Lettre Hebdo 974 /// 25-08-2021

 

EN DIRECT DES REGIONS :

GUADELOUPE : le difficile combat

Tous les jours, nous sommes informés de la situation dramatique dans laquelle se trouvent les Antilles.
Nous avons voulu entendre le témoignage d’une consœur médecin généraliste, Nadia RUGARD*, installée au Gosier en Guadeloupe : « Actuellement, nous avons un taux d’incidence de 2 300 /100 000, ici en Guadeloupe. Cela se traduit par une augmentation de 50 % de l ‘activité dans les cabinets médicaux. Nous cumulons les difficultés : un taux de vaccination faible (moins de 20 %), près de 100 000 personnes souffrant de comorbidités (plus d’un quart de la population), des difficultés socio-économiques d’accès aux soins qui retardent les prises en charge.
A domicile, nous manquons d’oxygène. A l’hôpital, nous manquons de places en réanimation dont les plus de 50 ans sont exclus (il faut faire des choix). Nous manquons également d’Ac Monoclonaux qui sont pourtant très efficaces dans les prises en charges précoces, là encore, il faut choisir …
Et bien sûr, nous, les médecins généralistes, devons gérer en plus des suivis des patients chroniques, toutes les pathologies collatérales induites par l’épidémie : les décompensations psychiatriques liées au contexte, l’accompagnement des familles endeuillées, les angoisses liées aux hospitalisations.
Et puis nous n’abandonnons pas la campagne vaccinale malgré les difficultés organisationnelles dans l’ile »
.

Nadia est amère car elle pense qu’il y a eu un manque d’anticipation global.
« Nous manquons d’équipements de protection (masques FFP2 et blouses), d’auto-tests et tests antigéniques pour des diagnostics précoces afin de limiter la propagation, de saturomètres qui permettent d’optimiser l’oxygénothérapie ambulatoire et de rendre autonome les familles, de concentrateurs d’oxygène pour les prises en charge des formes graves à domicile.

Nous manquons également, dans les officines, de corticoïdes, d’anticoagulants et d’ivermectine (thérapeutique qui fait partie du protocole dans ce territoire endémique en parasitose chez les 600 patients potentiellement oxygéno-dépendants). Nous avons besoin de renforts en régulation médicale et en psychiatrie.

La prise en charge de la téléconsultation par téléphone serait également primordiale ainsi que la possibilité de permettre aux remplaçants de travailler avec le titulaire pendant la période temporaire de la crise ».
Malgré ce tableau dramatique, « les soignants guadeloupéens ne baissent pas les bras et sont combatifs », note notre consœur.
Les Généralistes-CSMF, mobilisés et solidaires, soutiennent les médecins guadeloupéens et martiniquais dans leurs demandes légitimes.

*Dr Nadia RUGARD, Présidente de la CSMF Guadeloupe

INDRE ET SAS : un cas d’école

L’Indre est le département rural le plus déficitaire en offre de soins de la région Centre Val de Loire, elle-même, région la plus déficitaire en France avec des médecins généralistes peu nombreux (123 pour 220 000 habitants !) mais qui se battent pour leur département : un taux important de maitres de stages universitaires qui reçoivent de nombreux externes et internes, 6 CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé) qui maillent le département et qui ont permis de monter 12 centres de vaccination (près de 70 % de vaccinations complètes et 85 % de premières doses), une PDSA (permanence de soins ambulatoires) qui fonctionne tous les jours de l’année et ….un projet SAS expérimental à l’arrêt.
Un Service d’Accès aux Soins (SAS) pourtant indispensable dans ce territoire où le service d’urgence est en difficulté tout comme la régulation libérale en manque d’effectifs compte tenu des départs en retraite non remplacés.
Le projet qui a muri pendant 8 mois est bien ficelé pourtant. Indépendant de la PDSA, il est porté par l’inter-CPTS 36 et le CH de Châteauroux, avec une régulation libérale délocalisée (qui facilitera le recrutement des régulateurs), des Soins Non Programmés organisés dans chaque territoire par les médecins généralistes libéraux, des opératrices de soins non programmés recrutées et formées.
La dynamique est là, seule manque la rémunération à sa juste valeur de tout cet investissement.
L’ARS tournera-t-elle le dos et refusera-t-elle de compenser le manque d’ambition de l’avenant 9 qui a signé la mise à mort des SAS ruraux ? La Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) laissera-t-elle aux ARS une marge de manœuvre aux négociations locales et à la lutte contre la fracture territoriale telle qu’elle existe dans l’Indre comme dans beaucoup de départements ?
Des questions sans réponse à cet instant.

Si Les Généralistes-CSMF soutiennent le principe du SAS centré sur le médecin traitant et les organisations territoriales existantes, nous nous opposons totalement à l’obligation faite aux médecins généralistes de donner accès à leurs agendas de rendez-vous aux centres 15 et nous exigeons une rémunération horaire minimale de la régulation libérale à 105 euros et des Soins Non Programmés valorisés à + 15 euros/acte.

Si ces 3 conditions ne sont pas réunies, Les Généralistes-CSMF appellent l’ensemble des médecins généralistes à boycotter les SAS.

Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF

Universités d’été de la CSMF les 10,11 et 12 septembre 2021 à Antibes

Soyez les bienvenu(e)s à ce RDV incontournable qui aura lieu les 10, 11,12 septembre 2021 à Antibes.
Venez vous former dans un cadre agréable.
Thème original cette année qui parle aux jeunes et moins jeunes : Ecologie et Santé.
Des formations DPC, indemnisées, ouvertes à toutes les spécialités, des tables rondes avec des intervenants choisis pour leur expertise, de la convivialité, bref de quoi respirer un peu après ces mois difficiles.
Programme formation et inscription

INFOS PRATIQUES

Vaccination des mineurs âgés de 12 à 17 ans en ville : possible dans les cabinets médicaux avec Moderna.
Lire le DGS Urgent 83 du 13 août 2021
Obligations vaccinales dans les cabinets médicaux :
lire la note de la CSMF

FORMATION : Faites un point sur la contraception en classe virtuelle- DPC validant et indemnisé

L’ACFM, en partenariat avec EvalFormSanté, vous propose le mardi 21 septembre à 20H00 une formation animée par le Dr Anne Kerignard, gynécologue médicale.
Ce programme est un programme dit intégré avec des cas cliniques et un audit en amont couplé à une classe virtuelle de 3h00.
Pour en savoir plus et vous inscrire

Référence Action : 12142100139 – Session N° 6

NOMENCLATURE

Aujourd’hui, les médecins généralistes utilisent principalement l’acte de consultation dans la nomenclature alors qu’il existe une grande diversité de cotations. Les Généralistes-CSMF ont réalisé un guide qui permet au médecin généraliste de se faire honorer tant dans son activité clinique que technique.

Téléchargez les plaquettes NOMENCLATURE Les Généralistes-CSMF (Métropole + Antilles + Guyane La Réunion) sur notre site ou par envoi sur simple demande