Deux ans après son première livre, le carabin mystère Védécé sort le tome 2 de sa bande dessinée Vie de carabin, chronique d’un étudiant en médecine (S Editions). Après avoir croqué sa vie d’externe, l’étudiant en médecine s’amuse désormais de ses conditions de travail en tant qu’interne. Et il n’a pas perdu son humour.

 

Egora.fr : Qui se cache derrière Védécé ?

Védécé : C’est un étudiant français en troisième année d’internat. Je n’en dirai pas plus parce que j’essaie de préserver le mieux possible mon anonymat. Cela me permet de raconter ce que je veux dans mes bandes dessinées sans avoir de répercussions sur ma vie à l’hôpital. Je peux parler librement de ce que je vois et cela m’évite aussi les soucis liés au secret médical.

J’ai commencé à dessiner mon quotidien d’étudiant alors que j’étais en quatrième année de médecine. Depuis je continue et je sors le Tome 2 de ma BD Vie de Carabin, confidences d’un apprenti médecin.

Combien de temps avez-vous mis pour réaliser ce tome 2 ?

Cela m’a pris facilement deux ans. Très rapidement après la sortie du premier tome, l’éditeur m’a fait savoir qu’il était partant pour un deuxième car le tome 1 avait fait un bon départ dans les ventes. J’ai écrit le tome 1 en fin d’externat. Dans le tome 2, j’attendais d’avoir un peu de recul pour pouvoir parler de l’internat. J’ai mis près de 9 mois pour élaborer le scénario et un an pour faire les dessins. Il fallait concilier la BD et mon travail à l’hôpital. Je dessinais le soir ou pendant mes repos de garde.

Passer d’externe à interne a-t-il eu un impact sur vos dessins ?

Cela se ressent plus dans ce que je raconte. Lorsque j’étais externe, je pensais que les externes étaient vraiment les esclaves de l’hôpital mais en fait on a encore rien vu avant l’internat ! En terme de galères, d’anecdotes, de rencontres avec les patients… Tout est décuplé lorsque l’on est interne. Cela se ressent dans le scénario du tome 2.

En ce qui concerne les dessins, j’ai un peu évolué par rapport à la première BD pour laquelle je dessinais encore à la souris d’ordinateur. Je suis passé au stylet et à la tablette donc les dessins sont un peu plus élaborés.

Est-ce que raconter certains moments marquants de l’internat dans vos dessins est une forme d’exutoire ?

C’est complétement un défouloir. Quand des sujets me travaillent, le fait de balancer ce que j’ai à dire avec des dessins et du texte en allant au bout de ma pensée, quitte à caricaturer, c’est clair que ça me fait du bien.

Au-delà de vos BD, vous publiez régulièrement des dessins sur internet pour réagir à l’actualité. Les réactions sont parfois violentes. Cela a notamment été le cas lors de la polémique sur les touchers vaginaux. Pensez-vous aux réactions que vous allez susciter lorsque vous dessinez ?

Le tout premier que j’ai fait lors de cette polémique sur les touchers vaginaux représentait une patiente pas très jolie (voir ci-contre). Pour être sûr que mon dessin ne soit pas mal interprété, j’ai mis un petit texte en dessous, ce que je ne fais pas habituellement. Je voulais évidement souligner que ce genre de pratique est indéfendable. Ma démarche n’était évidemment pas d’inciter au viol.

Mes dessins cherchent aussi la provocation et à aller à contre-courant. Les gens disaient que les étudiants en médecine étaient presque des pervers qui s’amusent à abuser des patientes. Ce dessin servait à dire que lorsque l’étudiant doit pratiquer un toucher vaginal, il n’y va pas avec joie. Au final, même si je ne renie pas ce dessin, ce n’était peut-être pas très malin de l’avoir mis. Je ne suis pas sûr qu’il ait fait avancer le débat.

Quant aux réactions sur les réseaux sociaux, elles sont souvent violentes puisque les gens sont anonymes, cachés derrière leurs ordinateurs. Je suis bien placé pour le savoir puisque c’est aussi ma démarche.

Est-ce le rôle de vos dessins de faire avancer le débat ?

Non ce n’est pas le but mais je pense que j’ai été plus constructif avec les dessins qui ont suivi dans lesquels j’essayais vraiment d’expliquer et de dédramatiser pour désamorcer la polémique. Le premier dessin, c’était un peu plus de la provoc.

Comment acheter votre livre ?

Il est déjà disponible chez certains libraires. Je l’ai aussi vu à la Fnac. Pour le moment Amazon est en rupture de stock. C’est aussi possible de passer directement par l’éditeur.

 

 

Source :
www.egora.fr
Auteur : Sandy Berrebi-Bonin