Lettre Hebdo 857 /// 17-06-2020

EDITO : ASSISTANTS MEDICAUX : RETOUR D’EXPERIENCE

le generaliste.fr : Les embauches d’assistants médicaux dans les cabinets se poursuivent malgré la crise sanitaire(…). Désormais 1 165 contrats au 4 juin 2020 (…) Parmi ces embauches, 764 contrats ont été signés et 401 sont en cours de finalisation. La majorité des assistants médicaux qui ont signé leur contrat travaillent avec un médecin généraliste (652 contrats). Ces 764 recrutements représentent l’équivalent de 400 Équivalents temps plein (ETP). 32 % ont été embauchés en tiers-temps, 51 % à mi-temps et 17 % à temps complet.
C’est un bilan contrasté si on note que, finalement, 130 médecins seulement bénéficient d’un ETP assistant médical.

Quels sont les blocages et quelles solutions propose le syndicat Les Généralistes-CSMF ?
• La peur d’embaucher et le coût du licenciement au départ à la retraite par exemple.
Il faut permettre aux URPS et /ou aux CPTS d’être des groupements d’employeurs et ainsi de décharger le médecin des problématiques d’embauche et de gestion des ressources humaines. Des travaux sont également en cours pour permettre aux Maisons de santé pluri-professionnelles (MSP) formées en SISA d’embaucher des assistants. La publication de cette autorisation est prévue pour l’été 2020. Ceci dit, les indemnités de licenciement éventuel de l’assistant médical sont à mettre en balance avec les aides octroyées par la CNAM et ne doivent pas être un obstacle.
• Le problème des locaux : Effectivement, tous les médecins n’ont pas forcément un local à disposition pour l’assistant médical. Il faut aider financièrement à l’évolution des structures ambulatoires pour intégrer les assistants, collaborateurs, internes.
• La peur de ne pas atteindre les objectifs : Il faut savoir que l’objectif est à atteindre en cinq ans et que si on n’y parvient pas, aucun remboursement de l’aide n’est exigé. D’autre part, un médecin sans secrétariat physique perd du temps médical qui l’empêche de voir plus de patients. L’assistant médical permet de se recentrer sur son cœur de métier et de ne pas augmenter ses heures de travail pour autant.
• Une secrétaire déjà en place : En moyenne, les médecins généralistes ont 30% ETP secrétaire. Et beaucoup de ces secrétaires sont à la limite du burn out. Le dispositif permet de compléter : une même salariée peut avoir un double contrat : mi-temps secrétaire et mi-temps assistante médicale par exemple.
• Le problème du zonage : L’avenant 8 de la convention médicale, signé le 11 mars dernier, permettra notamment d’assouplir les conditions d’accès au dispositif pour les médecins exerçant en zone sous-dense et souhaitant embaucher un assistant à temps plein. La zone encadrant la possibilité d’embauche d’un assistant pour un médecin doit en effet être élargie au-delà des Zones d’intervention prioritaires (ZIP).

Au-delà de toutes ces réponses, je vous livre mon expérience personnelle :
J’ai embauché une assistante médicale à temps-plein, mi-novembre 2019. Il est vrai que j’avais un local disponible, que j’exerce en ZIP, que je n’avais pas de secrétaire physique mais un secrétariat téléphonique avec agenda en ligne (que j’ai conservé d’ailleurs). Isabelle, que j’ai embauchée grâce à l’aide de la CNAM, est une infirmière qui a changé mon exercice. Plus de paperasses le soir ou le week-end, un gain de temps pour les prises de rdv des spécialistes, les ECG, les tests d’évaluation d’un déficit cognitif, les dossiers des nouveaux patients, les prises de constantes, habillage, déshabillage des bébés ou des personnes âgées, les rappels téléphoniques aux patients…Je vois plus de patients et rend service à mon territoire déficitaire tout en ne faisant pas plus d’heures de présence et surtout avec une charge mentale qui a fortement diminuée.
Et ce dispositif, certes perfectible et que Les Généralistes-CSMF s’emploie à améliorer, est une aubaine qu’il faut savoir saisir pour un exercice beaucoup plus confortable et un accès aux soins amélioré.

