Alors que plusieurs médecins ont dévoilé leurs pistes de traitements pour lutter contre le coronavirus, l’Ordre des médecins a récemment haussé le ton et alerté face aux “remèdes miracles”. Ce dernier a, par ailleurs, annoncé avoir informé l’ANSM concernant ces protocoles réalisés “en dehors de la législation en vigueur”. Une vingtaine de médecins seraient aujourd’hui dans le viseur de l’instance. Cette annonce vous a beaucoup fait réagir.

 

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, les pistes de traitements pour lutter contre le virus se multiplient, sans jamais recueillir l’approbation de l’ensemble du corps médical. Jeudi 23 avril, le conseil national de l’Ordre des médecins a, ainsi, souhaité mettre un coup de frein aux “protocoles” réalisés par des praticiens, dont certains hors de tout cadre légal.

L’instance, estimant qu’“il serait inadmissible dans ce contexte de susciter de faux espoirs de guérison”, a de fait annoncé avoir informé l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé de ces protocoles, précisant qu’elle “tirera les conséquences de l’avis de l’ANSM”. En parallèle, le Cnom a saisi les conseils départementaux de l’Ordre contre les agissements de médecins, sommés de s’expliquer sur “leurs dits protocoles”. Une vingtaine de praticiens sont concernés.

 

 

Un vrai scientifique ne se fie pas à son expérience personnelle”“On essaie en tout humilité”, “cynisme”“La négligence et l’incompétence des uns n’excuse pas la non-assistance à personne en danger de mort et le refus de soins des autres”... Lecteurs d’Egora, vous avez particulièrement réagi à cette prise de position de l’Ordre. Voici une sélection de vos commentaires.

 

“Cessez de jouer les vierges effarouchées parce que certains d’entre nous essayent quelque chose”

Par Anne_Y

Vous avez un patient qui vous appelle : testé positif , présentant des symptômes COVID, il s’est pointé à l’hôpital et on l’a renvoyé chez lui avec Saint Doliprane, en lui disant de “voir avec son médecin traitant”. Pas assez grave pour la réa, pas de défaillance respiratoire, mais KO par la fièvre, le mal de tête, les courbatures le rendant inapte au télétravail, ou au travail tout court…soit une bonne proportion de nos patients de ces dernières semaines : en dehors de lui faxer son arrêt de travail, de l’examiner, vous faites QUOI, concrètement pour lui ? Hein ? Alors cessez de jouer les vierges effarouchées parce que certains d’entre nous ESSAYENT quelque chose, en toute humilité, dans l’unique but de SOULAGER, sachant que son immunité, à votre patient fera le reste…

 

“L’effet Raoult a montré que de nombreux médecins préfèrent se baser sur des croyances et de la communication”

Par pierredebremonddars

Le “génie français” va nous valoir des années de galère pour être crédible dans les publications internationales.

“L’effet Raoult” c’est avoir montré que nombreux sont les médecins commentant ici qui préfèrent baser leurs pratiques sur des croyances et de la communication YouTube que des données factuelles et prudentes.

 

“Prescription n’est pas improvisation aléatoire”

Par JULES VALENTIN_K

La médecine en France veut aller dans le bon sens. Un médecin ne devrait pas “tenter” une prescription comme vous le dites, mais prescrire en connaissance de cause ou à défaut, de bonne foi. Le médecin doit être vigilant à ce que lorsqu’il prescrit, ce ne soit pas pour soulager l’angoisse de ses propres incertitudes selon le complexe “si je ne prescris rien, on risque de croire que je ne sais rien”.

Quand vous avez été quelques-uns à vous lancer dans la combine hydroxychloroquine/azithromycine, je n’ai pas été convaincu de votre nocivité (ça ne tue pas aux doses du Vidal) mais très inquiet pour des fondamentaux que vous avez dû zapper soit par étourderie, soit par le fait que ni la pharmacologie ni l’infectiologie n’ont été enseignées dans les facultés que vous avez fréquentées : les antibiotiques et les anti parasitaires n’ont aucun effet sur les virus ! Prescription n’est pas improvisation aléatoire.

