EDITO : C.P.T.S. : Ça Peut Tout Sauver

La crise majeure que vit notre pays met les soignants face à leurs responsabilités. L’hôpital vit des heures dures et sombres, et a besoin de notre soutien moral et indéfectible. Il a aussi besoin de la médecine de ville, mais d’une médecine de ville efficiente, organisée, dans une coordination et une coopération s’effectuant dans les deux sens.
Les C.P.T.S. ou Communautés Professionnelles Territoriales de Santé, idée phare portée par la CSMF, sont la solution à la plupart de nos problèmes. Cette crise le prouve et doit faire accélérer la transition.
Les médecins qui s’en sont emparés ont su répondre très vite aux difficultés : montage de centres Covid, organisation de la réponse territoriale, travail avec le 15 et les hôpitaux, filières non-covid pour le reste des problèmes de santé à régler.
Les C.P.T.S. ne doivent pas être un enjeu de combat d’arrière-garde, à savoir si elles ne doivent être qu’aux mains des généralistes, et si les spécialistes ont tout à y perdre à y rentrer. Ce sont de vieilles rengaines que nous laissons à nos rivaux : si ça vous amuse de continuer à entretenir cette guéguerre ringarde généralistes-spécialistes, libéraux contre hospitaliers, libre à vous, mais nous avons trop conscience des enjeux pour y perdre de l’énergie.
Evidemment que les spécialistes ont tout à gagner à prendre leur part dans les C.P.T.S., et nos amis des Spécialistes-CSMF l’ont bien compris. Toute la médecine de ville est prête à se réformer et à montrer toute son efficacité vertueuse au service des patients, en offrant un confort d’exercice aux médecins et autres soignants.
Pour parler un langage de vérité que vous êtes de plus en plus nombreux à nous dire apprécier, il est évident que ces changements affecteront certaines « verticalités ». Et après ? Les temps changent et la raison devra continuer à savoir orienter les fonds vers les vrais besoins.
En ville, le médecin généraliste, plus que jamais chef d’orchestre du parcours de santé, a besoin de ses collègues de premier et second recours. Mais cette crise montre combien de cabinets ont des locaux inadaptés, combien nous souffrons de cette désorganisation du système.
Les C.P.T.S. ne doivent pas être non plus un enjeu de contestation du pouvoir ; vous nous lisez semaine après semaine, vous êtes témoin de notre légitime colère contre le(s) gouvernement(s) ! Pour autant, les médecins de terrain ont tout intérêt à prendre le pouvoir sur leur territoire. Ce n’est qu’à ce prix, d’un travail qui devra être rémunéré à sa juste valeur, que nous pourrons trouver des solutions aux problèmes de santé de la population, et que l’administratif de l’ARS se mettra à notre service, et non l’inverse. Créant une synergie extraordinaire avec l’hôpital, que nous espérons voir réformé dans le bon sens comme l’appellent nos collègues hospitaliers que nous saluons encore une fois, nous travaillerons enfin main dans la main, générant des économies sur du gaspillage énorme que nous pourrons réaffecter aux secteurs qui en ont besoin.
Plus que jamais, les CPTS, Ça Peut Tout Sauver.

Dr Mickaël Riahi, Vice-Président « Les Généralistes-CSMF »

