Lettre Hebdo 819 /// 18-04-2019

Quel plaisir d’entendre sur les ondes, ou de lire dans la presse pour bien débuter la semaine, la « promotion » d’une nouvelle société sur le web qui propose de noter les médecins (rappelons que les précédentes ont disparues…). Que ne ferait pas les startupers afin de se trouver une place au soleil du web ? Sous couvert de pseudo bonnes intentions « améliorer la qualité de la consultation » (on croit rêver ? De quel droit ?) certains patients vont encore pouvoir déverser leur rancœur et leurs infamies comme ils le font déjà sur Google, sans compter les faux avis anonymes diffamatoires. Où est le progrès ? Dans le fait que le médecin aura un droit de réponse ? Rappelons que nous sommes accessoirement liés au secret professionnel et que nous avons d’autres choses à faire le soir que de relever des avis sur nos consultations et d’y répondre ! Une mauvaise idée de plus qui participera sans aucun doute au généraliste bashing comme le rappelle Le Dr Luc Duquesnel dans son édito .
Cela n’encouragera pas plus les jeunes médecins à s’installer. L’enquête menée par l’Ordre et les syndicats de jeunes médecins est sans appel et confirme ce que nous ne cessons de dire. Un « jeune médecin » c’est souvent un mari ou une femme, un père ou une mère et si le lieu de l’installation est un désert tout court : pas d’école à proximité, pas de transports, pas de loisirs, pas de travail pour le conjoint il ne s’installera pas et la coercition n’y fera rien…il fera autre chose. Il en est de même concernant la sécurité de l’exercice…combien de fois faudra-t-il encore que nous rappelions qu’il faut améliorer la prise en charge du congé de maternité, de l’arrêt maladie ? Vouloir modifier et optimiser notre mode d’organisation est une chose (négociations en cours sur les CPTS et les assistants médicaux) mais si la base n’est pas assurée cela sera vain.

Lire l’édito du Dr Luc DUQUESNEL, Président : Stop au Généralistes bashing

Dr Julie Caron, Secrétaire Générale Les Généralistes-CSMF.

Le Journal d’EMPATIX

Nous sommes en 2019. Toute la Gaule se vide irrémédiablement de ses médecins. Toute ? Non ! Quelques villages peuplés d’irréductibles praticiens gaulois résistent encore et toujours à la morosité. Et la vie n’est pas toujours facile pour ces valeureux guerriers.
Mercredi : Ankylosix, le vieux généraliste du village d’à côté, lance les « Quatre Jours de l’Intelligence Naturelle ». Ras la casquette de l’IA, place à l’ébullition des vrais neurones. Conférence débat, ateliers, on se croirait à une université d’été… Petit florilège : « Le transhumanisme, ça n’intéresse même pas les gens riches, ça ne passionne que ceux dont on ne peut compter l’argent. Car ceux qui triment, ils n’ont pas envie de vivre éternellement… »
Jeudi : L’intelligence artificielle pour la médecine, c’est comme les OGM pour l’agriculture. Au début on te dit que c’est génial, que ça va augmenter la productivité et faciliter la vie. Puis une fois que tu as mis la main dedans, tu t’aperçois que tu ne peux plus exercer sans le grand groupe financier qui a créé cette IA. Encore une façon de perdre notre liberté…
Vendredi : Expertix lui-même, pourtant plutôt favorable initialement à l’IA, est de plus en plus sceptique. « Je me souviens de mon chef, quand j’étais interne, et que je calmais mon angoisse par des petits livres et carnets avec toutes mes notes. Il m’avait vidé les poches, et asséné cette vérité qui me permet de maintenir mon cerveau en forme : « plus il y en a dans les poches de ta blouse, moins il y en a dans ta tête ! ». Et maintenant, c’est plus tu comptes sur ton smartphone, moins tu seras bon…

Samedi : Toute la communauté médicale, après ces quatre journées épiques, comprend mieux ce qui se trame derrière toutes ces réformes qu’on annonce au nom de la modernité, avec l’IA en toile de fond. On ne deviendra plus médecin, mais un professionnel de santé avec un ensemble de compétences à valider. On ne travaillera plus seul (le faisait-on vraiment ?), mais on dépendra de procédures qu’il sera impossible de dépasser. On déshumanisera encore un peu plus les rapports humains, au nom de l’efficience, qui il est vrai, a fait des miracles en entreprise… Est-ce encore possible d’agir contre cette course effrénée ? « Tant que tu as le pouvoir de dire non, la réponse est oui ! ». Alors, pris d’une inspiration poétique, le congrès se termina par la composition de cette « Ode au médecin isolé ».
Dimanche : En l’honneur de la semaine de la femme, je voulais rendre hommage à celle dont on ne parle pas, ou si peu, mais qui, par sa patience et son écoute, contribue à soigner toute la population. Il s’agit d’Héroïne, la femme du médecin. Et c’est d’autant plus vrai qu’à l’heure de la parité, son équivalent homme n’a – hélas- pas encore été recensé.
Lundi : L’épisode de soins… Rien que le terme me fait rire. Les technocrates de l’avenue Ségur ont-ils déjà prévu la durée précise de l’épisode, façon format Netflix 52 minutes, ou bien ont-ils laissé la place à un feuilleton avec rebondissement ? Des fois que le patient ait la mauvaise idée de faire durer son épisode…
Mardi : Pas d’inquiétude, la recertification sera quasi-automatique, il suffira d’attester qu’on travaille, qu’on se forme de temps à autre, qu’on n’a pas trop fait de mal aux patients. Bref, c’est un certificat attestant qu’on est toujours en vie…

Dr Mickaël Riahi 

L’infographie du jour : Le certificat médical, ce n’est pas automatique

Milieu scolaire, vie active, activités sportives, aptitude à la conduite, etc. : certaines situations impliquent la production d’un certificat médical et d’autres non. Etat des lieux. Retrouvez toutes nos informations pratiques sur le site de la CSMF.

AGENDA:

Présentation du projet politique 2018-2020 « Les Généralistes CSMF » : prochaine étape le Jeudi 23 mai 2019 à partir de 20h00 à BORDEAUX (Novotel Bordeaux Lac – Avenue Jean Gabriel Domergue).
Inscriptions

Formations ACFM « Médecins agréés pour les permis de conduire »
– Formation initiale des médecins agréés pour le contrôle médical de l’aptitude à la conduite
– Renouvellement d’agrément pour le contrôle médical de l’aptitude à la conduite
Calendrier et inscription

 

FORMATION :

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FORMUNOF vous propose de participer, en 2019, à un programme DPC validant et indemnisé de 2 jours autour des 1ers gestes d’urgence.
Ouverte aux médecins généralistes, les principaux objectifs de cette formation, indemnisée 630 euros, seront d’acquérir les connaissances théoriques et pratiques nécessaires à l’identification d’une urgence à caractère médical et à sa prise en charge, seul ou en équipe, sans ou avec matériel et en attendant l’arrivée de l’équipe spécialisée.
Découvrez le film de cette thématique DPC :

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