Une négociation au couteau… comme toujours.
Chaque année, on se met à espérer que la négociation conventionnelle, si elle n’est pas facile, ne sera pas trop conflictuelle. Cet espoir est toujours démenti. Pas uniquement par la volonté de celui-ci ou celui-là, mais par une accumulation de difficultés qui se cristallisent à ce moment-là. A chaque étape du processus apparaît une complication dont l’imprévisibilité est souvent liée à l’incapacité des Caisses à comprendre la philosophie de nos demandes.
Aussi, de rodomontades en crises larvées, on arrive au seul résultat que l’on souhaitait éviter, l’incompréhension du médecin de base. Il voit que le sort fait à ses représentants n’est pas honorable, face à une demande qui leur paraît logique.
Au fil du temps, s’installe le doute suivi rapidement du dépit. Et l’accord devient alors subi même si son contenu apporte de réelles avancées.
Car des avancées il y en a, et pas des petites. En vingt deux mois, la rémunération de la consultation de base aura augmenté de 15%. Le rattrapage des années de plomb du blocage de la lettre-clé essentielle de la médecine générale est donc largement engagé.
Le C à 23€ n’est qu’une étape. Même s’il est retardé, l’alignement de ce tarif pour tous les actes cliniques des spécialités va permettre de démarrer la hiérarchisation des actes cliniques, véritable avenir professionnel.
En effet, cet avenir peut rapidement s’obscurcir. On voit l’attirance des tutelles pour l’automédication, des politiques pour les franchises et autres dispensaires, toutes mesures qui auraient tôt fait de vider les cabinets médicaux. Il faut dire qu’à force de se plaindre de la surcharge de travail, il ne faut pas s’étonner que le camp d’en face s’y intéresse. Les récents déremboursements ont montré la modification de la démarche des patients.
Après cet accord, sûrement incomplet mais riche d’avancées tarifaires, le travail commence. L’évolution de l’exercice de la médecine générale ne doit pas nous être imposée. Il faut que les représentants professionnels anticipent les demandes de la société tant en terme de qualité des soins que d’investissements économiques.
La base de départ est bien plus haute que celle que nous avons trouvé à notre arrivée.
Notre résistance, face à ceux qui attaquent la médecine générale libérale, dépendra aussi de notre force à évoluer. Sans cela, on se verra imposer ce que nous avons toujours refusé.
Dr Michel COMBIER, Président de l’UNOF-CSMF
|