Suite logique : 15 – 112 – 116 117

Pendant les périodes de confinement, les énigmes et autres jeux de réflexion alimentent les soirées bien mieux que les débats stériles de la TNT.
Alors une suite logique, vous voulez ? 15 – 112 – …. ?
Mais oui, 116 117. Le numéro unique pour coordonner la réponse en médecine de ville. Tous nos collègues de terrain ayant initié une réponse à la crise Covid ont buté sur une difficulté : la coordination avec le 15.
Le 15, très vite saturé d’appels, a exprimé ses grosses difficultés : réorienter sur le bon partenaire de ville.
La mission Carli-Mesnier demandée par l’ancienne Ministre de la Santé, a abouti sur un résultat que tous les syndicats de médecins libéraux ont dénoncé : le numéro unique, qui aujourd’hui montre qu’il est totalement saturé avec parfois 45 mn d’attente pour une douleur thoracique.
Une erreur de plus dans la sacoche décidément lourde à porter d’Agnès Buzyn.
Gageons qu’Olivier Véran, son successeur, plus pragmatique, va vite apprendre du constat qui s’impose : la médecine de ville, qui se réforme à la vitesse de la lumière par sa mue avec les CPTS, a besoin d’un numéro qui coordonne toutes les initiatives, le 116 117. Le 112 doit rester ce lien avec les pompiers pour toute situation de détresse, et le 15 pour les urgences vitales.
Bien sûr que l’hôpital a besoin de financements et c’est probablement pour cela que les urgentistes ne se sont pas élevés contre l’iniquité d’un numéro unique.
Mais cette source doit venir d’ailleurs que des fonds qui doivent aider la médecine libérale. Cessons de déshabiller Jacques pour habiller le Paul. 15 – 112 – 116 117 : c’est urgent et ça doit être maintenant !

Liberté – Egalité – Confraternité

En ces heures sombres, nous saluons tous nos collègues médecins, hospitaliers et libéraux, décédés du Covid-19, en réanimation ou salement touchés par cette maladie mystérieuse.
Nous sommes heureux d’entendre les cas de ceux qui s’en sortent, et adressons entre autres un message de prompt rétablissement au Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, et à tous les autres, tous nos amis du syndicat, tous nos confrères de proximité, tous les professionnels de santé valeureux libéraux et hospitaliers, à toute cette courageuse fraternité soignante.
Nous saluons également le courage de nos collègues de SOS Médecins, qui, comme les infirmiers travaillant à domicile, ont été envoyés au « casse-pipe » sans assez de protection : entrer dans un appartement Covid nécessite un appareillage digne d’un bloc opératoire. Les avoir exposés à un tel risque, mettant aussi en danger leurs proches, est aberrant, et en temps et en heure, nous réclamerons des comptes.
La liberté de parole, nous la revendiquons, car les médecins ont des choses à dire, pour que les choses changent.
L’égalité de traitement, nous l’exigeons, car il n’est plus possible que certains médecins soient si peu protégés et récompensés pour leur action pendant que d’autres, trop bien lotis, montrent leur utilité toute relative en temps de crise.
La confraternité, nous la vivons, elle nous oblige à nous serrer les coudes, tous les soignants de France, pour faire en sorte que demain, nous sachions tirer les conséquences de cette crise.

PRATIQUE : Nouvelles rémunérations des médecins intervenant dans les EHPAD :

Pendant la crise COVID-19, a été décidée une valorisation financière des médecins libéraux intervenant dans les EHPAD.

En journée, l’intervention des médecins généralistes est valorisée à 35 euros (25 € la visite et 10 € de majoration de déplacement (MD).
Dans le cadre de la gestion de la crise, ils peuvent également l’ajouter à la majoration urgence (MU) à 22,60 €, soit VG + MD + MU = 57,60 € au total.

L’Assurance Maladie permet donc de facturer jusqu’à 3 majorations de déplacement au cours d’une visite en EHPAD et de la cumuler avec la majoration d’urgence. Les médecins généralistes peuvent également facturer une majoration la nuit (+ 38,50€), le week-end (+ 43,50 €) et des indemnités kilométriques.

Une juste mesure, quand on connait l’implication des médecins généralistes dans les maisons de retraite où nombre de nos ainés sont atteints par cette épidémie.

LE JOURNAL D’EMPATIX

Peut-on rire dans une telle situation ? Non seulement nous le pouvons, mais nous le devons. Le nombre de blagues, de parodies, de partages sur les réseaux sociaux contrebalancent les mauvais côtés de ceux-ci. Le rire respectueux nous aide et nous sauve, et contribue à rendre nos larmes moins amères. Alors, Empatix reprend du service ; il sort de sa quarantaine..

Bienvenue dans Pandemix, journal du front.

