“Boucherie”, “vie bousillée” : le travail d’un chirurgien esthétique de stars de la téléréalité dénoncé par six patientes

Un chirurgien esthétique parisien, très influent sur les réseaux sociaux et proche de beaucoup de stars de la téléréalité, est mis en cause par six patientes. Nos confrères du Parisien révèlent que ces jeunes femmes ont toutes été opérées et ont reçu des injections dans son cabinet du XVIème arrondissement de la capitale.

 

Elles veulent lancer un “cri d’alerte”. Six patientes d’un chirurgien esthétique francilien ont décidé de se confier au Parisien, photos et examens médicaux à l’appui, pour dénoncer des interventions “ratées” après un remodelage des seins, des fesses, une correction de nez. L’une d’elles témoigne même d’une “boucherie” après une opération de la poitrine notamment.

Ce médecin de 41 ans, spécialiste en chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice, exerce dans un cabinet du XVIème arrondissement de la capitale ainsi que dans plusieurs cliniques. Connu de la presse à sensation, il est proche de nombre de stars de la téléréalité. Le quotidien rapporte que sur son site, il vante une “médaille d’argent de thèse” et un titre de “lauréat de la faculté de médecine de Paris”. 

Entre 2017 et 2018, le praticien disparaît des radars, interdit d’exercer deux ans (dont un avec sursis) par l’Ordre. Une sanction pour avoir “violé le secret médical et déconsidéré la profession” à plusieurs reprises. Le médecin avait notamment accepté que ses interventions soient filmées pour des émissions télévisées et pour un blog, sans que le secret médical du patient ne soit protégé. En février dernier, rebelote : il est suspendu un mois pour le même motif par la chambre disciplinaire de première instance d’Île-de-France. L’Ordre a d’ailleurs fait appel de cette décision. Il n’hésite pas, par ailleurs, à faire la promotion de ses interventions sur son compte Instagram, où il est suivi par plus de 54.000 abonnés.

Mais depuis plusieurs mois, c’est donc une nouvelle affaire qui le vise. Les six patientes veulent “l’arrêter” et ont décidé de prendre un avocat pour dénoncer leurs interventions. L’une d’elles, ayant participé à l’émission “Les Marseillais”, a, par exemple, été hospitalisée huit fois, dont deux en soins intensifs, après des injections de Hyacorp, un gel d’acide hyaluronique, visant à galber son fessier. Elle affirme aujourd’hui que le produit lui a été injecté directement dans les muscles, une pratique déconseillée, et le regrette. Des regrets associés à une colère froide, car l’intervention a eu lieu dans la chambre d’une villa à Dubaï, sans conditions d’hygiène, lors d’une soirée où tous deux étaient invités.

Star du petit écran elle aussi, Emilie Amar est devenue accro aux corticoïdes par sa faute, selon elle. Elle explique au Parisien qu’elle a souffert d’une grave infection et que le médecin lui aurait envoyé des ordonnances à distance, sans passer par une consultation. Elle ne pouvait plus se passer d’antibiotiques.

D’autres femmes, qui ne sont pas connues du grand public, sont dans le même cas. L’une d’elles, âgée de 26 ans, a désormais la narine droite “de travers” après une opération du nez. Elle a subi une nouvelle intervention en Tunisie, pour “corriger”. Le chirurgien qui l’a prise en charge “n’en revenait” pas”, rapporte-t-elle. “La peau de mon nez était collée à l’os !” Les témoignages s’enchaînent dans les colonnes du Parisien avec celui d’une aide-soignante de 28 ans, qui raconte qu’elle s’est fait opérer des petites lèvres de la vulve. La nuit de l’opération, elle fait une hémorragie. Le lendemain, aux alentours de 16h, le médecin serait arrivé pour la prendre à nouveau en charge au bloc “complètement stone”. “Dans ma chambre, il m’a enlevé les points de suture sans anesthésie et il a appuyé fort sur les caillots de sang pour tout faire sortir. Ensuite, il a refermé et fait de nouveaux points, toujours sans anesthésie”, assure-t-elle.

Enfin, le quotidien livre le récit d’une dernière patiente de 30 ans, venue consulter pour une augmentation mammaire. Lors d’une première opération, elle se retrouve avec un sein plus haut que l’autre. Après une seconde opération, également ratée, elle se rend compte au bout de quelques jours que l’un de ses tétons a nécrosé.

Contacté par Le Parisien, le médecin dénonce, de son côté, “une vendetta”, sous-entendant que les femmes mènent “une cabale contre lui”. Il est toujours en exercice, et se défend en expliquant que les complications post-opératoires “font partie du métier”. Il aurait opéré plus de 6.000 femmes et regrette “une ère procédurière”. Celui qui est par ailleurs devenu “le plus jeune chef de clinique à 27 ans”, en 2007, promet “d’attaquer” toute personne qui “osera porter atteinte à [sa] réputation”.

[Avec Le Parisien]

Source :
www.egora.fr
Auteur : Marion Jort

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Les enfants influenceurs sur les réseaux sociaux devront passer un examen médical

Un décret paru le 29 avril au Journal officiel encadre désormais l’activité de mineurs de moins de 16 ans sur les plateformes en ligne, comme YouTube, Instagram ou encore TikTok. Ce travail sera notamment conditionné à l’obtention d’une autorisation administrative et à la réalisation d’un examen médical.

