“Nouvelle donne”, c’est le nom du nouveau parti lancé hier par l’économiste socialiste Pierre Larrouturou. Plusieurs personnalités médiatiques se sont engagées à ses côtés parmi lesquels le célèbre médecin urgentiste Patrick Pelloux. Le praticien revient, pour Egora, sur son rôle dans ce nouveau mouvement politique.

 


Egora.fr : Etes-vous encarté ?

Dr. Patrick Pelloux : Absolument pas et cela n’a jamais été le cas. Je n’ai fait que soutenir Ségolène Royal et François Hollande lors de leurs seconds tours respectifs. Je me sens simplement à gauche. J’aime aussi le parti communiste ou le front de gauche, je trie mes déchets !

 

Aujourd’hui vous faites partie des fondateurs de Nouvelle Donne…

Non, je soutiens ce parti mais je ne l’ai pas créé. Je fais en revanche partie des personnes qui ont réfléchi à comment sortir de la morosité et comment avoir d’autres alternatives. C’est cela qui est intéressant. Des intellectuels, des économistes, des philosophes se sont regroupés pour dire qu’il faut faire autrement et très vite. C’est aussi ce que je vois au quotidien dans mon métier.

 

Pourquoi le faire maintenant ?

Ah très bonne question ! (éclat de rire) Je ne sais pas ! Cela fait tellement longtemps que je suis ami avec Pierre Larrouturou et qu’il me montre des courbes toujours plus inquiétantes. Les choses se sont faites maintenant tout simplement. Il a écrit un bouquin, Rocard est venu, Morin aussi… J’ai été très sensible à la pensée et l’écriture de Stéphane Hessel. Cela a porté tout ça. Je n’ai pas envie de voir mon pays tomber comme il est en train de le faire.

 

Votre poste d’observateur des services d’urgences a-t-il été un moteur de votre engagement politique ?

Oui et c’est très important. Cela peut faire avancer sur certaines problématiques que le gouvernement oublie un tout petit peu, je pense par exemple à la lutte contre les problèmes liés à la cocaïne.

 

Quel va être votre rôle dans ce nouveau parti politique ?

Donner quelques idées… C’est déjà pas mal !

 

Dans le secteur de la santé ?

Oui en santé mais aussi dans le secteur sanitaire et social. Il faut arrêter de distinguer ces deux domaines. Je pense qu’ils sont intimement liés.

 

Vous n’avez aucune ambition dans ce parti ?

Non. J’en ai un peu marre d’ailleurs des gens qui ne s’investissent que parce qu’ils ont des ambitions. Je ne suis candidat à rien. C’est bien aussi de donner des idées et de s’exprimer. Cela fait aussi partie du changement.

 

Faisons de la politique fiction, que diriez-vous d’un poste de ministre de la santé ?

La politique fiction ce n’est pas mon truc. On a déjà suffisamment à faire avec le présent. C’est assez la galère comme ça. Si les idées de Pierre Larrouturou arrivaient à émerger se serait une très bonne chose. Il faut en appeler à une nouvelle société.

 

Quelles vont être les premières idées que vous allez préconiser ?

Cela est vaste. Il faut peut être d’abord arrêter que la sécurité sociale ne soit financée que par le travail. Il faut arriver à taxer des économies d’argent et de jeux de bourses pour que ça abreuve aussi l’assurance maladie. C’est une idée parmi tant d’autres. Après cela ouvre à des débats. Je pense qu’il faut débattre et construire des choses nouvelles.

 

Ne craignez-vous pas que ce parti soit une aubaine pour la droite en créant un éclatement de la gauche ?

Cela ne me regarde pas. Il arrive un moment où la droite a ses problèmes, où l’on sent qu’il y a un manque d’idées. On a l’impression qu’on est à la course des déficits pour être le plus riche du cimetière. Cette société là ne m’intéresse pas. Il faut autre chose. C’est pour cela que j’avais soutenu le mouvement Roosevelt 2012 qui était la racine de cet engagement. Je pense simplement que l’idée politique de Pierre Larrouturou est bonne et c’est pour cette raison que je le soutien.

 

Vous êtes une figure médiatique importante, est-ce fondamental pour faire de la politique ?

Je ne sais pas si je suis important. Je ne fais pas plus de politique qu’avant. Je soutien Pierre Larrouturou comme j’ai pu soutenir Ségolène Royal ou François Hollande. Je suis président d’un syndicat, là est mon engagement politique et social. J’estime que c’est déjà bien.

 

Pour conclure, selon-vous quel est votre métier ?

Je suis médecin écrivain, c’est bien ça ! Si je ne devais en choisir qu’un, je dirai médecin. C’est là on a besoin de moi.


 

Nouvelle Donne, un nouveau parti à gauche

A l’appel de l’économiste Pierre Larrouturou, des personnalités comme Bruno Gaccio (ex-“Guignols de l’info”), le sociologue Edgar Morin, le Dr Patrick Pelloux ou encore Christiane Hessel, veuve de Stéphane Hessel ont inauguré au café du croissant, lieu emblématique témoin de la mort de Jean Jaurès, le parti politique Nouvelle Donne.

Le parti entend proposer “20 solutions”, portant sur “une politique du logement, le financement des PME, de l’énergie, etc. qui permettraient de diviser par deux le chômage en cinq ans”, selon Pierre Larrouturou.

Nouvelle Donne présentera des candidats aux élections européennes de 2014.


 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Berrebi-Bonin