Passer au contenu principal

MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Jeudi 30 octobre 2025

PLFSS 2026 : LA MÉDECINE LIBÉRALE POUSSÉE DANS LA CHARRETTE DES CONDAMNÉS

Qui a dit que le pire n’est jamais sûr ?

L’automne 2025 restera marqué d’une pierre noire dans l’esprit des médecins libéraux. Alors que les Français et les professionnels de santé constatent que notre système de santé se dégrade d’année en année, le projet de loi du financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 aurait dû avoir comme objectif d’améliorer l’accès aux soins et la qualité de ces soins. Il est stupéfiant de remarquer qu’il nous conduit exactement à l’inverse.

Avec un Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) à 1,6 % dont 0,9 % pour la ville (moins que l’inflation !) est posée une équation insoluble sans une réforme en profondeur de notre système de santé : comment faire plus et mieux avec moins ?

Au fil des articles de ce PLFSS 2026, nous découvrons :

– des médecins libéraux qui deviennent au nom de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) les collecteurs des franchises de leurs patients ;
– des sanctions financières de 5 000 € à 20 000 € pour les médecins qui n’alimenteraient pas et ne consulteraient pas le dossier médical partagé (DMP) ;
– la limitation de la durée des arrêts de travail qui va générer des consultations supplémentaires inutiles ;
– une pénalisation du cumul emploi/retraite avant 67 ans qui impactera tout particulièrement les femmes médecins libérales ;
– une « usine à gaz » pour rémunérer les futurs docteurs juniors qui va transformer cette réforme tant attendue en échec retentissant ;
– des aides financières pour les centres de soins non programmés alors qu’ils contribuent souvent à désorganiser les organisations existantes et, par leur recrutement, aggravent la pénurie en médecin traitant et en médecin urgentiste ;
– des « coups de rabot » sur la rémunération de certaines spécialités médicales. (Quelles seront les prochaines spécialités concernées ?) ;
– la taxation des compléments d’honoraires alors que l’on sait qu’ils sont indispensables pour permettre la réalisation de certains actes techniques ;
– un contournement des négociations conventionnelles en imposant des décisions unilatérales du gouvernement et de la Cnam.
– …

Ainsi, le gouvernement place la maîtrise comptable au-dessus de l’intérêt des patients et de la mission première du soin.

Il ne reste plus qu’à attendre les débats parlementaires avec de nombreux amendements coercitifs anti-médecins libéraux portés par un certain nombre de députés.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, le projet de loi sur les fraudes débute son parcours parlementaire et va concerner tous les médecins généralistes dont les prescriptions d’arrêts de travail seront considérées comme atypiques. Assimilés à des fraudeurs, la mise sous objectif (MSO) leur sera imposée avec des sanctions financières en cas de non-atteinte des objectifs. La mise sous accord préalable (MSAP) disparaîtra.

Subir en courbant l’échine tels des condamnés que l’on conduit à l’échafaud ou se battre pour éviter que l’inéluctable arrive ?

La CSMF appelle tous les syndicats médicaux à se mobiliser et à mener un combat unitaire pour modifier ces textes afin que les médecins libéraux ne deviennent pas de simples exécutants d’objectifs comptables.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président du syndicat Les Généralistes-CSMF

 

> REAGIR A CET EDITORIAL <
Interview du Dr Duquesnel. « Le PLFSS 2026 ne va faire qu’aggraver l’accès aux soins »
 

Alors que vient de débuter l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, le président des Généralistes-CSMF, le Dr Luc Duquesnel, alerte sur un texte « incohérent », qui, en l’état, aggravera l’accès aux soins et détournera les jeunes du métier de médecin traitant…

Alerte mondiale devant l’augmentation de la résistance aux antibiotiques
Cancer du col utérin : un dépistage plus rapproché est nécessaire chez les femmes immunodéprimées