Plusieurs organisations représentant les médecins libéraux ont salué la nomination à Matignon de Michel Barnier, jeudi 5 septembre. Conscientes de l’aggravation des comptes publics, elles appellent cet “homme d’Etat” à placer la santé en tête de ses priorités pour enfin restaurer l’attractivité de la médecine de ville.
Le suspens a pris fin au terme d’une interminable attente de 51 jours. Jeudi 5 septembre, c’est finalement à Michel Barnier, 73 ans, ancien ministre et ancien commissaire européen membre du parti Les Républicains, qu’Emmanuel Macron a confié la tâche de constituer “un gouvernement de rassemblement”. Et sa tâche est immense “tant le contexte économique est marqué par une aggravation inédite des comptes publics”, souligne la CSMF dans un communiqué ce vendredi.
Pour cet “homme d’état expérimenté, européen engagé”, qui “a brillé dans ses capacités d’écoute”, le premier défi sera de préparer les grandes lois budgétaires de 2025, en particulier le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, rappelle le syndicat présidé par le Dr Franck Devulder. “Au vu de la dégradation des conditions d’exercice des médecins libéraux et des difficultés croissantes d’accès aux soins, il y a urgence à prendre les bonnes décisions”, presse la CSMF, qui estime que la dernière convention médicale est loin d’avoir comblé toutes les attentes. “Nous sommes bien loin du choc d’attractivité voulu” pour la médecine libérale, “porte d’entrée du système de santé”, qui assure “80 % des consultations” et “la majorité des activités médico-techniques et chirurgicales”.
“Face aux grands défis de notre société, en particulier celui du vieillissement de la population et de la prévalence des maladies chroniques, les Français ont plus que jamais besoin d’une offre de soins de proximité forte. En raison de son efficience, l’exercice libéral devra à cet égard être soutenu, renchérissent Les libéraux de santé*, dans un communiqué diffusé jeudi. Cela passe d’abord par la préservation de l’activité économique de nos cabinets, laboratoires et officines. Pour cela les arbitrages au sein de l’Ondam doivent permettre un investissement massif sur les soins de ville libéraux.”
De son côté, l’UFML du Dr Jérôme Marty attend de Michel Barnier “une prise de conscience de l’état de notre système de santé et de la place de la médecine libérale en son sein”. Dans un communiqué diffusé jeudi, elle appelle le nouveau Premier ministre à libérer les professionnels de santé “du carcan administratif qui les étouffe” et “à reconnaitre toutes les spécificités de l’exercice libéral, seul à même, une fois libéré des contraintes qui lui sont imposées, de porter le soin partout sur le territoire”.
* Les Libéraux de Santé (LDS) regroupent 10 syndicats représentatifs de professionnels de santé libéraux : les CDF, la CSMF, la FFMKR, la FNI, la FNO, la FNP, la FSPF, le SDA, le SDBIO et le SNAO.
Source :
www.egora.fr
Auteur : Aveline Marques
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