Ségur de la santé : les syndicats dénoncent un “manque de considération”

Dans un communiqué commun, onze syndicats représentatifs en santé* déplorent “un manque de considération” des professionnels et demandent un cadre méthodologique clair pour les prochaines concertations liées au Ségur de la santé.

 

“L’annulation du Comité Ségur National piloté par Nicole Notat initialement prévu le 11 juin est incompréhensible…”, s’insurgent les syndicats en préambule de leur communiqué. En effet, les onze syndicats représentatifs en santé dénoncent “l’organisation chaotique de cette négociation”. Ils ont notamment appris au dernier moment le report d’une réunion de synthèse. “Le manque de considération vis-à-vis des organisations professionnelles de la santé laisse planer un doute sur les objectifs réels du Gouvernement et les engagements du président de la République” estiment-ils.

lls demandent donc que le cadre méthodologique de cette concertation “soit posé clairement et sereinement afin que le résultat soit à la hauteur des ambitions affichées”. “Les organisations syndicales ne peuvent pas travailler dans l’improvisation constante et en l’absence de moyens alloués”, plaident-ils.

Les syndicats exigent que le calendrier de la phase de négociation annoncée et son cadre soient rapidement fixés.

* INPH, SNPI CFE CGC, FMF, APH, Jeunes Médecins, ISNI, CSMF, MG France, CMH, SNAM-HP et SML.;

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Bonnin

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Exercice coordonné : les pharmaciens finalement intégrés au Ségur de la Santé

Alors que les pharmaciens étaient initialement exclus des négociations du Ségur de la Santé, la secrétaire générale de la Fédération des pharmaciens d’officine (FSP) également présidente de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) a été nommée par Olivier Véran pour piloter un groupe de travail. 

 

Il y aura bien un représentant de pharmacien au Ségur de la Santé. A l’origine plusieurs organisations représentant les professionnels de santé, comme les syndicats de professionnels infirmiers ou la Fédération des centres de Santé et donc les pharmaciens d’officine en étaient exclus. Mais Olivier Véran a finalement annoncé que Jocelyne Wittevrongel, secrétaire générale de la Fédération des pharmaciens d’officine (FSP) également présidente de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) était nommée pour piloter le groupe de travail correspondant au pilier n°4 du Ségur de la santé : “Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers”.

Dans un communiqué, la FSP se félicite de sa nomination pour “porter la parole (…) des pharmaciens d’officine, très engagés dans les CPTS et la coordination des soins” et rappelle que “ce  Ségur de la Santé doit renforcer ce lien entre les pharmacies de ville et les établissements hospitaliers”.

Mais le syndicat rappelle aussi que les pistes avancées par Edouard Philippe pour “guider les discussions” du Ségur sont trop hospitalo-centrées. La FSPF déplore l’absence d’un volet de prévention. “Il est inconcevable de repenser notre système de soins en faisant l’impasse sur les sujets essentiels que sont l’éducation pour la santé à tous les âges de la vie, l’enseignement des gestes barrières, le dépistage à large échelle des malades, la lutte contre la mauvaise observance des patients à leurs traitements, ou encore l’information sur la question de l’immunité collective et la vaccination. Un système de soins de qualité passe aussi par notre indépendance en matière d’approvisionnement en biens de santé”, écrit son président, Philippe Besset, dans un communiqué.

Afin de faire participer tous les pharmaciens au Ségur, un appel à contribution sous forme de sondage a également été lancé. “ Notre volonté est de montrer le rôle d’aujourd’hui et de demain des pharmaciens et faire de cette concertation un véritable Ségur de la Santé”, précise Philippe Besset.

 

 

[Avec — FSPF (@fspf_officiel) June 9, 2020 ]

Source :
www.egora.fr
Auteur : Marion Jort

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Le syndicat sud santé de l’AP-HP quitte la table des négociations du Ségur de la Santé

Mécontents de la tournure des négociations au Ségur de la Santé, le syndicat Sud Santé de l’AP-HP a décidé de quitter la table des négociations mercredi 3 juin dernier.

 

Moins de deux semaines après l’ouverture du Ségur de la Santé, le syndicat Sud Santé de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé de quitter la table des négociations. Dans un communiqué, le syndicat dénonce une position ministérielle qui n’est plus “en phase avec les engagements présidentiels” annoncés pendant la crise. Et une réunion de “brainstorming national” qui “ignore tout des mobilisations hospitalières de 2019 et 2020”.

Le syndicat explique ne pas avoir supporté la position du Gouvernement qui s’est satisfait de “la politique menée avant et pendant la crise” lors des premières réunions. Il demande donc, comme préalable à toute discussion : l’augmentation des salaires de 300 euros nets par mois pour tous les hospitaliers, la mise en stage de tous les contractuels et un moratoire sur la réouverture des lits notamment.

Sud Santé qualifie également Nicole Notat, en charge d’organiser les concertations du Ségur, d’une “animatrice sans moyens et sans marge de négociations”, qui ne fait aucune proposition, qui n’a aucune enveloppe destinée à l’augmentation des salaires, qui n’a aucun objectif d’extraire la santé des “lois du marché”.

 

 

Pour le syndicat, le début du Ségur tel qu’il s’est déroulé est une véritable “insulte aux hospitaliers et à la population”, qu’il a décidé de ne pas cautionner en restant autour de la table. Il appelle enfin à manifester le 16 juin prochain aux côtés d’une coalition de dix syndicats et collectifs hospitaliers pour obliger l’exécutif à “prendre en compte l’ensemble de leurs revendications”.