Dr Sylvaine LE LIBOUX, Secrétaire Générale « Les Généralistes CSMF »

BILLET D’HUMEUR : Stop à la désinformation

Le gouvernement veut faire passer un décret pour renforcer les sanctions contre les médecins pratiquant des refus de soins illégitimes. Comme par hasard, en plein Ségur de la Santé et pleine volonté de faire basculer tout le système vers l’hospitalo-centrisme et nier à la ville son rôle essentiel, on ressort ce serpent de mer comme agitateur caricatural des « mauvais médecins en ville qui ne pensent qu’à gagner plein et refusent les CMU… ».
Si nous ne nions pas qu’il existe des pratiques à bannir, il faudrait revenir aux bases, ça devrait plaire à notre ministre : et si on avait une étude sur les chiffres réels de ce phénomène.Bizarre, en tapant sur google, on tombe sur ce rapport 2018 du CNOM .
Au-délà de l’analyse intelligente et beaucoup plus large du refus de soins qui s’étudie dans le cadre de problèmes liés à la pratique du médecin (exemple : locaux inaccessibles…), le rapport conclut : « La Commission entend poursuivre ses travaux dans l’attente d’études quant aux pratiques discriminatoires de refus de soins lui permettant la compilation et l’analyse de données statistiques. »
Et oui… aucun chiffre réel, que des supputations. Et pendant ce temps, on salit la réputation des médecins libéraux et on ne résout aucun problème.
Stop au Doc Bashing !

Dr Mickaël Riahi, Vice-Président des Généralistes-CSMF délégué à l’exercice coordonné

CARTONS ROUGES

 

Carton 1

 

APM NEWS Dépêche du 11/06/2020 : Covid-19 : hausse des dotations hebdomadaires de masques FFP2 aux officines à 5,5 millions d’unités. L’augmentation des dotations “permet désormais d’approvisionner l’ensemble des professionnels de santé dont la fonction nécessite l’utilisation du masque FFP2”, a souligné la DGS.

C’est à la fin de la guerre que l’on décide de nous armer correctement !!!
Comique si cela n’était pas dramatique.
Vous nous avez laissé sans protection, sans assumer cet état de fait, en nous mentant chaque semaine sur les dotations. Des confrères y ont laissé leur vie, d’autres ont été très atteints et sont encore en convalescence.
Alors, un peu de décence, ne pavoisez pas, Messieurs les politiques, c’est le moins que vous nous devez.
Le syndicat Les Généralistes-CSMF sera au côté des médecins de terrain à l’heure des comptes.

Carton 2

Sorti en deux temps à What’s Up Doc, dont la réaction étonnante lui a valu un communiqué de presse cosigné par le Dr Bruno Halioua, président de l’AMIF (Association des Médecins Israélites de France) et le Dr Mickaël Riahi, membre du bureau national de la CSMF.
Sur un article anodin racontant que les étudiants protestaient contre un polycopié rendu payant, l’illustration montre un personnage au nez crochu avec une sacoche d’argent. Alerté, le rédacteur en chef botte en touche, dit que « c’est Harpagon dans une base de données – Getty Image pour ne pas la nommer », et sans prévenir et sans excuse retire la caricature comme si de rien n’était.
Ce n’est pas un non-événement : on ne le voit que trop, et les agressions antisémites de médecins de l’an dernier comme l’affaire de l’étudiante de Bobigny et l’actualité récente ne font que le montrer : ne rien transiger avec toute forme de racisme, antisémitisme compris. Il n’y a pas de priorisation des luttes, juste une convergence des gens honnêtes et de bien pour balayer cette haine gratuite et ces préjugés.
Lire la réaction de l’AMIF

SONDAGE

Quel premier bilan de la consultation post confinement, portée par Les Généralistes-CSMF, comme un premier pas vers la prise en compte de la complexité des consultations ?

