MAIL Les Généralistes CSMF /// Mercredi 25 septembre 2019

RÉFORME DES RETRAITES : NOUS SOMMES AU ROYAUME D’UBU

Le projet de réforme des retraites n’a pas fini de nous réserver son lot de surprises, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

Les enjeux sont majeurs pour les médecins libéraux, eux qui, au sein de la CARMF, gèrent de façon responsable l’équilibre entre le montant des cotisations et celui des reversions afin d’assurer la pérennité de notre système dans un contexte démographique difficile.

Les résultats sont là. La « fourmi CARMF » a constitué une réserve de 7 milliards d’euros. De quoi faire des envieux chez tous les régimes de retraite qui, tels des cigales, ont creusé des déficits abyssaux de plusieurs milliards.

La position des syndicats de médecins libéraux est la même depuis le printemps : les droits acquis doivent être respectés à l’euro près, le rapport cotisations/prestations doit dans tous les cas être préservé afin de pouvoir maintenir le niveau de retraite actuel pour les générations à venir, les réserves constituées dans le régime complémentaire par les surcotisations des médecins doivent être exclusivement consacrées à la sécurisation du niveau de leur retraite et rester aux médecins, une éventuelle modification du circuit du recouvrement des cotisations ne doit pas précéder la mise en place de la réforme, les frais de gestion de l’ensemble des circuits doivent être réduits pour ne pas impacter le produit financier de leurs cotisations, les missions sociales de la CARMF doivent être maintenues au bénéfice de la solidarité intra professionnelle, les médecins libéraux doivent obtenir la place qui leur est due dans la gouvernance du régime universel projeté, la réforme doit respecter les bases du contrat conventionnel qui comporte l’Avantage Social Vieillesse (ASV).

Le 11 septembre, tous les syndicats de médecins libéraux se sont retrouvés à la Direction de la Sécurité Sociale (DSS) au Ministère de la Santé. L’objectif était d’obtenir l’abandon de la mesure qui devait figurer dans le PLFSS 2020 et qui consistait à retirer rapidement à la CARMF le recouvrement de nos cotisations au profit de l’URSSAF. Les raisons étaient théoriquement imparables : les frais de recouvrement allaient diminuer et le taux de recouvrement serait amélioré.

Seulement il y avait un hic. Les frais de gestion de l’URSSAF sont de 2.5% alors que ceux de la CARMF sont de 1.2% et ses taux de recouvrement de 99.5% !

A bout d’arguments moins convaincants les uns que les autres, UBU a dû finalement battre en retraite et cette mesure ne devrait pas figurer dans le futur PLFSS.

La leçon à retenir est certainement la force que représente l’ensemble des syndicats médicaux lorsqu’ils sont unis dans la défense de la profession.

Il ne s’agissait que de l’acte I. Le plus dur reste à venir. Des négociations vont se tenir dans les prochains mois et ces syndicats unis auront besoin de tous les médecins libéraux français pour que la future réforme des retraites préserve le niveau de retraite actuel pour les générations à venir.

Soyez tous prêts à vous mobiliser massivement.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président Les Généralistes CSMF

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