La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une entorse du ligament collatéral latéral de la cheville.

La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une entorse du ligament collatéral latéral de la cheville. Elle souligne la nécessité de ne pas banaliser ce traumatisme et d’agir rapidement pour en limiter les séquelles. Le précédent texte sur ce sujet datait de 2006.
Cette entorse “est la lésion musculosquelettique la plus fréquente chez les personnes physiquement actives lors de la pratique d’une activité physique récréative ou d’une activité sportive”, rappelle la HAS. Pour l’agence, malgré son apparente bénignité, cette lésion traumatique doit faire l’objet d’une prise en charge rapide et adaptée. Le risque est principalement la récidive. Ainsi, après une première entorse, le risque d’une 2ème entorse dans l’année est multiplié par 3,5 fois.
Le taux de récidive atteint même 70% chez les sujets sportifs. Il existe aussi un risque de développer une instabilité chronique de la cheville qui peut entraîner d’importantes complications et incapacités au quotidien. Cette instabilité concernerait environ 40% des personnes ayant eu une entorse du ligament collatéral latéral ; et, parmi eux, “15 à 20% développeront une arthrose précoce de cheville”, indique la HAS.
Consultation dans les 24 heures
L’objectif de ces recommandations est donc d’améliorer le parcours de soins du patient, mais aussi de limiter les actions inutiles, tels que le recours aux urgences lorsque cela n’est pas nécessaire.
Pour se faire, la HAS préconise une consultation rapide, “idéalement dans les 24 heures suivant le traumatisme”. Cette consultation est nécessaire à partir du moment où la torsion est suivie de symptômes (douleur, œdème, limitation fonctionnelle…). Elle peut être effectuée par un médecin généraliste ou un masseur-kinésithérapeute exerçant en accès direct. Le praticien confirme la présence de l’entorse du ligament collatéral latéral de la cheville, qui doit conduire à une rééducation pour éviter l’instabilité. En cas d’absence de lésion, la reprise des activités est possible selon la douleur.
En revanche, en cas de signe évoquant un diagnostic plus grave (fracture, syndrome de la syndesmose, rupture tendineuse…) des investigations médicales plus approfondies sont préconisées. Il s’agit d’éliminer des diagnostics différentiels, qui sont nombreux et variés. On recherchera en particulier des signes de fractures avec les critères d’Ottawa et Bernois. Un seul critère positif de ces échelles constitue un drapeau rouge devant conduire à des explorations complémentaires.
La rééducation en priorité
L’accent est mis sur la rééducation, personnalisée et individualisée, qui doit être mise en place rapidement. Elle est “non protocolisée selon des délais prédéfinis”, précise la HAS. Le port d’une attelle, son type et sa durée sont fonction du grade de l’entorse : attelle souple pendant 2 semaines maximum pour une entorse de grade I ; attelle semi-rigide pendant 2 à 6 semaines en cas de grade II ou III (recos de grade AE – avis d’experts-).
Une réévaluation du patient doit être réalisée idéalement entre le 5ème et le 7ème jour. Lors de cette réévaluation, d’autres signes d’alerte (drapeaux rouges) sont à rechercher : persistance d’une incapacité fonctionnelle, d’un recours aux antalgiques… À tout moment du suivi et de la rééducation, entre J7 et J21, et à J21 post-traumatisme, des drapeaux rouges sont à rechercher, devant conduire à des investigations : douleur ou œdème persistants, stagnation des progrès,…
La reprise d’une activité sportive est aussi fonction du sport et du niveau. Les critères de reprise sont l’absence de douleur à la marche et à l’activité, l’envie du patient et un score supérieur à 11 points de l’Ankle GO.
Tous les éléments nécessaires à l’évaluation du patient en consultation sont regroupés dans une boite à outils sur le site de HAS. Cette dernière comprend notamment : les critères d’Ottawa, Bernois, Roast…
Enfin, une fiche à destination des usagers est aussi mise à disposition.
Références :
D’après la Haute Autorité de Santé (15 mai)
Eduquer les sportifs de haut niveau au “bien vieillir”
Premiers soins du sportif : un guide pratique pour le grand public
Moins de décès par arrêt cardiaque chez les sportifs français
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