Rendez-vous manqué avec le ministère
Comme l’année dernière, le ministre de la Santé était présent aux Universités d’été de la CSMF, mais encore une fois sur écran, actant symboliquement de la distance qui est entretenue avec les médecins de terrain.
Le déni des problèmes qui ont été abordés n’augure rien de bon pour l’avenir du système de santé en France.
Interpellé sur la baisse du nombre de médecins généralistes libéraux (beaucoup de jeunes préférant le salariat), sur les projets pilotes du Service d’Accès aux Soins bloqués par le refus des ARS de financer à leur juste valeur les régulateurs et les effecteurs de Soins Non Programmés régulés, il a botté en touche donnant l’impression de ne pas mesurer tout le travail des généralistes dans leurs territoires.
Décidément, encore une fois, un rendez-vous manqué et pas à la hauteur de l’engagement des médecins généralistes.
Ecoutez l’intervention d’Olivier Véran
L’écoconception du soin
Des tables rondes très intéressantes sur le rôle des médecins libéraux dans la prévention des maladies liées aux perturbateurs endocriniens, à la pollution, par des réponses concrètes et des conseils pratiques qu’ils peuvent donner à leurs patients pour vivre plus sainement et consommer plus responsable.
Pour la prochaine convention, il faut réfléchir en plus de la consultation complexe des patients chroniques (50 €), à une consultation de prévention à certains âges de la vie (100 €).
Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF
Et si …
Et si on nous donnait enfin le choix ? Le choix d’exercer comme nous l’entendons ?
De nous organiser, d’être les véritables chefs d’entreprises médicales ?
Si certains préfèrent le salariat, ils ont le choix : centres de santé et groupes privés, subventionnés ou sachant manier l’article 51, se multiplient. L’avenir nous dira si les conditions y sont bonnes à long terme et s’ils sont viables économiquement. Et surtout si ce modèle a un intérêt sur le plan de l’efficience.
Ce qui est rageant est l’absence de choix qu’on nous oppose.
Le modèle du généraliste libéral est en lente agonie. La valeur de l’acte est bloquée, sa rémunération se complexifie à coup de forfaits opaques, démotivants et incompréhensibles dont l’avenant 9 est la quintessence.
D’une main on félicite le généraliste pour son implication et sa capacité d’adaptation pendant la crise, et de l’autre on lui tient la bride.
La prochaine convention 2023 doit nous laisser le choix de notre avenir. Le gouvernement a tout intérêt à laisser sa chance aux libéraux et libéraliser leurs tarifs. De quoi a-t-il peur ? Que nous soyons plus efficaces et rentables que tous ces systèmes sous perfusion et contrainte ?
Et si on prenait le pari ?
Dr Mickaël RIAHI, Vice-Président Les Généralistes-CSMF |