Chers collègues, vous avez dû recevoir comme moi ce mail de la CPAM (cf. ci-dessous). Après les IPA, les pharmaciens prescripteurs, renouveleurs et modificateurs de nos prescriptions, les kinésithérapeutes vaccinateurs… pourquoi pas effectivement laisser les sages-femmes (qui suivent déjà les nourrissons) gérer le parcours de soin et adresser leurs patients directement aux spécialistes ?
Je me pose quand même quelques questions :
• A quoi ça sert un médecin généraliste ?
• Qui décide au niveau national de détricoter nos prérogatives jours après jours : M. Macron ? M. Véran ? un chef de cabinet ? un député ?
• A quoi servent nos années d’études, nos modules, nos TP, nos cliniques… ?
• Qui estime que la profession d’un médecin peut être exercée par d’autres personnes qui n’ont pas eu la même vision globale de la santé de nos patients que nous, qui n’ont jamais fait de garde de nuit dans une policlinique ou un service de garde hospitalier, qui n’ont jamais suivi les visites et contre-visites de nos maîtres, au lit des patients ?
• Quelle est l’étape suivante : le médecin conseil référencé comme « médecin traitant » ? Le pharmacien habilité à faire des arrêts de travail ? L’aide-soignant coordinateur du parcours de soins… ?
Je précise que ce mot d’humeur n’a aucunement pour but de froisser les membres des autres professions de santé qui font tous un travail magnifique mais, ces mêmes médecins qu’on a encensés pendant la crise du covid, j’ai l’impression qu’on leur marche un peu dessus, pas vous ?
Et quelles sont les réactions de nos Syndicats représentatifs, nos URPS, nos Ordres départementaux, nos Professeurs de médecine générale… à part des articles de presse ? Beaucoup de questions et peu de réponses.
Et ils osent appeler ça « une loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification ».
Donc en plus, j’ai l’impression qu’ils nous prennent pour des imbéciles… j’ai honte.
Si ça continue, je ne vais plus trop tarder à arrêter mon activité libérale pour me consacrer à mon 2° métier : la régulation médicale.
Là au moins je suis à l’abri, non ? Comment, qu’est-ce que vous dites, des pompiers régulateurs pourraient prendre ma place ? Et m….e ! 😥
Serge Maurière – CSMF 57 Médecin généraliste à Ars-sur-Moselle et médecin régulateur au SAS de Moselle.
Madame, Monsieur, La loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification a été publiée au Journal Officiel du 27 avril 2021. Cette loi prévoit, depuis le 28 avril 2021, la possibilité pour les sages-femmes d’adresser leurs patientes à un médecin, notamment spécialiste, sans que ces dernières ne soient pénalisées (il ne sera pas appliqué à ces assurées de majoration pour non-respect du parcours de soins). Dans l’attente de l’évolution des logiciels métier des médecins visant à intégrer ce nouveau parcours et compte tenu que ces dispositions sont d’ores et déjà applicables, les médecins recevant une patiente orientée par une sage-femme sont invités à cocher la case « urgence » sur la feuille de soins ou renseigner IPS à U dans la feuille de soins électronique (FSE) afin que les patientes ne soient pas pénalisées (dans ce cas, il ne sera pas appliqué de majoration). L’indication des nom et prénom de la sage-femme ayant orienté la patiente est alors facultative.
Cordialement, Votre correspondant de l’Assurance Maladie.
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