Lettre Hebdo 885 – 05/05/2021

NON AU LIBRE-SERVICE D’ACCES AUX SOINS

Des dérives inacceptables voient le jour actuellement. La dernière en date est l’installation de cabines de téléconsultations dans les supermarchés ou les mairies de zones déficitaires en offre de soins.
Des entreprises mercantiles ont profité de la simplification du cadre réglementaire pendant cette crise sanitaire et s’y sont engouffrées.
De même, le SAS (Service d’accès aux Soins), voulu par le gouvernement, n’est autre qu’une plateforme où le patient géolocalisé se verra proposé un créneau de consultation laissé libre par le médecin le plus proche. Ce même médecin sera aux ordres du SAMU via un régulateur travaillant sur un logiciel hospitalier dans les locaux du 15, 24h sur 24 et 7 jours sur 7.Tout ceci n’est finalement que le reflet du choix entre deux politiques de santé sur lesquelles nos prochains candidats à la présidentielle et nos concitoyens doivent se positionner.Soit un libre-service médical
Des téléconsultations sauvages dans les hypermarchés ou les mairies ou ailleurs, un accès remboursé non régulé à des professions telles qu’ostéopathe non-médecin, réflexologue, psychologue… feront les choux gras de certaines assurances privées. En effet, plus il y aura de consumérisme, plus les assurances privées et les mutuelles augmenteront leurs tarifs laissant sur le bord du chemin les populations fragiles.Soit une médecine de proximité
Des professionnels de santé d’un même territoire respecteront un parcours de santé avec prévention, éducation thérapeutique, visite à domicile si besoin, soins adaptés entre premier et deuxième recours, une prise en charge du patient dans sa globalité et sa complexité, ce qui n’empêche pas la modernité (télé-expertise, téléconsultation assistée d’un(e) infirmier(e) par exemple).
Il est aussi à noter que quelques expérimentations du SAS se distinguent avec une régulation libérale indépendante délocalisée, un accès privilégié aux médecins traitants, une organisation territoriale de soins non programmée avec majoration de ces actes régulés (+ 15 €) et le respect du parcours de soins mais la bataille est rude et leurs projets risquent de ne pas aboutir tant la pression hospitalière et des ARS est forte.Le syndicat Les Généralistes-CSMF a fait son choix et continuera à défendre une médecine efficiente libérale et sociale pour TOUS les patients. Il est de notre responsabilité de nous syndiquer pour faire entendre la voix des médecins et pour garder la main sur des dérives dont nous ne voulons pas.

Dr Sylvaine Le Liboux, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF

BILLET D’HUMEUR : DGS- Urgent : Devoir de Garder la Sérénité …

 

 

Il y a quelques mois, devant l’impréparation de la campagne vaccinale et le manque de doses commandées par l’Union Européenne, le gouvernement français a su demander aux médecins généralistes de se mobiliser.
Montage de centres de vaccination en un temps record, préparation de l’intendance, et sélection des patients prioritaires au prix de situations tendues, qui poussaient les médecins à sortir de leur rôle de soin pour être dans celui de contrôleur. Intérêt national oblige, nous avons répondu présent.
C’est par les patients que nous apprenions que l’Astra-Zeneca était suspendu. La fameuse « DGS-Urgent » ne validait les discours médiatiques qu’après. Bien qu’agacés, nous tentions d’avancer et d’argumenter scientifiquement sur sa balance bénéfice/risque auprès des patients. Peine perdue, la cause était entendue.
Notre tâche se limitait alors à suivre des directives dictées par la nécessité : expliquer à un patient qu’avant 54 ans et après 60 ans, il pouvait avoir du Pfizer, mais pas à 59 ans et demi… Pour apprendre ensuite que dans les vaccinodromes on vaccinait qui le voulait car on avait plus comme objectif de ne jeter aucune dose.
Certains collègues étaient remerciés de leurs efforts en se voyant fermer leurs centres de proximité au profit de ces vaccinodromes. Un beau présage pour les CPTS en construction quant au respect que leur portent les pouvoirs publics. Semaine dernière, cerise sur le gâteau, ce sont également les patients qui nous apprenaient que les critères de vaccination étaient non seulement élargis très largement, mais surtout qu’aucun justificatif ne devait être exigé. Et cela alors que le ministre de la Santé n’avait prévenu personne lors des échanges avec les représentants de notre profession.
Si l’on peut comprendre la volonté de ne pas nous surcharger au cabinet de demandes de certificats, on peut se demander en quoi il est complexe de demander à un patient une ordonnance ou une attestation de sa CPAM justifiant de son ALD ou de sa pathologie. Dans tout ça, nous, pauvres médecins généralistes de quartier, devions encore et toujours appliquer les règles sans broncher.
Pas de souci, nous avons joué aux contrôleurs pendant quatre mois pour parer au plus pressé, nous redeviendrons médecins et nous nous contenterons de rechercher des contre-indications médicales. Tant pis si prioriser avait bien du sens… Le but est de vacciner le maximum de monde.
Mais un minimum de respect envers notre travail n’aurait pas été superflu : relayer un médecin au rôle dégradé de simple exécutant et non de praticien hautement qualifié n’est pas un bon signe pour la construction de la future démocratie sanitaire.Dr Mickaël RIAHI, Vice-Président Les Généralistes-CSMF

CLUSTER AU SEIN D’EHPAD MALGRE LA VACCINATION ?

