Article 1 :
Je ne prends plus de nouveau patient ALD pour privilégier la qualité de ma prise en charge. Je suis en zone déficitaire avec une grosse patientèle qui me fait risquer l’erreur médicale tous les jours, compte tenu de l’énorme charge de travail. Je ne tomberai pas dans le piège de la consultation d’inscription comme médecin traitant (IMT) à 60 €.
Car, ensuite, les lourdes consultations de suivi de patients chroniques sont toujours à 25 € (26,50 € en novembre 2023). Je n’ai pas les moyens d’avoir suffisamment d’heures de secrétariat, de standard, pour un exercice à la hauteur de mon niveau d’études et de la complexité des prises en charge. L’aide de mon assistante médicale à temps plein n’est plus suffisante.
Article 2 :
Je compte les trimestres qu’il me reste à faire pour pouvoir prendre ma retraite et je ne ferai pas de cumul emploi retraite, car le décret sur l’exonération des charges CARMF n’est toujours pas sorti (on l’attend depuis janvier 2023) et n’aurait concerné de toute façon que l’année 2023. A noter que le décret sur la réintégration des soignants non vaccinés est sorti en 8 jours !
Article 3 :
Je ne conseille plus à mes internes de s’installer. Dans la conjoncture actuelle, ils ont bien compris, qu’être salarié, remplaçant ou libéral dans un centre de soins non programmés est plus valorisé qu’être médecin traitant et avec une charge mentale moindre.
Article 4 :
Je ne ferai aucun effort cet été, contrairement à l’année dernière, pour soulager l’hôpital.
Article 5 :
Comme cadre syndical, je comprends et défendrai les confrères qui décideront d’une désobéissance tarifaire.
Je me battrai pour que la population prenne conscience qu’avec les lois coercitives et l’absence de moyens et de confiance aux médecins, leur santé est en jeu.
L’espérance de vie en bonne santé des Français (surtout les plus fragiles économiquement) va continuer à diminuer.
Nous avons sur notre territoire, 55 000 médecins traitants qui ont prouvé leur agilité pendant la crise covid, la campagne de vaccination et la période estivale 2022.
Plutôt que de leur faire confiance et leur donner des moyens, le gouvernement décourage la plus belle des professions qui est en train de quitter la scène à bas bruit.
Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF
|
Laisser un commentaire