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MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Mardi 25 mars 2025

Les Généralistes CSMF MAIL
MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Mardi 25 mars 2025

FIN DE L’ANDPC : DU TRUMPISME À LA FRANÇAISE

Le président des États-Unis, Donald Trump, a signé le 15 mars un décret ordonnant le démantèlement brutal de sept agences fédérales. Ceci concerne, entre autres, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et l’Agence de développement (USAID). Depuis, il a décidé de démanteler le ministère de l’Éducation. Le but poursuivi par cette purge est de tailler dans les dépenses de l’État.

En France, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de proposer la suppression d’une agence, créée en 2012 et pilotée par l’État et l’Assurance maladie, celle de l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC). Cette agence est chargée du financement du DPC des professionnels de santé libéraux et des salariés des centres de santé, soit 453 800 personnes.

Si en effet l’ANDPC n’a pu séduire que 22 % de ces professionnels sur la période 2020-2022 au travers des thèmes proposés pour ses formations, il aurait été intéressant de s’interroger sur le rôle de l’Assurance maladie dans ce « désamour » des professionnels de santé pour leurs formations indemnisées. Une enveloppe fermée et insuffisante versée par l’Assurance maladie associée à des thèmes imposés, ne correspondant pas aux besoins et aux attentes des professionnels, sont les principales explications aux 78 % des professionnels qui n’ont pas suivi les formations proposées.

Dans un tel contexte, beaucoup d’organismes de formation se sont découragés, et seuls quelques organismes, les plus lucratifs, ont bénéficié des financements liés au DPC.

À l’heure où le gouvernement doit annoncer prochainement la nécessité d’effectuer 20 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de santé en 2026, soit une baisse de 7,5 % par rapport à l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie pour 2025 (ONDAM 2025), l’heure de la purge arrive aussi en France. Une nouvelle fois, en sacrifiant la formation continue des médecins, déjà réduite à 21 heures par an, la politique du rabot s’applique inéluctablement, ne laissant pas de place à la pertinence et à la qualité des soins.

Peu importe pour l’État, la certification arrive, et les médecins seront obligés de se former à leurs frais pour pouvoir continuer à exercer.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président du syndicat Les Généralistes-CSMF

 

> REAGIR A CET EDITORIAL <
Interview du Dr Duquesnel. PPL Garot : « Je regrette ce populisme ambiant »
 

La proposition de loi (PPL) Garot sur les déserts médicaux doit être discutée en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale à partir de ce mercredi 26 mars, et examinée à partir du 1er avril en séance publique. Elle prévoit, entre autres, de réguler l’installation des médecins et de rétablir l’obligation de permanence des soins ambulatoires. S’ils votent un tel texte, « les parlementaires seront responsables de l’aggravation de l’accès aux soins », met en garde le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, qui espère une « prise de conscience »…

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