 

La lettre du Professeur Jeandel du CNP de Gériatrie. Merci au Dr Pierre-Marie Coquet, Président du Syndicat des Médecins Coordonnateurs, EHPAD et autres structures, et des médecins concernés par la Gériatrie (SMCG-CSMF) de nous l’avoir transmise.

Chers Collègues, Chers Amis,
Nous avons observé plusieurs épidémies de COVID-19 chez des personnes âgées bien vaccinées survenant en collectivité gériatrique. Notamment à l’hôpital à Charles Foix, à l’hôpital Bretonneau à Paris, et nous avons eu connaissance d’épidémies en EHPAD à Colmar et dans les Landes.
Visiblement, il y a des cas symptomatiques dont certains graves.
En premier, nous souhaitions attirer votre vigilance sur ce point. En second, avec le Gérontopôle francilien et la Collégiale de gériatrie de l’APHP, nous vous proposons de regrouper les cas d’épidémies survenues dans des collectivités gériatriques comportant un ou plusieurs cas de personnes âgées vaccinées contre la COVID-19.
Si ces cas ne sont pas isolés ou rares, il est important de le faire connaître et d’alerter la communauté gériatrique nationale et internationale.

En pratique : Les collègues souhaitant nous aider sont invités à nous signaler toute épidémie de ce type (3 cas ou plus de COVID-19 groupés, comportant une ou plusieurs personnes vaccinées contre la COVID-19, survenant en collectivité gériatrique)
– qu’ils gèrent eux-mêmes l’épidémie
– ou dont ils ont eu connaissance (avec les coordonnées du collègue impliqué).

Nous contacterons les personnes concernées et leur transmettrons un court recueil d’information.
Cette étude observationnelle ne comporte pas de données nominatives et ne requiert pas de consentement de la part des patients ou des personnels. Nous sommes à votre disposition pour toute information concernant nos observations et notre démarche.

Joël Belmin (Hôpital Charles Foix)
Olivier Hanon (Gérond’IF)
Olivier Drunat (Collégiale de gériatrie de l’APHP)
Claude Jeandel (CNP de gériatrie)

Questionnaire sur l’épidémie de Covid sur les personnes âgées vaccinées
Bulletin d’adhésion au SMCG-CSMF

INFOS PRATIQUES :

 

Bug des certificats de vaccination réparé !
Il est désormais possible de faire en différé un certificat de vaccination même si on n’est pas le médecin qui a vacciné.NOUVEAUTÉ
Le certificat contient un QR code.Voir le flash infoElargissement de la cible vaccinale
Et toujours notre demande de pouvoir vacciner avec tous les vaccins au sein de nos cabinets (via nos officines de proximité maintenant que les vaccins m ARN se conservent 2 semaines à – 20 °C).
– Lire le DGS Urgent 49 : ouverture de la vaccination à toutes les personnes souffrant de comorbidités de 18 à 49 ans
– Téléchargez l’infographie Grand Public sur les cibles de vaccination

Récapitulatif des aides aux professionnels de santé libéraux pendant la crise sanitaire
Lire les informations sur le site de la CSMF 

FORMATION: COVID 19

Evolutis DPC et FORMUNOF vous proposent 2 formations en classe virtuelle ZOOM pris en charge par le FAF PM :
– Le mardi 18 mai à 12H30 sur le diagnostic et la prise en charge du COVID long par le Pr Fabrice Simon, infectiologue à Marseille.
– Le mercredi 19 mai à 12H30 sur l’actualité épidémiologique, les vaccins et les variants par le Dr Alexandre Gaymard, virologue et médecin biologiste à Lyon.Inscription par mail en précisant la ou les formations choisies sophie.racovski@evolutisdpc.fr et en joignant votre attestation URSSAF.NOMENCLATURE :Aujourd’hui, les médecins généralistes utilisent principalement l’acte de consultation dans la nomenclature alors qu’il existe une grande diversité de cotations. Les Généralistes-CSMF ont réalisé un guide qui permet au médecin généraliste de se faire honorer tant dans son activité clinique que technique.
Téléchargez les plaquettes NOMENCLATURE Les Généralistes-CSMF (Métropole + Antilles + Guyane La Réunion) sur notre site ou par envoi sur simple demande