 

Alors que les enfants sont de plus en plus exposés sur les réseaux sociaux, la France va mieux encadrer l’exploitation commerciale de l’image de mineurs de moins de 16 ans sur ces plateformes (YouTube, Instagram, TikTok…). Désormais, les enfants influenceurs peuvent prétendre aux mêmes règles protectrices que les ceux travaillant dans le milieu du spectacle, du cinéma, de la télévision, mais aussi du mannequinat ou ceux participant à des compétitions de jeux vidéo, et ce grâce à la parution d’un décret, le 29 avril au Journal officiel.

Ce texte, qui fait suite au vote de la loi du 19 octobre 2020, conditionne toute activité lucrative consistant à réaliser des enregistrements audiovisuels dont le sujet principal est un enfant de moins de 16 ans à une demande d’agrément obligatoire par l’employeur. Une liste de documents doit également être obligatoirement fournie (extrait d’acte de naissance de l’employeur ou de ses dirigeants notamment).

Examen renouvelable

Ce travail est également soumis à un examen médical préalable qui doit être réalisé “par un pédiatre, un médecin généraliste ou un médecin du travail appartenant au service interprofessionnel de santé au travail spécialisé en médecine du travail des artistes et techniciens du spectacle”. Il doit permettre d’évaluer l’aptitude de l’enfant à “assurer l’activité sans compromettre sa santé ou son développement”.

Cet examen doit être renouvelé tous les 3 mois pour les enfants âgés de moins de 3 ans, tous les 6 mois pour ceux âgés de 3 à 6 ans et tous les ans pour les jeunes âgés de plus de 6 ans. En cas d’avis négatif du praticien, l’enfant ne pourra pas être employé. “L’agrément, ou le renouvellement d’agrément, ne peut être accordé que lorsque les garanties assurées à l’enfant quant à sa sécurité physique et psychique sont suffisantes”, précise le texte.

Sur le plan financier, le décret précise par ailleurs que les sommes perçues par l’enfant doivent être placées par ses représentants légaux à la Caisse des dépôts et consignations. Cette dernière se chargera de transférer les fonds à l’enfant lorsque celui-ci sera majeur ou émancipé.

Source :
www.egora.fr
Auteur : Louise Claereboudt

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Le Dr Martin Blachier dévoile le nombre impressionnant de ses passages télé

L’épidémiologiste et spécialiste en santé publique Martin Blachier, a publié ce jeudi 10 mars Méga gâchis – Histoire secrète de la pandémie, un livre dans lequel il revient sur l’apparition de la crise sanitaire sur le territoire français. Crise qui l’a propulsé du jour au lendemain au rang de médecin médiatique, à l’âge de 35 ans. En deux ans, il estime à plus de 1200 le nombre de ses passages sur les plateaux télé. Une “hyperactivité médiatique” que ses pairs lui ont rapidement reprochée.

 

LCI, CNEWS, BFMTV… Depuis l’apparition du Sars-CoV-2 sur notre sol, début 2020, les consultants santé sont devenus presqu’omniprésents sur les plateaux télé. Alors que le virus était encore inconnu, certains ont tenté de rassurer, d’autres d’alerter la population face au danger d’une épidémie. Deux ans après, des praticiens, qui jusqu’alors étaient inconnus du grand public, apparaissent plusieurs fois par semaine, voire par jour, sur nos écrans.

C’est le cas du Dr Martin Blachier, épidémiologiste et spécialiste en santé publique, qui s’est attiré les foudres de ses pairs en foulant les plateaux télé. On lui reprochera son “arrogance”, son “égocentrisme”. Certains le qualifient de “héros des antivax”. Dans un livre paru ce jeudi, Méga gâchis – Histoire secrète de la pandémie, le “médecin sans patient” revient sur de sa “petite notoriété”, dont il découvrira rapidement “la face sombre”.  Le médecin aux plus de 1200 passages télé fera l’objet de critiques, de menaces, et sera même victime d’une agression physique.

Il revient également sur ce qui l’a poussé à s’afficher sur nos écrans. Avec son confrère, Henri Leleu, Martin Blachier a fondé il y a dix ans une entreprise de modélisation. Le 12 mars 2020, à l’issue de l’allocution du Président Macron qui instaure un confinement national pour lutter contre ce virus inconnu venu de Chine, le trentenaire s’empresse de trouver un moyen d’apporter “sa pierre au rempart”. Il veut “contribuer autant que possible à comprendre la pandémie qui s’annonce, à prévoir son évolution, anticiper ses soubresauts et ses conséquences”, assure-t-il.

Rapidement, ils proposent “gratuitement” aux autorités sanitaires françaises un outil de modélisation qu’ils viennent d’élaborer. Mais ils se retrouveront face à un “véritable mur du silence”, raconte Martin Blachier dans son livre de 192 pages, dans lequel il dénonce des “institutions toutes-puissantes qui fonctionnement en circuit fermé” et qui “font peur aux jeunes talents de notre science et de notre médecine”. Convaincu de “l’excellence” de leur modèle, le jeune médecin décide de s’“affranchir de la ‘technostructure santé’” et de toquer à la porte des médias…

Source :
www.egora.fr
Auteur : Louise Claereboudt

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