MAIL  Les Généralistes CSMF  ///  Mardi 10 juillet 2018

ATTENDONS LA RENTRÉE…

Depuis le mois de novembre 2017, il nous est annoncé une grande réforme de la santé que le Président de la République et la Ministre de la Santé devaient présenter avant l’été.

Après la Loi HPST de Roselyne Bachelot en 2009 et la Loi de Modernisation du système de santé de Marisol Touraine en 2016, le gouvernement actuel, qui réforme à tour de bras depuis un an, travaille à une profonde réforme de notre système de santé.

Pourquoi cette réforme est-elle tant attendue ?

Tout d’abord, la population attend qu’on lui garantisse l’accès aux soins sur tout le territoire et ce malgré la baisse de la démographie médicale, tout particulièrement des médecins généralistes.

Les hôpitaux quant à eux, toujours aux prises avec le casse-tête des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), sont devenus une vraie poudrière tant les conditions de travail se dégradent pour le personnel soignant, le tout dans un contexte financier déficitaire lié en partie à une tarification inadaptée. Le virage ambulatoire, et donc le moins d’hôpital, ne fait qu’aggraver le climat pesant qui y règne car l’absence de lisibilité sur l’avenir rend le présent encore plus pesant.

Le personnel des EHPAD a aussi crié son désespoir de ne plus pouvoir parfois prendre en charge dignement les personnes âgées.

Et les médecins généralistes libéraux, qu’attendent-ils ?

Ils n’attendent certainement pas le doublement du tarif de leur consultation car ils savent que dans le pays qui, après les Etats-Unis, dépense le plus pour la santé, des milliards d’euros de dépenses supplémentaires ne seront pas débloqués.

Quel crédit apporterait-on à un syndicat qui promettrait le doublement du SMIC à 3000 € par mois ?

Par contre, les médecins généralistes attendent qu’on leur accorde les moyens de se réorganiser. Avec les autres professionnels de santé de leur territoire, ils proposent de nouvelles organisations pour prendre en charge les soins non programmés, pour se coordonner entre eux pour une meilleure prise en charge des situations de plus en plus complexes qu’ils rencontrent de plus en plus fréquemment et qui sont liées bien sûr au vieillissement de la population mais aussi au handicap et à la précarité. Les projets foisonnent par centaines sur tout le territoire et doivent permettre de prendre en charge en ambulatoire des patients dont les séjours hospitaliers seront moins nombreux et plus brefs.

Ce qu’attendent les médecins généralistes, c’est tout d’abord une aide qui soit un accompagnement pour élaborer leurs projets, mais aussi des financements structurants tant pour leurs structures qui, réorganisées, permettront d’organiser un parcours de santé pertinent de leurs patients, que pour l’exercice coordonné des professionnels de santé autour de ces patients.

Les médecins généralistes, chefs d’orchestre de ces parcours de santé, sont conscients que la médecine générale va vivre une mutation comme elle n’en n’a pas vécue depuis plus de 30 ans. C’est pour cette raison qu’ils attendent la réforme tant annoncée de notre système de santé.

Les Généralistes-CSMF les accompagnera dans cette mutation qui devra se faire progressivement.

Espérons que ce report en septembre soit le signe d’une réforme ambitieuse et qu’elle ait les moyens de ses ambitions car, sans investissement de départ, une telle réforme ne sera pas réalisable par la médecine générale libérale.

Profitons donc des vacances qui arrivent, faisons le plein d’énergie, et …… attendons la rentrée.

Dr Luc DUQUESNEL,
Président Les Généralistes CSMF

> REAGIR A CET EDITORIAL <
“L’été pourrait bien être chaud, dans les prisons et dans les hôpitaux aussi”

Alors qu’Agnès Buzyn vient d’informer que la réorganisation du système de santé ne serait pas présentée avant la rentrée, tout le monde reste sur sa faim. Et la médecine ambulatoire redoute que la priorité budgétaire donnée à un hôpital en crise, ne se fasse au détriment de l’esprit réformateur de la ville. Les signes avant-coureurs d’une crise aiguë sont légion…

Les pathologies liées au stress sont-elles à l’origine de maladies auto-immunes ?
Incidentalomes : ce sont les scanners thoraciques qui en sont les principaux révélateurs