C’est une première. Une prépa publique aux études de médecine ouvre ses portes au sein du lycée Marie-Curie de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine. Pour la somme de 980 euros, les futurs élèves de PACES bénéficieront de trois semaines de cours intensifs, une semaine lors des vacances de printemps et deux semaines en août. Des bourses pourront être accordées.

 

“Nous voulons proposer aux lycéens de les mettre dans les meilleures conditions pour répondre aux difficultés énormes de la première année de médecine (PACES). Nous voulons pouvoir offrir à tous les élèves les mêmes chances de réussite”, explique Béatrice Potier, proviseur du lycée Marie-Curie de Sceaux qui accueillera la prépa. “Nous proposerons une semaine de cours pendant les vacances de printemps et deux semaines en août. Nous approfondirons le programme de terminale en physique et en SVT (sciences de la vie et de la terre), nous ferons un peu de statistiques et nous travaillerons la méthodologie”, annonce la proviseur.

 

Moitié moins cher que les prépas privées

C’est la première fois qu’une préparation publique aux études de médecine ouvre ses portes. A 980 euros les trois semaines de 110 heures de cours, le prix peut sembler cher pour une formation au sein d’un établissement public mais c’est tout de même moitié moins que la moyenne des prépas privées. Par exemple, la prépa parisienne Thalès facture 590 euros la semaine de cours, pour 5h de cours par jour.

“Nous sommes une prépa publique parce que nous sommes un établissement public avec des professeurs du public. Notre personnel enseignant est de haute qualité. Nous avons des professeurs de terminale mais aussi des enseignants de classes prépa et des profs qui interviennent en PACES”, se félicite Béatrice Potier qui précise que ce projet est organisé par le Greta 92 (groupement d’établissements), un organisme à but non lucratif. “980 euros, cela revient à 15 euros de l’heure”, justifie-t-elle. Sur justificatif d’imposition, les élèves pourront bénéficier d’aides allant jusqu’à 60% des 980 euros.

Mais l’argument peine à convaincre les étudiants en médecine. “980 euros pour une prépa publique c’est quand même très cher”, juge Nicolas, 21 ans, doublant en PACES. “D’autant que l’année de terminale est assez dense. Commencer à se mettre la pression pour la PACES dès avril alors que le baccalauréat n’est pas encore passé, je trouve ça dur. Et pour le mois d’août, je suis dubitatif aussi. Je pense que c’est le seul moment qu’auront les étudiants pour souffler avant l’année de folie qu’est la PACES”.

 

La solution du tutorat

Après avoir testé une prépa privée l’an dernier, l’étudiant s’est tourné cette année vers le tutorat. “Je suis très content. En termes de qualité c’est à peu près la même chose que dans le privé. J’apprécie aussi le fait que cela soit plus représentatif du concours étant donné que nous sommes beaucoup plus nombreux. Cela compte, notamment pour le classement des exam’ blancs”, note Nicolas.

Organisé par les étudiants dès la deuxième année de médecine, le tutorat est une formule la plupart du temps gratuite ou très peu onéreuse. “Les étudiants ré-enseignent leurs cours, qu’ils font valider au préalable par les professeurs. Nous organisons des stages de deux à trois semaines, nous distribuons des fiches, nous faisons des QCM…”, explique Rémi Patrice, vice-président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), en charge des études médicales. “La grande majorité des étudiants qui passent en deuxième année sont passés par le tutorat”, ajoute-t-il.

En ce qui concerne la prépa publique, on ne sait pas encore combien d’étudiants sont inscrits. La réunion d’information a réuni une cinquantaine de familles. “Le nombre d’inscrits sera beaucoup plus important”, prédit Béatrice Potier qui se réjouit des premières réactions positives des élèves intéressés. Le démarrage des cours est prévu le 18 avril.

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Berrebi-Bonin