Menacé par l’IHU Méditerranée pour avoir critiqué le Pr Raoult, un médecin soutenu par le collectif Fakemed

 

“Dans ce pays, les médecins sont aux ordres”

Par Gaïa

L’ANSM a déjà fait le coup avec le baclofène – quoi que l’on pense du baclofène… Car il fonctionnait et certains bons lobbyistes ont tout fait capoter.

De toute façon, dans ce pays, les médecins sont “aux ordres”, pris pour des enfants. Mais en fait c’est normal, car les médecins n’ont jamais su s’unir tous. Contrairement aux pharmaciens. Le CNOM qui interdit les traitements ? Les élus ordinaux ont été choisis sur des bases de compétences ? ET que dire du Serment d’Hippocrate, de la Confraternité, des soins à titre compassionnels ?

Si ces médecins sont fous, alors, il faut tout leur interdire; et vite envoyer leurs patients chez ces “médecins” devenus politiques ou directement à l’ANSM.

Saint SALOMON ou Sainte Sibeth leur diront que les masques ne servent à rien, et autres mensonges pour cacher la misère de ce pays.

L’atteinte à la liberté de prescrire est un scandale : mais les médecins sont tellement divisés entre eux que le politique énarque peut même se permettre de leur donner des cours de médecine, compétents en tout et sûrs d’eux-mêmes. Avec le magnifique appui de ce CNOM, tout de marbre auréolé.

Les substituts nicotiniques y sont passés ces jours : obligation de le noter dans le “fameux” dossier pharmaceutique.

Et si l’on refuse ce dossier ? pas de substitut ? Flicage de partout; injonctions contradictoires sous forme d’oukazes…

On est donc obligé de se soumettre à un flicage non pas en faveur de la santé publique, mais en faveur d’un pouvoir aveugle à la ORWELL.

Pauvre France. Il n’y a plus de génie français.

 

“Donner un traitement sans efficacité reconnue, même dans le but de soulager, est de la mauvaise médecine”

Par jpmt le sam

Jusqu’à preuve du contraire une maladie virale n’a pas de traitement à part un traitement symptomatique et une surveillance clinique à la recherche d’une éventuelle aggravation (n’oublions pas que la majorité des gens guérit spontanément). Donner un traitement sans efficacité reconnue sur la maladie traitée, même dans le but de “soulager”, est de la mauvaise médecine car, dans ce cas, les effets indésirables connus du traitement et pouvant apparaître chez le patient sont la seule certitude. Primum non nocere.

Quand vous avez un tel comportement, soignez-vous le patient ou votre angoisse de soignant impuissant ?

 

 

“Être médecin, c’est aussi savoir reconnaître quand on ne sait pas”

Par oistt le sam

L’ORDRE a raison, et aurait même dû agir avant. Etre médecin, c’est aussi savoir reconnaître quand on ne sait pas, et s’abstenir de prescrire pour faire plaisir ou pour conjurer un sort. Rassurer, informer sur l’inefficacité actuelle prouvée d’un traitement ou d’un autre, expliquer que l’immunité fait bien son job dans 99% des cas, donner des consignes de surveillance, de re-consultation et de confinement : ça c’est de la médecine. Cela prend plus de temps qu’une ordonnance-cocktail pleine de promesse c’est vrai, mais ça évite au patient d’attraper le virus en allant à la pharmacie, et aux autres patients attirés par cette publicité de “recette miracle” de le contracter dans ces cabinets.

Prescrire un antibiotique à un syndrome viral ambulatoire sans gravité n’a pas de sens médical, en l’absence actuelle de preuve de son effet individuel ou collectif. Communiquer, faire de la pub pour son cocktail, véhiculer de faux espoirs allant à l’encontre des connaissances actuelles, brouillant les messages de santé publique, et attirant une patientèle ambulatoire en demande d’une recette miracle est encore plus sérieux.

A l’hôpital, pour des malades graves et dans le cadre de protocoles de recherche, la démarche et l’intérêt n’est pas comparable.

Alors SVP, médecins faites de la médecine, et laissez la recherche aux chercheurs.

Un médecin-chercheur.

 

Commentaires postés en réaction à l’article : Protocoles illégaux et “remèdes miracles” contre le Covid : une vingtaine de médecins rappelés à l’ordre 

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : L.C.

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