Source :
www.egora.fr
Auteur : Marion Jort

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Ségur de la santé : les internes cantonnés au rôle de figurants

Invités au Ségur de la Santé, l’InterSyndicale nationale des internes (Isni) dénonce ce jeudi 4 mai une participation “figurative”, pointant du doigt le fait de ne pas avoir été conviés à une réunion sur le système de santé. 

 

Ils sont présents au Ségur de la Santé qui s’est ouvert le 25 mai dernier pour faire des propositions sur les conditions de travail des internes, parler de revalorisation des salaires ou encore évoquer leur cadre d’étude et le système de santé. Mais ce jeudi 4 juin, l’InterSyndicale nationale des internes (Isni) dénonce, dans un communiqué, un rôle de “figuration” dans ces négociations.

“Les syndicats professionnels d’internes en médecine, en pharmacie et biologie médicale, n’ont pas été reçus, au contraire des autres syndicats professionnels aux réunions avec Mme Notat pour réformer le système de santé”, explique l’Isni. Et pourtant, rappelle le syndicat, les internes représentent à l’heure actuelle 25% du personnel médical des établissements publics et jusqu’à 40% du personnel médical des Centres Hospitalo-Universitaires (CHU). Ils ont donc toute légitimée à participer à ces discussions.

 

 

 

L’isni demande donc que toutes les organisations soient reçues par le membres du Comité de pilotage de la concertation, “au même titre que les autres professionnels médicaux”. “Les réflexions statutaires portées par le Ségur de la Santé imposent une réforme globale sur l’offre de soins dans notre pays, et la place des internes, en première ligne. Celles-ci ne sauraient se faire sans des discussions équitables, où les internes prendront pleinement leur place parmi l’ensemble des professionnels de santé”, appuie Justin Breysse, président du syndicat et interne en rhumatologie, dans le communiqué.

Source :
www.egora.fr
Auteur : Marion Jort

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Infirmières, pharmaciens d’officine et même médecins… Ces organisations exclues du Ségur de la Santé

La reconnaissance du pays a beau être « immense », la pilule est dure à avaler. Plusieurs organisations représentant les professionnels de santé dénoncent leur exclusion du comité Ségur national, qui mène la concertation sur la refondation du système de santé. Sa composition interpelle.

 

Il y a un peu plus de trente ans, les infirmières battaient le pavé devant le ministère, rue de Ségur, obtenant une revalorisation historique de leur profession. Aujourd’hui, alors que le Gouvernement ne cesse de manifester son « immense » reconnaissance à l’égard des soignantes en première ligne lors de l’épidémie de Covid-19, les portes du ministère leur sont fermées.

Aucun syndicat de professionnel infirmier n’a été convié à siéger au sein du comité Ségur national (la liste des membres ici), qui mène la concertation sur la refondation du système de santé, ni même au sein du groupe carrière et rémunération, qui se penchera spécifiquement sur la revalorisation salariale du personnel soignant, infirmières hospitalières en tête.

Une « insulte » pour la Coordination nationale infirmière. « Nous sommes très offusquées, en colère », lâche Céline Laville, présidente du syndicat, né de la grève historique de 1988. « Aucune organisation paramédicale syndicale n’est présente », pointe-t-elle. A l’exception de l’Ordre national des infirmiers, qui s’est invité à la dernière minute, et de la fédération des étudiants infirmiers, présente au même titre que tous les autres étudiants. L’avenir de la profession infirmière est donc entre les mains des organisations médicales et des grandes centrales syndicales, jugées seules représentatives de la profession IDE. « Certes nous ne sommes pas représentatifs, mais nous, syndicats professionnels, sommes sur le terrain : on sait quand même de quoi on parle », commente Céline Laville.

 

« Ne pas utiliser les médecins de ville comme caution »

Les infirmières ne sont pas les seules à s’estimer lésées. La Fédération nationale des centres de santé déplore également son exclusion de la concertation. Tout comme les pharmaciens, notamment représentés par l’Uspo (Union de syndicats de pharmaciens d’officine)… et l’ensemble des syndicats de libéraux, à l’exception des médecins. « L’Uspo est particulièrement choquée de découvrir que le Comité Ségur national, censé construire un plan ambitieux pour le système de santé, est composé uniquement des représentants du secteur hospitalier, de l’Ordre et des syndicats de médecins de ville, et exclut tous les autres professionnels de santé, dont les pharmaciens d’officine et les infirmiers libéraux », dénonce le syndicat dans un communiqué du 27 mai. Des professions qui disposent pourtant de syndicats représentatifs… « Si le Gouvernement souhaite un Ségur de l’hôpital, il faut l’assumer, travailler uniquement avec les hospitaliers et ne pas utiliser les médecins de ville comme caution. »

 

 

Encore plus incompréhensible est l’exclusion du syndicat Jeunes médecins (ex-ISNCCA), représentant les jeunes praticiens, les chefs de clinique et assistants. A l’issue des élections professionnelles des praticiens hospitaliers de juillet dernier, ce syndicat a pourtant obtenu de siéger dans les instances nationales. La décision d’écarter Jeunes médecins serait incomprise de la DGOS elle-même, d’après son président, Emmanuel Loeb. « ça viendrait du cabinet, voire du ministre lui-même », avance-t-il. Le syndicat ne compte pas en rester là : « On a obtenu une audience en référé devant le tribunal administratif de Paris, demain ».

De son côté, le ministère n’a pas répondu à notre demande d’explications.

Source :
www.egora.fr
Auteur : Aveline Marques

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