Ankylosix, notre doyen, a lâché l’affaire, et continue avec Phenix, le médecin retraité, leurs brèves de comptoirs : « il a fallu attendre 50 ans de carrière pour qu’on me paie enfin mes consultations au téléphone… » dit le premier ; « Moi, à peine 3 ans de retraite, et je reçois mon premier appel en 60 ans de la CPAM qui me demande de reprendre du service, pour me mettre au bout d’une semaine derrière ce qu’ils appellent une webcam ».
Eosine, l’infirmière valeureuse, est fatiguée, et Codéine, la pharmacienne glorieuse, est épuisée ; autour de leur café du matin dans la pharmacie dévastée, elles refont le monde, surtout le monde de la santé. Reunionix et Demagogix, les administratifs de l’ARS, émettent des recommandations sur l’importance des visites à domicile. On va leur envoyer le rapport de TeslaModelix, notre ami de SOS Médecins, sur l’impact qu’a eu le Covid sur leurs équipes.
Urgentix, Anesthesix et Chloroquine, nos amis hospitaliers, nous appellent, nous donnent leurs mails, répondent à nos questions et nous réorientent leurs patients. Le covid crée des miracles.

Nous sommes en guerre, comme l’a dit le Président, tout le monde est sur le front, prêt à affronter l’indicible. « Ne sous-estimez pas les petits adversaires : un lion se voit, pas un virus ». A suivre.

Dr Mickaël RIAHI

INFOGRAPHIE : COVID-19 : cotisations CARMF

Retrouvez toutes les informations sur le COVID-19 sur le site de la CSMF

Formations Evolutis DPC en VISIO CONFERENCE pour la semaine du 21 au 24 avril

Nous vous proposons 2 formations FAF PM :

– Stress post traumatique, Éthique en période de COVID :
Mardi 21 et jeudi 23 à 20H00, inscriptions et information     

– Retraite : quand la prendre ? Cumul emploi retraite….
Mercredi 22 avril à 20H00 Inscription et informations     

Nous vous proposons 4 DPC validants et indemnisés : inscription sur mondpc.fr
– Après le tramadol, on fait quoi ? Mardi 21 avril 20H15
> Référence Action 11872000025 – Session N°4
– Diabète de type 2 : Mercredi 22 avril à 15H30
> Référence Action 11872000015 – Session N°3
– Intelligence Artificielle : Jeudi 23 avril à 17H00
 > Référence Action 11872000032 – Session N°1
– Les perturbateurs endocriniens : 24 avril à 9H00
> Référence Action 11872000011 – Session N°7

COVID-19 – La e-santé au service de la médecine de ville

Dans la crise sanitaire COVID-19 que nous traversons actuellement, vous, médecin de ville, êtes en première ligne et voyez votre activité profondément bouleversée. Au-delà de la sécurisation et des mesures barrière à mettre en place, l’exigence d’une prise en charge efficace et rapide des patients, notamment ceux suspectés d’infection, est élevée. La réactivité des médecins est au RDV et revêt différentes formes : recours massif à la téléconsultation, rôle pivot dans l’orientation des patients, création de centres d’urgence COVID-19 là où la double organisation sanitaire n’est pas possible, délocalisation en soutien sur les zones les plus en tension.
Aux côtés des médecins depuis plus de 20 ans, Cegedim Logiciels Médicaux (CLM) continue plus que jamais aujourd’hui à vous accompagner, en vous proposant des solutions adaptées à la situation exceptionnelle que nous visons.

Des fiches pratiques pour facturer la téléconsultation

Les logiciels MLM, Crossway et Médiclick sont homologués pour facturer les actes de téléconsultation, conformément au décret 2020 et au remboursement 100%. Des fiches pratiques pédagogiques sont disponibles pour les utilisateurs de ces logiciels.

L’équipement de centres d’urgence COVID-19 avec la solution web MLM

Déjà en place dans 4 centres d’urgence de la région Centre Val de Loire, le système d’information web MLM (monlogicielmedical.com) spécifiquement adapté est déployé en 48h par les équipes CLM. Il intègre le formulaire COVID-19, automatiquement envoyé au médecin traitant après enregistrement, des modèles de prescriptions, des consignes patients et un suivi automatisé.

#AvecVousdanslaEsanté
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