d’aboutir dans le courant de l’année prochaine afin de préparer la nouvelle revalorisation que les médecins de famille vont rapidement être en droit de demander.

5 – La tête du client

Encore un exploit de nos députés.
Mettre la photo du patient sur la carte vitale peut être un bonne idée pour faire face à une certaine fraude (mal évaluée mais apparemment réelle, surtout dans le secteur hospitalier).
On voit déjà dans la petite enfance la difficulté pour suivre l’évolution anthropomorphique du nourrisson.
Mais, plus sérieusement, ne faut-il pas craindre les litiges dans les cabinets de médecine et les risques de violence à l’encontre d’un médecin qui refuserait de faire passer les soins sur une carte qui ne correspondrait pas au visage du patient.
Pour le coup, c’est le médecin qui risquerait de se faire refaire le portrait.
Mieux vaut oublier cette mesure qui ne peut être qu’une nouvelle source d’agression, surtout pour les praticiens actuellement les plus exposés.

6 – Des expériences pour l’astreinte

Suivant les régions et les départements, la permanence des soins pose des problèmes pour la prise en charge de la régulation libérale et de l’astreinte.
Dans certains, on apprend que les négociations on été rompues prêt du but.
Dans la région Ile de France, le montant de l’astreinte est portée à 60 € de l’heure, grâce à une prise en charge par le Fond d’Aide à la Qualité des Soins de Ville.
Toutes ces expériences présentent un intérêt, mais il ne faudrait pas que pour un travail identique les disparités entre médecins soient importantes et découragent les plus motivés.
Les médecins qui veulent se porter volontaires pour la permanence de soins ne peuvent être sous la botte de directeurs d’U.R.C.A.M. qui feraient à la tête du client la répartition des fonds F.A.Q.S.V..
On voit les limites des décisions régionales, et aussi de la somme allouée de 50 € pour 12 heures de la moribonde Convention Généraliste.

7 – Le nouveau site UNOF est arrivé ! www.unof.org :

Le site de l’UNOF a pris une nouvelle forme et se veut être un espace interactif entre les médecins et leur principal Syndicat représentatif.
Nous voulons pouvoir connaître votre opinion, aussi les forums sont-ils thématiques et régulés.
Il vous est aussi possible de réagir par rapport à cette lettre info.

8 – J’adhère à l’U.N.O.F. !

Beaucoup de confrères ont décidé de franchir le pas en choisissant d’adhérer à l’UNOF qui, plus que jamais, est le premier syndicat de médecins généralistes.
Et si vous faisiez comme eux ? Si vous preniez la décision d’adhérer à l’UNOF ?
Pour tout renseignement unof@csmf.org en indiquant vos coordonnées précises.

9 – Séminaires FORMUNOF :

Pour tout autre renseignement, contacter nous au 01.43.18.88.30 ou par mail : FORMUNOF vous propose une formations sur la « Régulation libérale des appels » les 13 et 14 décembre 2003 à NIMES.
Programme et bulletin d’inscription sur simple demande au 01.43.18.88.30 ou par mail : formunof@csmf.org

10 – Donnez-nous les e.mails de vos confrères

Vous êtes plus de 6 250 Médecins Généralistes à recevoir régulièrement nos informations sur le Net.
Nous pouvons très facilement augmenter cette diffusion si vous acceptez de nous aider en nous fournissant les adresses e.mail de vos confrères et amis. D’avance merci.

11 – ASSU.MED INFO : www.assumed.net

NOTE sur la RETRAITE du MEDECIN :

Après les dernières élections, le collège des retraités passe de 103 à 111 dont 29 nouveaux élus.

La Loi sur les retraites du 21/08/03 attend ses décrets d’application qui devraient sortir pour la plupart très prochainement.
Régime de Base des Professions Libérales :il n’y a plus de cotisation forfaitaire, mais 2 cotisations proportionnelles :
a) : 9% jusqu’au plafond de la SS : 24 806 € et pouvant rapporter 4,5 points,
b) : 1,6% jusqu’à 5 fois le plafond, et pouvant apporter 1 point. Avec un minimum de 800 fois le taux horaire du SMIC. Le point de retraite est fixé par décret ; valeur 47,5 € , 48,5 en 2004. Plus de plafond, plus de majoration pour conjoint à charge.
Rachat possible de 12 trimestres pour années d’études.
Retraite à 60 ans, si 40 années d’assurance , à -( ns : sans abattement.
Surcote de 3% par an si plus de 40ans.
Décote si moins de 40 ans : 5% par an.
Cumul emploi/retraite :à partir du 1/01/04 : à revenu plafonné à 50% du plafond de la SS (14 492 € ).
Réversion : plus d’âge minimum , taux : 54% ; cumul possible .mais conditions de ressources : plafond fixé par décret (15 000e en 2003 ).

Régime Complémentaire :valeur du point fixé par le CA annuellement ; elle est diminuée du taux de l’inflation. Le taux de cotisation est bloqué depuis 4 ans à 9% : 6 pour servir les retraites, 3 en provision de réserves pour les retraites futures .
Pour les retraités, c’est une spirale descendante : déjà plus de 10% de perte de pouvoir d’achat !
D’ou la nécessité de revenir à la réforme « Labadens » : +1/2 point de cotisation par an, pendant 4 ou 5 ans. Et revenir au décret de 96 : maintien du pouvoir d’achat du point.

ASV : Le point est gelé, pour la 5ème fois par les pouvoirs publics : la baisse cumulée, depuis 1994 se monte à 22%, par rapport au C ; valeur réelle du point : baisse cumulée de plus de 10% ! Prévision de la tutelle :baisse de 1,5% par an pendant une durée indéterminée.
Le Dr Maudrux désire toujours fermer l’ASV, mais ne dit pas qui payera les droits acquis par les retraités et les actifs.
Pour la tutelle, il s’agirait d’une nouvelle ASV, avec maintien des droits acquis, sans rendement « exorbitant ».Toujours est-il que l’ASV reste incertaine et instable.
Réunion prochaine sur la réforme de l’ASV, prévue par le Ministère, les syndicats les Caisses maladie et la CARM, sous l’égide de l’IGAS.

Dr Guy KURTZEMANN : guy.kurtzemann@evhr.net

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UNION NATIONALE DES OMNIPRATICIENS FRANÇAIS

Le Syndicat des Médecins de Famille
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