Fuite en avant sans direction
Le gouvernement a découvert dans l’été le déficit de la Sécurité sociale. Belle perspicacité.
Le diagnostic posé, un traitement de cheval va être engagé.
Un seul levier : mettre la médecine libérale sous le boisseau. On oublie sans difficulté l’hôpital public, grand pourvoyeur de dépenses sur l’enveloppe de ville.
On commence à taper sur les étudiants et les internes pour faire disparaître la liberté d’installation.
On demande, après les déremboursements, un effort supplémentaire aux patients par la franchise.
On contraint les médecins généralistes par des mesures remettant en cause le contrat conventionnel en amputant le caractère libéral de notre métier. Par des paiements forfaitaires « expérimentés », par des objectifs personnels rémunérés, on va directement au conventionnement sélectif.
On met en place un mécanisme qui bloquera l’augmentation de la Consultation à 23 euros.
Certains peuvent penser qu’ils sont à l’abri du fait de leur âge, de leur ancienneté d’installation ou de leur contrat conventionnel. Ce qui arrive aux jeunes carabins doit nous faire réfléchir.
On vit une vraie fuite en avant des tutelles pour essayer de faire croire qu’elles maîtrisent ce qui les dépasse. Tous les mauvais coups vont être au rendez-vous. On rentre dans une période d’instabilité. Nos résultats étaient bons, incomplets mais bons. La Médecine Générale, globalement, était apaisée.
Patratas. Pour de basses raisons politiques, on veut tout chambouler. Considère-t-on que les récents acquis sont illégitimes pour les médecins généralistes ? Si oui, il vaut mieux le dire clairement en faisant preuve de courage. Attaquer par pans entiers notre métier sans l’avouer ne représente pas l’idée que nous devons avoir des vrais responsables politiques.
Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF
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