Alors que la santé numérique sera obligatoire dans le programme du premier cycle des études de santé à la rentrée, l’école de santé numérique de l’université de Montpellier (ESNbyUM) a déjà formé à distance 850 étudiants. L’établissement, unique en France, proposera également de nouvelles formations à partir de septembre.

 

Si la ville de Montpellier a été la première à abriter une faculté de médecine, en 1220, huit siècles plus tard, c’est également ici que la première école française de santé numérique, baptisée l’ESNbyUM*, a ouvert virtuellement ses portes, le 2 février 2023.

En 2021, son directeur, le Pr Maurice Hayot, appuyé par douze partenaires**, répond à un appel à manifestation d’intérêts “Compétences et métiers d’avenir” dans le cadre du plan d’investissements France 2030. Une fois sa demande validée, le Pr Hayot peut créer sa propre école de santé numérique. Si plusieurs universités ont aussi répondu à cet appel à projet, aujourd’hui “nous sommes la seule école de santé numérique [en France]”, assure le directeur.

 

La santé numérique dans les formations obligatoires

Un arrêté paru le 10 novembre 2022 au Journal officiel, intègre officiellement la santé numérique au sein de la formation initiale des étudiants en santé. “À partir de la rentrée 2024, il sera obligatoire dans toutes les universités et les formations de santé en France [de former à la santé numérique], explique le Pr Hayot. Nous serons déjà prêts, nous avons déjà formé 850 étudiants.”

 

 

Depuis son ouverture, l’ESNbyUM propose notamment des formations initiales. Selon un référentiel de 28 heures de formation, réparties sur trois ans, les étudiants en santé peuvent se former à la santé numérique. Le programme comprend cinq piliers : les données de santé et l’IA, la cybersécurité, la communication en santé numérique, les outils numériques pour la santé et la télésanté. L’ENSbyUM propose aussi des formations plus longues de “type master”, pour les “professionnels qui accompagnent la santé”, comme les juristes ou les chargés d’affaires, précise le directeur.

Avant de former des étudiants, il faut former des enseignants. Ces derniers “ont eux-mêmes suivi une formation [à l’ENSbyUM]”. Pour augmenter les effectifs, “nous allons reproduire cette formation à la rentrée 2024”, annonce le Pr Hayot. Aujourd’hui, 110 formateurs ont déjà été formés par l’école montpelliéraine.

 

De nouvelles formations à venir

Pour les prochaines années, le directeur déborde de projets. Il veut proposer de nouvelles formations : sur la certification des dispositifs médicaux numériques, sur le droit à la santé numérique… Le Pr Hayot prévoit également de développer “un campus numérique pour faciliter le travail des formateurs et des apprenants qui ne sont pas sur le site montpelliérain”.

Pour l’heure, il s’est fixé l’ objectif de former plus de 20 000 professionnels de santé ou étudiants en cinq ans. Pour son école, il a aussi l’ambition de créer un “modèle qui pourrait être reproduit partout où il y a une nécessité de former” à la santé numérique.

Au total, le projet a nécessité près de huit millions d’euros, dont quatre millions d’euros investis par l’Etat et 600 000 euros par la région Occitanie.

 

* L’Ecole de santé numérique de l’université de Montpellier.

** Les partenaires comprennent les CHU de Montpellier et de Nîmes, l’Institut régional du cancer de Montpellier, l’Ifsi d’Occitanie, Kinésithérapie-ergothérapie enseignement et formation permanente (KEEFP), e-santé Occitanie, l’Ecole d’ingénieurs en informatique et systèmes d’information pour la santé (Isis) de Castres, Formatic santé, l’Ecole nationale supérieure des mines d’Alès, Onaos, Pfizer innovation France et Korian academy.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Mathilde Gendron

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