INFOGRAPHIE

LE JOURNAL D’EMPATIX

Peut-on rire dans une telle situation ? Non seulement nous le pouvons, mais nous le devons. Le nombre de blagues, de parodies, de partages sur les réseaux sociaux contrebalancent les mauvais côtés de ceux-ci. Le rire respectueux nous aide et nous sauve, et contribue à rendre nos larmes moins amères. Alors, Empatix reprend du service ; il sort de sa quarantaine..

Bienvenue dans Pandemix, journal du front.

Graphix, notre ami et collègue qui chaque semaine met en page la Lettre Hebdo, ne sait pas s’il doit rire ou pleurer quand Orientix, notre ministre, annonce l’arrivée en fanfare de masques FFP2… à la fin de la bataille. Lui qui nous montrait – preuves à l’appui – qu’il était possible de commander des millions de masques au plus fort de la crise, sans comprendre pourquoi l’Etat ne faisait rien voire l’en empêchait, exige qu’on fasse la lumière sur cette sombre affaire. « On connaîtra un jour la vérité, t’inquiète.. » lui dit Heurfix, notre jeune spécialiste. « Faut juste qu’ils s’accordent sur la version commune à réciter en chœur : incompétence, malveillance ou mensonge ? »
Syndicalix, est déboussolé. Pour le syndicat, sa secrétaire, Illumine, est une perle rare : réactive, intelligente, dynamique et inventive, un rêve quoi… Il pensait que toutes les assistantes étaient comme ça ! Las… pour la CPTS qu’il essaye de monter, il a engagé une certaine Procrastine : censée coordonner l’ensemble, elle a une façon particulière de concevoir l’action : faire une réunion pour organiser l’ordre du jour de la prochaine réunion. Ce qui fait dire à notre ami Expertix, toujours perplexe face à l’exercice coordonné : « CPTS : Création Problématique Théorique en Suspens »… La CPTS, justement, est le sujet phare de notre village en ce moment : la crise Covid-19 a confirmé la définition que nous donnions au mot pluri-professionnel : chacun à sa place et chacun son métier, ainsi la récolte sera bonne, et les vaches seront bien gardées ! Et l’ARS dans tout ça ? En support administratif, facilitatrice et si possible réactive dans le financement. « Dommage qu’il ait fallu 3 mois de confinement, une crise économique majeure à venir et 30 000 morts pour le comprendre » soupire Aspirine.

Ankylosix, poursuit sa convalescence et sort peu à peu de son burn-out, entouré de soignants ou policiers qui arrivent à tour de bras. Il a même envoyé un message rassurant quant à sa santé mentale retrouvée, à son ami Phénix, le médecin retraité : « Un pays qui maltraite ceux qui soignent et ceux qui protègent sa population va forcément mal. » Ouf, ça change de ces selfies censurés qu’il lui envoyait depuis plus d’un mois !
Les invectives entre les médecins stars des plateaux télés, les « No Fake Med » et Vaccingétorix, le savant de Marseille, commencent à lasser. Je l’aime pourtant bien, moi, Vaccingétorix, quitte à devoir faire un choix… Avec cette casquette double face scientifique et polémique, c’est un peu notre CoVidocq
Helicobacterpylorix, le gastro-entérologue, retrouve enfin le chemin des plateaux techniques, après trois mois de sous-activité programmée par l’Etat. « Ils ont bien fermé les mines, iront-ils jusqu’à fermer les cliniques ? » demande-t-il désabusé, en réinventant Pierre Bachelet : « Au Nord, y avait les colons… ».

« Ne faites point rire au point de prêter à rire. » Héraclite d’Ephèse.
A suivre

Dr Mickaël RIAHI

FORMATION FAF-FM en classes virtuelles

L’ACFM et FORMUNOF vous proposent des formations FAF-PM indemnisées 150 euros (plafond de 2 formations par semaine) :
joindre votre attestation URSSAF et RIB lors de votre inscription.

