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EGORA – Quarante jeunes médecins dénoncent l’utilisation excessive du terme “désert médical”

Une quarantaine de médecins de la Manche ont signé une tribune dans laquelle ils dénoncent l’utilisation excessive du terme “désert médical”, ce qui a pour effet, selon eux, de nuire à l’image du territoire.  

Louise Claereboudt

Désert médical

La Manche n’est pas un désert médical“, affirme le Dr Mathieu Bansard, généraliste dans la commune des Pieux (Cotentin), dans une tribune cosignée par une quarantaine de jeunes confrères. Dans ce texte, qu’ICI Cotentin a pu consulter, les jeunes médecins du territoire dénoncent l’utilisation excessive du terme “désert médical”, qui nuit selon eux à l’image de la Manche. “Aller vendre un poste à quelqu’un et lui expliquer qu’il va aller bosser dans le désert, ce n’est pas très simple. Je pense que c’est aussi maladroit et cela induit de la méconnaissance de ce qu’il se passe sur le territoire“, regrette le Dr Bansard. 

Selon le généraliste trentenaire, la Manche n’est “clairement pas un désert médical parce qu’il y a des pôles de santé où des médecins s’installent et des hôpitaux qui se reconstruisent“. Interrogée par ICI Cotentin, Martine Lemoine, conseillère départementale en charge de la démographie médicale et vice-présidente d’Attitude Manche, constate, elle aussi, que s’il y a “encore des territoires où l’on peut mieux faire” et “des maisons de santé qui attendent des professionnels“, “dans l’ensemble“, “il y a plus de médecins qui sont arrivés que de médecins qui ont quitté la Manche“. 

La hausse de 4,3% du nombre d’internes accueillis dans les établissements du département, observée entre 2020 et 2024, témoigne de cet attrait. Selon une étude de l’agence d’attractivité Attitude Manche, 93% de ces étudiants recommandent leur stage dans la Manche, et plus de 70% disent avoir changé positivement leur regard sur le territoire, rapportent nos confrères d’ICI Cotentin. 

Dans leur tribune, la quarantaine de jeunes médecins du département appellent à privilégier les termes “zone déficitaire” ou encore “zone d’implantation prioritaire”, qu’ils jugent moins péjoratifs. 

[Avec ICI Cotentin

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