Passer au contenu principal

EDITO  Les Généralistes CSMF  ///  Mercredi 25 septembre 2024

Les Généralistes CSMF MAIL
MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Mercredi 25 septembre 2024

METTONS LA MAIN À LA PÂTE…

Le fil conducteur des deux années de négociations conventionnelles que nous venons de vivre aura été l’indispensable amélioration de la réponse aux demandes de soins des Français par les médecins libéraux et tout particulièrement les médecins généralistes.

Après l’échec du projet d’une politique de contraintes individuelles en 2023, les « syndicats médicaux constructifs » se sont mis d’accord avec l’Assurance maladie pour tenter de donner les moyens nécessaires aux médecins afin qu’au travers d’un engagement collectif l’accès aux soins s’améliore dans notre pays.

Si ces moyens ne sont pas à la hauteur de nos espérances, mais à la hauteur des choix politiques de nos gouvernants, nous devons pleinement les utiliser pour améliorer nos organisations professionnelles et ainsi améliorer l’accès aux soins sans travailler plus.

Cela nous amène à devoir lever un à un les freins à ces réorganisations.

La nouvelle convention médicale valorise la prise en charge par le médecin traitant des patients atteints de pathologies complexes, la qualité et la pertinence de ces prises en charge, le travail avec un(e) assistant(e) médical(e), avec un(e) infirmier(e) en pratique avancée… Certains se sont déjà engagés sur ces nouveaux sentiers et ils nous disent n’avoir jamais imaginé revenir à leur exercice passé tant leur quotidien a gagné en qualité de vie tout en prenant en charge plus de patients. Écoutons-les et profitons de leur expérience.

Rapidement un avenant à cette convention devra élargir le champ trop restreint où s’appliquent les consultations longues et étendre la visite longue à toutes les visites à domicile.

Un certain nombre des freins à nos réorganisations n’ont pas de lien avec la convention médicale. Entre autres, les collectivités locales ont un rôle important à jouer à nos côtés en permettant tout particulièrement dans les zones rurales aux usagers d’accéder à nos cabinets médicaux afin d’éviter de chronophages visites, en prenant à leur compte tout ou partie des frais supplémentaires liés à l’exercice de médecins collaborateurs ou au travail avec un(e) assistant(e) médical(e) sur deux cabinets médicaux. Les trop nombreux freins à des investissements immobiliers nécessaires à ces réorganisations doivent être levés. Là aussi, certaines collectivités se sont engagées sur ce chemin et elles doivent servir d’exemples.

Certains médecins estimeront que le montant de nos actes devrait permettre de ne pas faire appel à de telles aides. Ils ont raison mais il existe un principe de réalité qui fait que l’État n’est pas prêt, aujourd’hui ou demain, à leurs donner satisfaction par crainte entre autres que cela entraîne, à l’inverse, une dégradation de l’accès aux soins.

Un autre frein existe, ancré au plus profond de beaucoup d’entre nous : la peur du changement. Même si le quotidien est contraignant et pénible à vivre, cela ne pourrait-il pas être pire demain ?

Une crainte devrait suffire à lever ce frein : celle du risque de la disparition progressive des missions du médecin traitant avec l’apparition de deux catégories de Français : ceux qui ont un médecin traitant et ceux, de plus en plus nombreux, qui n’en n’ont pas. On ne pourra pas alors refuser les transferts de compétences des médecins traitants vers d’autres professionnels de santé si nous n’améliorons pas la capacité des Français à recevoir des soins quand ils sont nécessaires et au bon endroit, même si ces transferts se feront au détriment de la qualité des soins.

Il est donc de la responsabilité collective des médecins généralistes de faire évoluer leurs organisations professionnelles et de la responsabilité des syndicats signataires de cette convention de la faire évoluer au cours des cinq années à venir si les moyens mis à disposition n’aboutissent pas aux résultats espérés en créant par exemple un espace de liberté tarifaire solvabilisé ouvert à tous les médecins libéraux.

À chacun de se retrousser les manches !

Dr Luc DUQUESNEL,
Président du syndicat Les Généralistes-CSMF

 

> REAGIR A CET EDITORIAL <
Interview du Dr Duquesnel. Nouvelle convention : “On a eu raison de ne pas louper le coche”
 

Trois mois après la signature de la nouvelle convention médicale 2024-2029, les travaux visant à mettre en œuvre les mesures contenues dans ce texte viennent de commencer. S’il reste des points à améliorer, notamment sur l’embauche d’un assistant médical, le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, se réjouit de ne pas avoir « loupé le coche ». « Si nous n’avions pas signé, nous serions restés sous le régime du règlement arbitral encore pour plusieurs années… »

Alimentation des enfants de 4 à 11 ans : le point sur les nouvelles recommandations
En France, plus d’une femme sur dix a fumé pendant sa grossesse

MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Mercredi 25 septembre 2024