Un vrai problème, le nombre de personnes qui ne trouvent plus de médecin traitant et/ou qui ne trouvent pas de réponses à leur demande de soins.
De fausses bonnes solutions : le remplacement du médecin par d’autres professionnels de santé.
Ce qui décourage les jeunes médecins et les moins jeunes et démantèle le système de santé qui n’en a vraiment pas besoin en ce moment.
On comprend ces maires et parlementaires interpellés par leurs électeurs qui leur demandent des solutions rapides mais un infirmier, un kinésithérapeute, un pharmacien ne sont pas formés à faire des diagnostics et en particulier à éliminer les pathologies graves. N’importe qui peut dire qu’une brulure mictionnelle est une cystite simple, qu’un mal au dos est un lumbago, qu’un mal de gorge est une angine sauf que cela peut être des pathologies beaucoup plus graves que seule l’expertise d’un médecin peut découvrir.
Bien sûr qu’il faut déléguer, on ne peut pas continuer à travailler dans nos cabinets à perdre du temps à ne pas faire de médecine, mais déléguer n’est pas substituer.
On travaille déjà avec des secrétaires à qui l’on délègue les charges administratives et l’accueil téléphonique, de plus en plus (mais pas encore suffisamment) avec des assistantes médicales à qui l’on délègue la prise de TA, du poids, l’aide au déshabillage des personnes très âgées, la tenue du dossier informatique, la vérification des examens complémentaires à faire.
De 5 minutes en 10 minutes de gagné par consultation, on aboutit automatiquement (toutes les études le montrent) à une meilleure organisation et un accès aux soins amélioré. Sans travailler plus, un médecin verra plus de patients avec des conditions d’exercice améliorés si la délégation de tâches est voulue et organisée par le médecin.
A l’avenir, les infirmières de pratiques avancées, salariées des cabinets médicaux ou des maisons de santé pluridisciplinaires renouvelleront une ou deux fois par an, les traitements des patients chroniques équilibrés sous la responsabilité du médecin traitant.
Et, bien évidemment, nous continuerons aussi à travailler avec les infirmiers et infirmières libéraux, kinésithérapeutes libéraux, pharmaciens, en coordination, avec si besoin des protocoles gagnant-gagnant pour chaque profession et chaque territoire en fonction des difficultés.
Les élus locaux, les parlementaires, les tutelles, le gouvernement doivent travailler avec Les Généralistes-CSMF et tous les syndicats des professionnels de santé plutôt que de les diviser et de dégrader la prise en charge par des délégations de tâches sauvages.
Les locaux (à Paris comme en province), les aides à l’embauche, la revalorisation des actes complexes sont des enjeux majeurs et les seules solutions à court terme pour répondre à la demande de la population.
Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF
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