L’Unof ne joindra pas sa voix au concert ambiant de protestations véhémentes saluant l’arrivée  dans l’exercice professionnel  des contrats type pour les médecins libéraux travaillant en Ehpad (Etablissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes). Le conseil national de l’Ordre des médecins a attaqué le texte réglementaire publié au Journal officiel le 31 décembre dernier devant le Conseil d’Etat, au motif qu’il battait en brèche le libre choix et la continuité des soins (le directeur de l’établissement peut décider unilatéralement de casser le contrat le liant à un médecin de ville).  Et dans le paysage syndical, la condamnation est unanime. Mais pour l’Unof, « des accents de démagogie inacceptables » percent dans ce concert de protestations, émanant de structures « qui ne s’étaient jamais saisies de ce dossier ». Ce qui relève d’une vision à « courte vue ».
Pourquoi ce cavalier seul ? « Ces contrats types sont imparfaits, ils sont le fruit d’un compromis, mais ils permettent aux généralistes de se libérer des contrats existants dans certains établissements, qui sont véritablement léonins », explique Michel Combier, le président de l’Unof. Des contrats où il n’est pas rare de voir apparaître des forfaits et des règlements effectués à trois mois des prestations. « Le contrat n’est plus individuel, mais enfin négocié nationalement, ce qui permet aux syndicats médicaux de reprendre la main face aux directeurs des établissements, et surtout de négocier collectivement les améliorations indispensables », poursuit Michel Combier. Et surtout, même imparfait, le contrat facilite la coordination des soins entre professionnels de santé, sans lien de subordination entre le médecin libéral et le directeur de l’Ehpad, « tout en maintenant le principe du paiement à l’acte ».
Il est exact qu’un certain nombre de contraintes sont associées à ces nouveaux contrats d’exercice en Ehpad  et notamment, la participation à une réunion annuelle obligatoire de la commission gériatrique de coordination, qui a été formalisée. Cette prestation est rémunérée à raison de 4 C « alors que précédemment, le médecin libéral était amené à participer à une multitude de réunions sans aucune contrepartie », signale le Dr Combier.
Bref, selon l’Unof, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, mais plutôt travailler à améliorer le contrat – qui a tout de même subi une gestation de près de dix ans, depuis la loi de janvier 2002 qui institue le principe d’un contrat entre le médecin de famille qui intervient et l’Ehpad. A l’instar des majorations nourrisson, l’Unof demande également que soit instaurée une majoration personnes âgées dépendantes pour ces actes, longs, complexes et particulièrement chronophages.