★ Savoir dire non à un patient : Jeudi 18 Juin à 20h00
Expert : Mme Valérie GATEAU, Dr en Philosophie, Paris (75)

★ Stress post-traumatique et Éthique en période COVID : Mardi 30 Juin à 20h00
Expert : Mme Valérie GATEAU, Dr en philosophie, Paris (75) et Dr Alain MASCLET, Médecin Généraliste, Thiant (59)

★ Certificat d’absence de contre-indications à la pratique sportive : Mercredi 1er Juillet à 20h00
Expert : Dr Yves HERVOUET DES FORGES, Médecin du sport – Ancien médecin de l’INSEP et des équipes de France, Paris (75)

★ La retraite par répartition du médecin libéral : mercredi 8 juillet à 20h00
Expert : Dr Yves DECALF, président du Syndicat National des Médecins Concernés par la Retraite (SNMCR)

AGENDA : E.Congrès Médecine Générale France : 02 et 3 juillet

Le CMGF 2020 est un congrès inédit, réinventé pour s’adapter aux contraintes de la situation sanitaire actuelle. Transformée en e-congrès, l’édition 2020 vous prépare environ 15 plénières, 10 ateliers structures, 35 sessions de communications orales, 6 sessions anglophones, de nombreux posters, et d’autres nouvelles sessions.
Alors rejoignez les 4000 congressistes en ligne et prenez part à un contenu scientifique de qualité !
Programme et inscription

Covid-19 : le digital au service de la communication avec les patients

Le Covid-19 met en exergue les besoins d’information au sein des cabinets. Le rappel des gestes barrières et autres conseils de prévention doivent plus que jamais tenir leur place en salle d’attente. Les écrans sont particulièrement adaptés à ce type de communication car, en plus d’être hygiéniques et d’informer tous les patients sans aucun contact, ils animent efficacement l’espace d’attente et contribuent à détendre et occuper la patientèle. Enfin, les écrans sont les outils incontournables pour informer sur le fonctionnement de son cabinet : prise de rendez-vous, horaires, téléconsultation, etc.

Offre IDS media tout compris : écran + installation + maintenance + programmes prévention : 39€ TTC/mois TOUT COMPRIS

En tant qu’adhérent « Les Généralistes-CSMF », profitez de 25% de remise sur ce tarif soit 29€ TTC / mois.

Partenariat Les Généralistes-CSMF x Maiia : Evolution de Docavenue

Le contexte particulier lié au confinement est en train de démocratiser la téléconsultation dans votre pratique et vous faites peut-être d’ailleurs partie des médecins qui ne peuvent plus exercer en cabinet.

Pour faire face au coronavirus, protéger vos patients et vous-même et continuer votre activité depuis chez vous, avez-vous pensé à la téléconsultation ?

Découvrez la téléconsultation Maiia : Docavenue devient Maiia Parmi l’ensemble des outils de téléconsultation qui ont récemment fait leur apparition sur le marché, le ministère des solidarités et de la santé vous aide à faire le tri en référençant et notant les plus pertinentes.

Maiia est la seule solution qui permet la téléconsultation SANS RDV : vous pouvez vous rendre immédiatement disponible pour tous les patients ou uniquement vos patients.

A partir de cette semaine également, Maiia lance un nouveau module lié à la Base Claude Bernard qui vous permettra de générer vos ordonnances en quelques clics, 100% fiable et sécurisée, même si vous n’avez plus accès à votre logiciel de gestion de cabinet.

Avec ce nouveau module, profitez gratuitement de l’intégralité de la base du médicament la plus complète du marché, plébiscitée par l’ensemble des acteurs de la santé.

Les + de la BCB
• Posologie structurée
• Analyse globale d’ordonnance selon les données patients (biométrie, allergies, pathologies) • Recherche des interactions médicamenteuses
• 1re base agréée HAS (Haute Autorité de Santé) en 2008

L’offre de téléconsultation Maiia est à 69€ TTC par mois. Une bonne raison de se familiariser avec ce nouvel usage et d’adopter la solution la plus complète et évolutive du marché.
Pour rappel, les conditions spécifiques pour les adhérents au syndicat « Les Généralistes-CSMF » sont les suivantes : 1er mois à – 50% et une remise permanente de -10% sur le tarif de l’abonnement (agenda, téléconsultation ou les 2).
Pour plus d’informations : maiia.com pro ou contactez Maiia au 01 49 09 34 99.