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671, c’est le nombre de personnes non vaccinées de ma patientèle que m’a envoyé la CNAM : Balancée brute, malgré un service informatique hors norme, à la mesure de tous les assurés, cette liste est bâclée, non classée par âge ou par facteurs de risques.
On lit entre les lignes : ” vous l’avez demandée à cor et à cri, eh bien, la-voilà ! ”
Nous devrions, avec l’aide de nos secrétaires (quand nous en avons), faire un lourd travail de priorisation et d’appels chronophages puisqu’il s’agit souvent de patients plutôt méfiants face à la vaccination ou éloignés du soin.
Difficile, voire impossible, quand ces heures supplémentaires ne sont pas reconnues.
La CNAM refuse catégoriquement, en effet, de rémunérer les TCG téléphoniques qui résulteront de ces appels (demande de la CSMF*), considérant que cela fait partie de notre travail. Travail bénévole, donc. Dommage car les médecins traitants auraient été efficaces pour inciter leurs patients non vaccinés à le faire rapidement.
En revanche, la CNAM n’a pas recruté de bénévoles mais des agents rémunérés pour sa mission “aller vers“, qui n’a abouti pourtant, qu’à 3% de RDV, du fait d’une gestion administrative et non médicale. Cela aurait dû faire réfléchir : En effet, les médecins traitants restent les plus convaincants pour amener un patient à la vaccination et si nous avions les mêmes moyens, le pourcentage serait bien supérieur.
La même logique quand il s’agit de limiter, pendant la période estivale, les déclarations vaccins covid à 50 par jour de vaccination (quand un médecin en supervise en moyenne 100) et qui perturbe les plannings des centres de vaccinations ou de masquer (« problème technique » !!!) depuis 3 mois la liste des patients vaccinés que nous avons déclarés et qui nous prive de la possibilité de vérifier nos paiements des 5,40 euros.
Toujours ce mépris et ce manque de confiance que les médecins généralistes subissent depuis bientôt 16 mois.
On ne nous a pas protégés au départ, avec des morts, des médecins malades de la COVID, des départs en retraite prématurés, puis on nous a retiré la gestion du contact tracing laissant aux administratifs le soin de le faire, sans grande efficacité. Puis les tests antigéniques, moins performants que les PCR, ont été gérés par d’autres professionnels de santé sans supervision du médecin, ce qui a laissé dans la nature beaucoup de COVID+.
La vaccination a ensuite épuisé les équipes libérales avec des ARS dépassées qui nous laissent bien démunis face à la demande.
Cerise sur le gâteau, une réforme des études médicales et une campagne de vaccination qui nous privent de remplaçants cet été.
Les médecins généralistes sur le terrain sont fatigués et excédés par ce manque de reconnaissance mais surtout par tous ces freins à la vaccination qui ont des conséquences dramatiques pour la population.
Passez néanmoins un bel été… pour ceux qui pourront partir et surtout courage à tous ceux qui, sans remplaçants ou sans confrères à proximité, vont se priver de vacances.Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF* Lire le flash info Les Généralistes-CSMF du 9 juillet |
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