Alors que les syndicats de médecins libéraux se sont vivement opposés aux nouvelles mesures proposées par Gabriel Attal pour améliorer l’accès aux soins de ville, les paramédicaux se sont montrés plus enthousiastes. Ils ont salué l’élargissement de l’expérimentation permettant un recours direct aux kinésithérapeutes, ainsi que la possibilité offerte aux pharmaciens de délivrer des antibiotiques pour les angines et les cystites.

 

Ils y voient “une excellente nouvelle”. Contrairement aux médecins libéraux, les paramédicaux ont accueilli avec enthousiasme les annonces de Gabriel Attal pour améliorer l’accès aux soins de ville. Samedi 6 avril, le chef de file du Gouvernement a détaillé une nouvelle série de mesures en faveur de la santé dans un entretien accordé à la presse régionale. Parmi elles, l’instauration d’un taxe “lapin” de 5 euros, la nette augmentation du nombre d’étudiants en médecine, mais surtout l’expérimentation dans 13 départements (un par région) de l’accès direct aux masseurs-kinésithérapeutes sans passage préalable devant le médecin traitant.

Cette ouverture, prévue par la loi Rist de mai 2023, n’était jusqu’alors pas appliquée. “Lever cette contrainte” permettrait de “faciliter les parcours de soins” et “éviter des consultations inutiles”, a souligné Matignon.

Cette mesure a été largement saluée par les syndicats et représentants des masseurs-kinésithérapeutes. “Bien qu’il ne s’agisse que d’une expérimentation, elle est plus élargie que celle initialement prévue dans 6 départements”, a indiqué Sébastien Guérard, président de la Fédération de syndicats de kinésithérapeutes (FFMKR) sur le réseau social X. “Continuons à faire valoir l’expertise des kinésithérapeutes : elle est un atout pour l’accès des Français à des soins de qualité, sur tout le territoire !”, a-t-il ajouté.

 

 

“Ça fait depuis 2011 que nous demandons cet accès direct”, a de son côté réagi Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’Ordre des kinésithérapeutes, au micro de BFMTV. “Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de patients qui n’ont pas de médecins traitants actuellement” et “qui ont besoin de soins de kinésithérapie”. Cette expérimentation pourrait lever ce frein.

 

 

Afin de “simplifier” les actes médicaux du quotidien, Gabriel Attal a également annoncé que les pharmaciens pourront, dès le mois de juin, délivrer des antibiotiques pour les angines et les cystites (en cas de Trod* positifs). Cette mesure, déjà annoncée mais qui n’était pas encore entrée en vigueur, doit notamment permettre de libérer 9 millions de consultations par an pour les angines.

“C’est une très bonne chose, s’est réjoui Pierre-Olivier Variot, à la tête de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (Uspo). C’est quelque chose que nous attendions, les patients attendaient ça [aussi].” Concernant les cystites, “on peut éviter des passages aux urgences qui sont très chronophages” et “très couteux”, mais aussi “libérer du temps médical pour que les médecins puissent prendre de nouveaux patients et prendre en charge d'[autres] patients”, surtout ceux avec des maladies chroniques, a-t-il détaillé sur BFMTV.

Un décret est attendu dans les prochains mois pour que cette mesure puisse être appliquée. “J’espère qu’on pourra délivrer les antibiotiques en cas d’angine ou cystite d’ici un ou deux mois”, a ainsi déclaré le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, interrogé par Capital.

*Test rapide d’orientation diagnostique (Trod).

 

[Avec BFMTV et Capital]

Source :
www.egora.fr
Auteur : Chloé Subileau

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