On a beau aimer son métier, l’exercer avec compétence et humanité, cela ne suffit pas pour répondre à la demande de reconnaissance de nos confrères.
En 2002, l’UNOF avait été initiatrice du combat. Elle a continué son travail syndical en 2005 avec le médecin traitant et la hausse régulière du montant de la Consultation.
Tout s’est arrêté après la hausse de 1 euro en 2007.
Promis, le C à 23 euros reste dans les limbes. Et de quoi nous parle-t-on : de Santé Publique, de Prévention, de prises en charge des maladies chroniques. Sans d’autre moyen que l’augmentation du temps de travail.
A trop charger la barque, on passe sous la ligne de flottaison et le navire coule. Devant l’absence de reconnaissance, on voit dans toutes les régions l’abandon de l’exercice libéral par une partie de ceux qui sont à 2,3 ans de l’âge de la retraite. On se prive de professionnels de qualité, véritables bibliothèques médicales de proximité, qu’on regarde brûler sans le moindre geste.
On change d’époque. Tous ceux qui exercent la Médecine Générale se sont déjà adaptés depuis une vingtaine d’année à la révolution scientifique, aux atouts et aléas conventionnels.
En comparaison, les demandes des patients ont peu changé et sont souvent décalées par rapport aux réels besoins (le recours immodéré et non justifié aux urgences est un exemple emblématique).
Nous sommes là pour améliorer la prise en charge et par ce biais faire évoluer l’attitude de nos concitoyens face à leur santé.
Peut-on le faire avec efficacité sans moyen nouveau ? Sûrement pas.
Quand on a voulu améliorer la prescription des antibiotiques, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie n’a pas hésité à avoir recours à la publicité. Cette démarche efficace a surtout enrichi … les diffuseurs de la presse écrite et de l’audiovisuel.
Pourquoi alors demander au premier média en Santé, le réseau de la Médecine Générale, de tout faire à coût constant ?
L’UNOF veut une réelle reconnaissance de notre métier.
Au-delà du 23 €, qu’il faudra bien avoir un jour ou l’autre, la prise en compte de tout le travail complémentaire en dehors de l’acte devra être valorisée sous peine de voir disparaitre ce qui fait l’originalité de la médecine à la Française.
Le coût de la pratique de la Médecine Générale exige du professionnel un investissement financier, objet d’une demande sociétale.
L’Assurance Maladie souhaite une rémunération à trois niveaux, prenant en compte chaque spécificité d’action. Cette approche nous va bien à condition que la réduction du financement d’une partie de l’activité ne serve pas à rémunérer l’accroissement de l’autre.
La répartition à coût constant ne résoudra pas la problématique de la Médecine Générale.
Le choix d’un investissement fort est nécessaire. Il permettra de maintenir l’existant et d’attirer les jeunes professionnels.
Tony Blair, en son temps, avait compris qu’on ne faisait pas de médecine sans médecin et que les premiers à en souffrir étaient les patients.
Il semble que, pour nos hommes politiques, ce genre de raisonnement soit trop simpliste pour leur fort esprit.